Sortie du 6 septembre 2015 par Nardino Bec de l’Aigle (2815m)

Une très belle journée de fin d’été.

Distance : environ 12km
Difficulté : Difficile (la difficulté tient surtout d’une pente finale soutenue et de la recherche constante du meilleur itinéraire dans la descente).
D+ : 1300m
Durée : environ 6h de marche
Balisage : PR Jaune jusqu’au Vallon de Font Crèse, plus rien après.

Sol sec et dur vers le Pas du Chaïs. Les chaussures cramponnaient bien dans la caillasse et comme assises il fallait profiter de toutes les aspérités et autre bosses du terrain.
Ceci étant dit, l’ascension s’est faite sans difficultés. Il fallait surtout des jambes et une bonne aération des alvéoles.

Le seul souci pendant l’ascension a été les chutes de pierres provoquées par les chamois en nombre dans le coin.

Parfois, chamois et bouquetins on est content de les voir, et parfois on aimerait bien qu’ils aillent jouer ailleurs.

Depuis le Camping de Larche nous avons traversé le petit pont de bois sur l’Ubayette, puis pris la direction du Pont des Vaches en longeant la rivière sur la rive gauche.

Le sentier du Chemin des Vaches rejoint, on monte pendant 500m jusqu’à trouver un carrefour après la première épingle.

On emprunte le sentier de gauche et en progressant à l’ombre des pins et des mélèzes de la Forêt des Lauzes. Après avoir côtoyé le Ravin de Font Crèse, on entre dans l’alpage du Vallon des Vaches.

En quittant cet alpage et en montant vers le Vallon de Font Crèse, on passe devant la source « Le Pissal ». L’eau y est fraîche et excellente et c’est la dernière occasion de remplir les gourdes (ou le camelbag ou les bouteilles !)

À l’entrée du Vallon de Font Crèse à une altitude d’environ 2200m, la forêt s’arrête brusquement pour laisser la place à une prairie au relief moutonneux.

À gauche le vallon est dominé par les hautes falaises de la Crête des Chamois, et à droite par une crête sur laquelle est plantée une sorte de grosse tour : Château Lombard (le deuxième Château Lombard du coin).

Devant nous, on distingue un sommet à l’aspect d’un gros rocher terminant une crête semblant prolonger la Crête des Chamois : le Bec de l’Aigle (2815m) notre objectif du jour.

Ce sommet nous l’avions déjà gravi deux fois inspirés par l’itinéraire décrit dans le Topo de Denis Mathieu(« en Ubaye 50 sommets sans corde. Éd Glénat »).

À noter qu’aujourd’hui dans Altituderando il existe un topo sur cette sortie.

Cet itinéraire passe par la Baisse de Bréquillon d’altitude 2663m, puis remonte à gauche en direction du sommet, suivant plus ou moins sur la crête après avoir contourné par la gauche, un important ressaut rocheux.

Aujourd’hui, à la place de ce détour, il m’est venu l’idée d’un « tout droit ». D’une part à cause d’une flemme subite à la vue du parcours, mais aussi l’envie d’aller faire un coucou à une vieille connaissance : le Pas du Chaïs.

Peu après l’entrée dans le Vallon de Font Crèse nous avons laissé partir le sentier vers la droite en direction du Pas des Manzes et nous avons poursuivi sans nous élever vers la base des pierriers issus de la Crête des Chamois.

Nous nous sommes ainsi positionnés quasiment à la verticale du Pas du Chaïs, situé aux pieds de la Pointe cotée 2786m de la Crête des Chamois.

C’est donc une belle rampe de 400m ne laissant apparemment aucun répit, qui nous attendait.

La progression vers le Pas du Chaïs s’est faite en utilisant au mieux les irrégularités du terrain, et en remerciant surtout nos semelles et nos bâtons de marche. Ceci dit, les mollets et les tendons d’Achille ont sacrément travaillé !

Bien que la pente oscillât entre 30 et 35° (par endroits je pense que c’était plus), la montée s’est effectuée sans problème. Pendant une heure ça a été un pas devant l’autre, calmement, patiemment. Et vu tous les chamois qui tournicotaient et les cailloux qui descendaient il en a fallu du calme et de la patience !

À l’approche du Pas du Chaïs l’inclinaison s’est adoucie.

Arrivés au Pas, nous nous sommes souvenus de notre montée au Bec de l’Aigle par le versant de Courrouit du Pas du Chaïs, depuis le Vallon Bernard. Au vu des pentes finales en dévers, on s’est dit en rigolant que ce jour, on devait être dans un sacré état euphorique pour être sortis par là !

Pour la suite c’est par une crête raide, mais tout ce qu’il y a de plus facile que nous avons atteint le sommet.

Pour la redescente, nous avons choisi le centre de la face, à la verticale du sommet dans des éboulis de toutes tailles beaucoup plus confortables pour planter les godasses. Mais où un peu de prudence doit être de mise car il faut constamment louvoyer entre passages relativement faciles et pentes et ravins un peu « piégeux ».

De retour sur la « terre ferme », c’est-à-dire dans les prés du fond du vallon, la descente vers Larche s’est effectuée par le chemin de montée.

Une curieuse trouvaille.

Lors de notre premier passage à la Baisse de Bréquillon nous avons trouvé dans les éboulis un morceau de schiste plat d’une épaisseur d’environ 1cm en forme de triangle.

Or il s’est avéré que ce triangle est équilatéral au mm près ! Ses cotés font "exactement" 100mm.

Il est vrai qu’en Ubaye des bout de cailloux en forme de triangle on peut en trouver de quoi remplir des sacs à dos. Mais avec une telle précision géométrique c’est bien la première fois !