Sortie du 5 août 2020 par Jérémy de l’Ain Pointe du Ribon (3527m) par la vallée du Ribon

• Grand ciel bleu,
• Température relativement fraîche en altitude, logiquement plus douce dans la vallée. Petite chute de neige la veille sur les sommets.
• Terrain sec avec présence de nombreux névés le plateau surplombant le Glacier de Rochemelon.

Départ à 06h20 du parking situé à Bessans au pied de la cote qui mène aux oratoires de St-Antoine et Ste-Anne... Une autre personne se prépare. Mais contrairement à moi, cette personne s’élance en direction du Rochemelon avec un VTT (pour gagner du temps dans cette vallée).

En ce qui me concerne, quand je lui annonce que je vais faire la Pointe du Ribon, il n’hésite pas à me faire remarquer que je pars un peu tard.
Peu rassuré par sa réaction (compréhensible) je m’élance et tiens une cadence de marche rapide. la petite montée des deux oratoires est avalée très rapidement, plus rapidement que le randonneur cycliste (lequel pousse son vélo)...

Au pas de charge, j’arrive au pied de la moraine du Petit Age glaciaire (vers 1850) en une heure cinquante cinq minutes soit plus de 5km/h de moyenne avec pourtant un sac bien chargé.

Je suis en grande forme et je suis très motivé. Depuis ma sortie au Rochemelon en août 2016, j’avais en effet, envie de réaliser ce sommet beaucoup moins fréquenté et presque aussi haut.

Le parcours devient ensuite plus difficile avec le passage du ressaut rocheux du Gripin. Mon rythme ralentit de manière sensible. Il s’agit de gérer ses efforts car il reste du chemin avant de parvenir au but initial et il ne faut surtout pas se surestimer et ainsi trop présumer de ses forces.

Le Gripin passé, c’est la vue sur le plateau glaciaire de Rochemelon qui émoustille mon appétit de randonneur. Le Glacier de Rochemelon est encore bien blanc malgré des jours de chaleur prononcée.

L’évolution sur le rebord rocheux qui domine le glacier s’effectue de manière plus tranquille avec des passages sur de nombreux névés.

Plus loin je vise la crête située entre le Col de Resta et la Pointe des Cavales (3394m). Un gros cairn présent sur la crête qui mène à ce sommet sert utilement de point de repère.

Parvenu sur la crête je parcours les derniers hectomètres de la Pointe des Cavales avec en ligne de mire la Pointe du Ribon qui la domine nettement.

Craignant la fringale, je décide de faire ma pause restauration d’un peu plus d’une heure au sommet de la Pointe des Cavales.

Pendant mon repas, je scrute mon objectif et je m’aperçois que la Selle du Ribon est encore bien enneigée et subitement un court moment de doute quant au fait qu’il soit possible de passer sans encombre m’envahit... Et si j’avais fait ce parcours pour "rien" ?

En fait, il n’en n’est rien car en se reprochant, on s’aperçoit aisément que l’on peut passer sans écueil et sans même mettre un pied dans la neige, en passant par le Pas Castagnère.

La dernière partie est avalée rapidement car ma motivation me transcende et me donne des ailes. Je passe la brèche qui sépare les deux sommets pour atteindre le point sommital à 13h20 minutes et j’exulte. Ce sommet offre une magnifique vue : Mont Blanc, Cervin, Mont Rose, Viso, Ecrins etc... Seule, la Pointe de Charbonnel obstrue quelque peu la vue.

Je me sers du cairn sommital pour faire un "selfie". Immortaliser un moment assez peu courant dans la vie d’un randonneur de fouler un sommet de plus de 3500 mètres vaut bien une réaction "narcissique".

Le long retour se fera à un rythme plus tranquille car je savoure ces instants passés au sommet. Au bout de presque 13 heures depuis mon départ, j’atteins enfin mon véhicule garé au point de départ, soulagé et heureux d’avoir accompli cette sortie hors norme de plus de trente kilomètres avec un dénivelé plus que respectable.

Bilan :

Une longue randonnée destinée aux randonneurs confirmés où il est impératif de partir tôt et surtout de bénéficier d’une belle journée au niveau du ciel sans perspective de dégradation orageuse.

Un sommet isolé qui constitue le but ultime d’une journée en montagne inoubliable.