Sortie du 22 août 2019 par jean331 Aiguille de la Bérangère (3425m), versant sud

Temps beau avec un ciel un peu voilé, des nuages non menaçants apportant simplement un plus à l’atmosphère particulière du secteur.

Plus qu’un jour de vacances dans le Val Montjoie et après avoir écumé en famille toutes les randonnées du secteur, je me lance dans un longue bambée vers le refuge des conscrits et l’aiguille de la Bérangère au départ des Contamines, histoire de finir en beauté.

Il faut dire qu’en arpentant les classiques du coin, l’envie d’aller voir ce qui se passe derrière le refuge de Tré-la-Tête dans le long vallon qu’on devine au loin et qui abrite le glacier du même nom se fait pour le moins pressante.

C’est donc d’un pas vif et alerte qu’à l’aube je me lance à la frontale dans le calme de la forêt vers - première étape de la journée - le refuge de Tré-la-tête.

Celui-ci étant atteint au lever du jour, j’enchaine sans vergogne ni état d’âme avec l’interminable sentier vers les Conscrits qui se faufile entre les barres rocheuses à grands coups de montées, détours en tous genres, cordes fixes à volonté, balisage bleu et cerise sur le gâteau, le pont Himalayen qui s’avèrera plus impressionnant à la descente qu’à la montée.

Une fois celui-ci franchi, la vue s’ouvre enfin sur le glacier de Tré-la-Tête qui jusque là ne laissait voir qu’un gigantesque éboulis en contrebas d’où émergent péniblement quelques murs de glace grisâtres. Après la passerelle, l’itinéraire jusqu’au refuge des conscrits est limpide et vite parcouru.

À partir de là, on a l’impression d’entamer une nouvelle randonnée dans une ambiance de haute montagne absolument magique, au final, le ciel voilé ne faisant que rajouter à l’atmosphère du lieu.

La montée vers l’aiguille s’opère plus ou moins par là où on veut (ça passe à peu près partout) au-dessus du refuge en se dirigeant à vue vers le sommet. On traverse alors des pentes plutôt douces de roches aux couleurs ocres qui abritent quelques points d’eau.

Il faut ensuite passer sur la gauche du restaillon du glacier de la Bérangère (il est d’ailleurs selon moi surprenant que le bureau des guides de St-Gervais propose encore ce sommet en course d’alpinisme facile au vu de la longueur, réduite à peau de chagrin dudit glacier mais bon, bref...) puis traverser un névé sous le sommet pour rejoindre l’arête sud-ouest qui mène tranquillement (c’est une façon de parler après plus de 2000 mètres de dénivelé et une distance pas vraiment négligeable) en mettant un peu les mains.

La vue sur la plateforme sommitale est géniale : Dômes de Miage tout près, Mont-Blanc, Aiguilles de Tré la Tête, Aiguille du Glacier, etc.. Après avoir contemplé un bon moment et m’être sauvagement rempli la panse de sardines à l’huile, c’est l’heure de plonger vers la descente, presque aussi longue que la montée.

Les jambes commencent à sérieusement tirer mais le plaisir de profiter à fond de ce lieu envoûtant finalement assez peu fréquenté pour le Massif du Mont Blanc pousse à prendre son temps jusqu’à l’entrée dans la forêt sous le refuge de Tré la Tête, vers laquelle je me laisse glisser jusqu’au village et une belle pinte de bière.