Sortie du 12 octobre 2020 par Pascal La Croix de Belledonne (2926m), voie classique

Gros stratocumulus encombrants poussés par un froid vent du nord, s’élevant en cours de journée pour accrocher les sommets jusque vers 2900m.

L’expérience dit qu’en cas de nuées poussées par le vent du nord, on aille chercher le soleil en Oisans. Cependant, durant la matinée, de belles trouées laissaient entrevoir les sommets de Belledonne au soleil au-dessus des bancs de nuages. Pas envie de faire des kilomètres de route vers l’Oisans, tentons un itinéraire classique en Belledonne pour aller découvrir les montagnes fraîchement reblanchies.

Départ vers 11h30 de Pré Raymond. Peu de monde par rapport à l’affluence estivale, d’ailleurs, l’ambiance automnale est bien fraîche. On monte d’un bon pas le chemin, puis le sentier en forêt en direction du lac du Crozet. Rapidement, du givre puis un petit saupoudrage de blanc donnent une touche hivernale au décor. On se retrouve dans le brouillard, mais des trouées laissent espérer le soleil un peu plus haut. Déjà, on apprécie l’ambiance "atypique" des conditions du jour…

Le lac du Crozet est dans le brouillard dans une ambiance rendue glaciale par le vent du nord. Les éclaircies espérées ne sont pas là. On ne va pas s’attarder pour une baignade, on poursuit le chemin, peut-être qu’on trouvera le soleil au col de la Pra.

Le vent glacial souffle en tempête au col, toujours dans un épais brouillard. Pour y trouver le soleil, il aurait certainement fallu y être plusieurs heures plus tôt, la convection et le vent poussant maintenant les nuages plus haut contre les montagnes. En attendant, poursuivons encore vers le haut en direction des lacs du Doménon. En chemin, on croisera l’auteur de la seule trace précédente, redescendant du Pic du Loup et confirmant la velléité des nuages à monter pour croquer les plus hauts sommets…

Un petit regret de de pas être parti en direction de l’Oisans… Mais maintenant qu’on y est, continuons, d’autant plus que des éclaircies semblent se dessiner en direction des lacs du Doménon. En attendant, il faut maintenant faire la trace. Heureusement, la neige fraîche n’est pas trop épaisse, et les congères encombrant le sentier pas trop embêtantes.

Seul passage délicat de la rando, le verrou défendant les lacs se franchit sans trop de difficultés par le haut, en traversée quelques dizaines de mètres en amont des rochers exposés franchis par le sentier d’été. Et voilà enfin le lac du Petit Doménon, finalement au soleil dans son écrin de pics rocheux fraîchement blanchis…

Mais les nuages progressent, cherchant à croquer le lac. Il faut poursuivre la course. Direction le lac du Grand Doménon, puis le fond de la combe… Les conditions de marche ne semblent pas trop difficiles, il est tentant de poursuivre plus haut sur l’itinéraire de la Croix de Belledonne. On s’attaque donc à la grande pente montant vers le col des Rochers Rouges dans une neige regelée agréable, mais qui fait quand même bien chauffer les jambes… Les nuées discontinues poussées par le vent accrochent encore les sommets, mais plus on monte, meilleur c’est…

Il est déjà 16h. Poursuivre vers la Croix ? C’est bien tentant maintenant qu’on est là dans ce décor magnifique, même si avec les 3h de soleil restant, cela impliquera de terminer la descente à la frontale. On y va…

Quelques traversées de cuvettes de neige soufflée molle seront bien pénibles, mais voilà que l’objectif se dévoile au soleil dans un blanc éclatant, redonnant de la motivation. Au col de Belledonne, la vue s’ouvre sur l’Oisans, bien ensoleillé comme il se doit, et beaucoup moins enneigé qu’ailleurs.

La fatigue se fait sentir sur les pentes sommitales, heureusement bien dépouillées de la neige fraîche par le vent. Et voilà enfin le sommet, juste au-dessus des nuages qui recouvrent la plupart des autres sommets du massif…

Il est 17h passé, pas le temps de s’attarder, un petit casse-croûte et quelques photos, et on se lance dans la descente. Mis à part les quelques cuvettes, la descente dans la neige est rapide est agréable. Les nuées elles aussi redescendent, découvrant le décor au fur et à mesure qu’on l’aborde. De retour dans la combe, on entend un bouquetin siffler, mais impossible de l’apercevoir dans le dédale de rochers.

18h30. Une dernière pause au lac du Petit Doménon, puis on plonge dans l’ombre sur le col de la Pra et le vallon du Mercier sous les nuages. La nuit tombe, le décor se fait lugubre. On sort la frontale pour terminer la descente, sans trop se presser pour éviter de se casser la figure sur le verglas du sentier… Fin de la balade vers 21h.