Sortie du 16 septembre 2014 par Ozenn Glacier Blanc et Glacier Noir

Nuageux. Un peu froid.

Petite précision sur la sortie : vous remarquerez l’absence de corde sur les photos. En effet, ayant été mal conseillée et manquant d’expérience dans ce milieu, nous ne nous sommes pas encordés sur le glacier. Ce n’est en aucun cas un exemple à suivre... Crevasses, séracs et autres instabilités rendent l’équipement obligatoire sur ce genre d’itinéraires.

C’est un peu sur un coup de tête que j’ai décidé de retourner par là-bas avec mon fiancé ce jour-là... Résultat, nous sommes partis un peu tard du Pré de Madame Carle. Montée sans encombres jusqu’au Refuge du Glacier Blanc.

Au delà, sur la moraine, le cheminement fut plus éprouvant mais les paysages de cette zone sont tellement sublimes, qu’ils ont encore suffit ce jour-là à me faire oublier la nature peu commode du terrain. Mention spéciale à la reine des lieux : la Barre des Écrins, aussi belle que mythique. Son apparition est toujours un véritable régal pour les yeux...

On a bien fini par prendre pied sur le glacier mais sans monter jusqu’au Refuge des Écrins (il était déjà tard et on en avait plein les pattes). Cette partie fut réellement impressionnante et nouvelle pour tous les deux. Je n’avais jamais vu de crevasses d’aussi près. On comprend alors bien mieux le danger qui règne en ces lieux si singuliers. Vu l’état du glacier, on comprend aussi, hélas, à quel point il souffre... De plus en plus chaque année.

Nous nous sommes arrêtés juste sous le Col des Écrins. Nous avons préféré nous interrompre à cet endroit car il n’y avait plus de traces et une fine pellicule de neige plus récente masquait davantage les reliefs... Nous avons tout de même pu jouir d’une vue sans précédent sur le Dôme et la Barre (deux alpinistes terminaient leur descente tardive) et j’ai doucement recommencé à rêver...

Cette Barre des Écrins j’en rêve depuis toute petite... Cette année-là, 2014, c’était les fameux 150 ans. Je me souviens avoir plus que jamais cru en ce rêve de mettre les pieds sur son arête sommitale, telle une fine couronne sur sa tête de souveraine... Aujourd’hui je ne suis pas même pas certaine de pouvoir un jour "goûter" à l’alpinisme. J’ai revu à la baisse mes projets... Le Dôme ou Roche Faurio seraient déjà extraordinaires pour moi ! Enfin, il y a bien plus grave. L’état des glaciers qui dépérissent et toutes les répercussions de ce réchauffement sur la nature par exemple...

Après ce court moment de contemplation mêlée d’espoir et de ravissement, nous avons entamé la longue redescente, très prudents. Une dernière "pause casse-croûte" sur la moraine puis retour sur le sentier. Passage au si joli et symbolique site de l’Ancien Refuge Tuckett puis fin de descente dans la nuit... Encore une journée fabuleuse et marquante dans l’un des lieux les plus emblématiques de mes chères Alpes du Sud.