Sortie du 9 août 2020 par Jérémy de l’Ain Brec de l’Homme (3211m)

• Grand beau temps, formation de petits nuages puis orage en soirée
• Terrain sec
• Chaleur étouffante à plus basse altitude mais supportable en altitude

Pour le premier jour de ma semaine dans l’Ubaye, c’est l’occasion de gravir un très beau sommet... Alors rien de mieux que ce superbe Brec de l’Homme, culminant à 3211m. Ce sommet, très esthétique lorsqu’on le découvre depuis le Lac des Neuf Couleurs, me suscitait déjà depuis longtemps un certain intérêt.

Le départ s’effectue depuis le hameau de Fouillouse relié à la "civilisation" par le superbe et exigu Pont du Châtelet qui enjambe un impressionnant précipice où coule l’Ubaye.

Direction le refuge du Chambeyron par un agréable sentier qui monte progressivement et qui permet une bonne mise en jambe (ce qui est très appréciable).

Une fois arrivé au refuge, l’imposant Brec de Chambeyron ne me laisse pas indifférent. En effet, sa forme caractéristique est reconnaissable de loin et lui confère un certain charisme qui est de nature à quelque peu éclipser (selon moi) le point culminant du massif, à savoir la voisine Aiguille de Chambeyron avec ses 3412 mètres.

Une fois le refuge dépassé, direction les lacs Long et des Neuf Couleurs.

Si le premier lac ne présente pas d’intérêt particulier compte tenu du fait que l’imposant glacier rocheux du Brec de Chambeyron comble presque tout l’espace disponible, ce n’est pas le cas du Lac des Neuf Couleurs qui, quant à lui, magnifie le sauvage et très minéral cirque montagneux constitué par l’ensemble des sommets (Chauvet, Chambeyron, Cirques, Brec de l’Homme, Fond de Chambeyron, Tête de la Fréma et Brec de Chambeyron).

Le Brec de l’Homme se dresse fièrement au fond de ce cirque montagneux et il m’impressionne un peu. Quelques questions surgissent alors dans mon esprit, (Est-ce que c’est gazeux ? Est-ce que le pierrier est-il dur à emprunter ? etc...)

Le temps de contourner le lac, direction le Pas de l’Infernet. J’aperçois des italiens qui traversent la face depuis le Pas de l’Infernet pour rejoindre le sommet par le couloir gauche.

De mon côté, je vise directement le couloir de gauche et à mesure que je me rapproche de ce dernier je me rends compte que c’est effectivement pentu mais qu’il n’y a aucun danger hormis une éventuelle chute de pierre provoquée par une personne située plus haut dans le couloir.

Que dire du couloir pierreux... Il est effectivement pénible à remonter mais certaines traces sont plus stables que d’autres et permettent malgré tout une progression plus ou moins aisée.

Le final n’est pas si gazeux qu’annoncé. En revanche, la vue sommitale est magnifique, elle récompense allègrement les efforts qui ont été consentis pour parvenir là-haut.

Perché sur le rocher sommital, j’éprouve beaucoup de plaisir d’être parvenu en haut de cet esthétique sommet mais force est de constater que pour les sommets frontaliers que j’ai pu gravir, je suis toujours le seul français parmi une "foule" d’italiens.

De ces expériences, j’en tire un constat personnel (et subjectif) selon lequel les français ont une approche de la montagne plus axée sur la détente, le loisir que les italiens (lesquels sont plus portés sur les efforts physiques pour gravir les sommets).

Le retour par le même parcours, après avoir descendu le couloir pierreux, se fera le cœur léger avec déjà de belles images (notamment sommitales) en tête.

En conclusion, ce très beau sommet restera un magnifique souvenir de randonnée en montagne.