Sortie du 28 juin 2020 par patrick73 Ouille Noire (3357m)

Tentative au couloir SO... Tout est dans ce titre. C'est une autre façon originale d'accéder à ce magnifique belvédère depuis le pont de l'Ouillettaz et l'ancien glacier de l'Ouille Noire. C'était mon plan, sur la base d'un souvenir de jeunesse !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Très bon enneigement, j’ai chaussé les crampons dès le parking, assis dans la voiture !
Neige portante dès le bas, bon regel dès 2800m avec des passages mous quand même.
Le couloir SO est totalement déneigé (ça je ne m’y attendais pas !), complètement détrempé à cause du gros orage de la veille. Le couloir est alors une boue de schiste fin... infâme !

Grand beau temps frais, chaud au soleil.

Dénivelée : 900m
Difficulté : PD, 150m/40°, pas de III en mauvais rocher.

Récit de la sortie

Ouille Noire, 3357m, couloir SO (c’était l’idée), dimanche 28 Juin 2020.

Souvenirs de jeunesse.

C’est un souvenir de jeunesse. Il y a bien longtemps, avec mon pote Renato, nous avions fait ce parcours, en sens inverse, la traversée de l’Ouille Noire depuis le refuge du Carro, jusqu’à la pointe des Arses, en descendant justement cette belle arête S de l’Ouille Noire, sauvage à souhait, et ce couloir SO.

Dans mon souvenir c’était beau, sauvage, un peu scabreux dans le couloir.
Comme nous l’avions descendu, je me dis que, ce qui est descendu se remonte assez tranquillement.

C’était cette belle époque, où encore étudiant, on se retrouvait, tous les copains, à Avérole, avec la charismatique gardienne Geneviève Jagger, tous les weekends de l’été.

C’était la maison du bonheur. Geneviève nous avait attribué un dort’, où, nous, tous les jeunes, nous nous entassions. En échange nous jouions les aides gardien, service des petits déj’, service du repas du soir, la plonge et le ménage dans les dort’.
Oui c’était la maison du bonheur !

Un weekend d’automne, ce devait être en 1983, le refuge fermé, nous avions changé de vallée et fait cette longue balade. Le glacier du Montet existait encore, et le dôme sommital de l’Ouille offrait encore cette belle pente raide avec un joli passage à 45°.
Mais c’était il y a longtemps. J’avais aimé.

Ce début d’été 2020 j’avais envie de refaire ce beau tour, mais en sens inverse. Je me disais que remonter le couloir serait plus évident que de le descendre (mes souvenirs sont trop vieux), je trouverai facilement le passage.

La montée en neige fut agréable et assez rapide, fluide, j’ai aimé. J’ai aimé aussi le lever du soleil, le petit vent frisquet du début du jour, la solitude et le silence.

Mais déjà assez tôt ce matin il m’a semblé que le grand versant SO est déneigé.
Arrivé sous les magnifiques grandes parois S de l’Ouille, au "bout" de la neige vers 3100, je me rends à l’évidence.

L’infâme pierrier de schistes noirs et fins gorgés de l’eau de fonte, de l’orage de cette nuit, est une boue visqueuse qui comme une avalanche de neige lourde descend à chaque pas que je fais.

C’est physique. Péniblement j’atteins la base d’un couloir raide en mauvais rocher dégoulinant d’eau. Ça parpine aussi tant qu’à faire.
Tout ça signe ce qu’on appelle un joli "but"... On ne gagne pas à tous les coups, dommage.

Alors toujours dans cette mélasse je rejoins l’arête sous les clochetons et je file au col des Arses.
Par les belles pentes raides encore en neige, je rentre donc, au soleil en prenant mon temps, je m’en mets plein les mirettes.

Je repense alors à mes copains, il y bien longtemps, que sont-ils devenus, où sont-ils ?

. Randonnée réalisée le 28 juin 2020

. Dernière modification : 5 juillet 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Ouch.
    Tant qu’on est dans les souvenirs, la photo 2 de la Méan-Martin me fait aussi mal au cœur. C’était mon premier grand sommet en Haute Maurienne en 1989, mi-juillet, par la face nord et il y a avait largement plus de neige. Le glacier de la Jave et le glacier du Fond existaient encore.

    Photo 1 Pointe de Ronce... on voit déjà des cailloux. Et pourtant en juillet 1990, superbe course de neige, de bout en bout en crampons, sans poser les pieds sur la caillasse.

    J’ai aussi de très bon souvenirs du refuge d’Avérole mais c’était un autre gardien.

    Le 7 juillet 2020 à 10h58
  • Hello,

    Moi aussi j’ai fait la face nord de Mean, directe avec le sortie dans le couloir sommital (du raide 45/50°, c’était coté AD sup)
    Je me souviens il était en glace noire, donc pointe avant et avec un seul piolet... On avait galéré... C’était à peu près dans les années 82-83. Quand on voit ce qu’il reste du glacier ça fait pleurer.

    Qui était le gardien que vous aviez apprécié à Avérole ?

    Nous les jeunes de cette histoire, on a suivi Geneviève à Ambin quand elle a quitté Avérole, et on a retrouver une autre maison du bonheur. Et puis on a grandi, la vie a fait le reste. Mais que de beaux souvenir non de dieux...

    Le 24 juillet 2020 à 11h56
  • Salut
    Le gardien c’était Jean-Claude de Bessans, guide avec qui j’ai fait quasi toutes les courses d’Alpi que j’ai faites ! La dernière fois que je l’ai vu c’était en 2013. Il était gardien du refuge du Plan du Lac.

    Le 29 juillet 2020 à 17h47
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