Sortie du 9 août 2019 par Dyn’s Montagne du Chapan (3066m) et Roc Diolon (3071m) par le versant sud, en boucle par Roche Rousse

De retour dans les Écrins pour deux ascensions sur les hauteurs de Prapic, séparées par un bivouac au lac des Pisses. Une première avec la tentative du Grand Pinier par son arête ouest qui s'est soldée par un but... Une seconde, cette fois-ci réussie, avec la traversée du Roc Diolon.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Beau temps avec cumulus en après-midi pour le premier jour.

Récit de la sortie

Me revoilà dans les Écrins, cette fois-ci au départ de Prapic pour deux ascensions, coupées avec un bivouac au lac des Pisses. Aujourd’hui, je vise le Grand Pinier par son arête ouest, et demain, la traversée du Roc Diolon.

Lorsque j’arrive au hameau, des voitures sont déjà garées en file indienne sur les deux côtés de la route, bien avant le parking... Pfiou, la foule estivale ne m’enchante pas vraiment ! Je sais pourquoi habituellement je pars à l’aube pour une ascension à la journée... Mais pour un bivouac, rien ne sert de commencer très tôt.

Je boucle mon sac, remonte la route et traverse Prapic. Après la piste remontant le long du torrent de Blaisil, le sentier effectue de nombreux lacets dans un versant bordé de mélèzes et d’épilobes, entrecoupé de barres rocheuses et de fougueux torrents. Comme si j’avais un retard à rattraper, j’avance énergiquement et double toute une ribambelle de randonneurs. 1000m de dénivelé en 2h avec un sac de 12k ! Les rives du lac sont bondés, je ne m’attarde pas. Je planque mes affaires de bivouac et continue, léger, vers le vallon du Grand Pinier.

Le cheminement s’effectue hors sentier. Il n’y a plus personne. La paix est retrouvée. Le vallon comporte plusieurs étages séparés par de petites barres rocheuses, toutes avec des points de faiblesse pour les franchir. J’effectue ainsi une grande traversée jusqu’au pierrier dans le cirque sous le sommet. La montée finale telle qu’elle est indiquée sur la carte IGN ne m’inspire pas, d’autant plus que des cairns indiquent une grimpée plus à gauche pour gagner le départ de l’arête ouest.

Je la rejoins aisément. La vue se dégage sur la remarquable crête de Dormillouse dépassée par les géants des Écrins. Quelques cumulus mais rien de bien méchant. Le début de l’arête ouest est assez large, mais c’est de courte durée. Ça devient vite aérien. Des ressauts pimentent le parcours. Un beau mur se présente, un pas de II facile mais particulièrement exposé... C’est gazeux au possible. Je passe prudemment. La suite se complique, un autre mur de trois ou quatre mètres, cette fois-ci à désescalader, est terriblement vertigineux. Le vide ne demande qu’à me happer pour de bon. Le contournement semble possible, du moins au départ, mais les flyschs et surtout ses lits de schistes argileux n’offrent qu’un terrain extrêmement délité... Début de mal des rimayes, je ne le sens pas... Demi-tour. Je refranchis avec précaution le mur à la descente et les autres ressauts. Je me pose au départ de l’arête, une fois les difficultés derrière. À retenter par l’autre versant des lacs Palluel et Faravel.

Puis, je retourne au lac en empruntant un autre cheminement dans le haut du vallon du Grand Pinier. Je récupère mon gros sac à proximité de la flaque précédant le lac des Pisses. Plus qu’un couple au bord de ce dernier. Ils bivouaqueront également. Je discute un peu avec eux et vais choisir un coin pour ma soirée. Le calme règne à nouveau, la foule est redescendu. Le bonheur du silence retrouvé... Mais, pas pour longtemps... Une mère et ses deux gamins débarquent. Le fils jacte fortement, au point qu’à l’autre bout du lac, je comprenne leur conversation ! Punaise, un peu de respect, vous n’êtes pas tout seul ! - J’entends déjà certains dirent : « La montagne appartient à tout le monde, blablabla... » Toujours cette fausse conception d’appartenance, bien ancrée dans le cerveau, plaçant l’Homme au centre de toutes choses... Je terminerai cet encart par une citation : Lorsque tu arrives en haut de la montagne, continue de t’élever... -

Bref, tout cela ne m’empêchera pas de passer une excellente nuit à la belle étoile. Je me réveille à 5h. Il fait encore nuit, je profite des étoiles avant qu’elles ne disparaissent avec l’aube naissante. Quelques filantes percent la voûte céleste. Je m’extirpe de mon duvet, fais chauffer le café, remballe et cache mes affaires. Je repars léger en direction du Roc Diolon. Le vallon se fait vite rocailleux, et ralentit ma marche. Le soleil embrase de ses premiers rayons le sommet alors que je n’ai pas remonté le plus raide pour accéder à la crête. La rude pente d’éboulis se remonte aux jarrets, comme dirait Michel.

J’arrive enfin sur l’arête, peu avant le collet séparant la montagne du Chapan et le Roc Diolon. Son sommet se gagne sans difficultés après une traversée vivement panoramique. J’y reste plus d’une heure malgré ce vent frais qui souffle en rafales. Puis, j’entame la descente sur le col de Freissinières et le grand lac des Estaris. Ses rives sont en chantier, un agrandissement est en cours. Une déviation invite à contourner tout le lac par la droite. Avec ces bruits d’engins, non merci ! Je coupe hors sentier sur la gauche et dévale un petit vallon rejoignant directement le sentier sous la Roche Rousse à quelques encablures du lac des Jumeaux.

De retour au lac des Pisses, je retrouve mes affaires et les étends au soleil. Trempées par la rosée, je n’ai pas pu les faire sécher à l’aube. Les environs sont encore calmes, la ruée estivale n’a pas encore lancé l’assaut quotidien. Je profite d’un bon repos avant le retour à Prapic.

Il est midi, les randonneurs commencent à affluer, puis des cohortes débarquent bruyamment. Il est temps de décoller ! Cette fois-ci, pour la descente, je prends mon temps, marque ci et là, à l’ombre des mélèzes, quelques haltes. De retour à Prapic, je me rends compte que je n’ai même pas un bifton en poche pour me payer une mousse bien fraîche ! La voiture n’est pas à côté et je ne suis pas motivé à faire l’aller-retour ! Tant pis, la prochaine fois, la cohue en moins !

. Randonnée réalisée le 9 août 2019

. Dernière modification : 12 août 2019 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Quel chantier au Grand lac des Estaris !
    Que ce soit dans une Réserve Naturelle n’a pas posé de problème.

    Le 12 août 2019 à 13h37
  • C’est drôle car lorsque je suis monté au Diolon, il n’y avait pratiquement personne à Prapic.
    Le mois de septembre est vraiment idéal pour aller visiter les endroits (trop) touristiques.
    Evidemment, sur les crêtes il n’y a pas grand monde.
    Cela dit, je n’ai pas fais l’impasse sur une bonne bière au retour...
    Le seul problème en automne, c’est qu’il y a un grand nombre de chasseurs qui viennent en lisière du parc, là ou le "gibier" est abondant. Les mêmes qui ont tout fait pour empêcher la création des réserves naturelles, triste ironie du sort.

    Le 14 août 2019 à 09h23
  • @Alain : Apparemment non... http://www.hautes-alpes.gouv.fr/IMG/pdf/2018-05-02_ap_re-hausse_du_lac_des_estaris.pdf

    @Michel : Et oui l’été, il faut faire avec la foule ! Je préfère également le mois de septembre, rien que pour le ciel qui est déjà bien plus limpide que l’été, souvent brumeux.
    Quant aux chasseurs, certains sont bien virulents par rapport au Parc des Écrins qu’ils surnomment "le parc des crétins". Ils ont même remodelé le logo initial à leur façon, on peut le voir sur des autocollants dans certains coins. Pour le coup, c’est lui qui le dit qui y est !

    J’y retourne pour 4 jours et deux bivouacs/ascensions, cette fois-ci sur des topos d’Alain...

    Le 14 août 2019 à 12h48
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