Sortie du 27 octobre 2020 par Dyn’s Tête de Garnesier (2367m) - Tête des Ormans (2140m) par le Col de Plate Contier

Parfaites !

Cela fait déjà quelque temps que j’aimerais tenter un lever de soleil des environs du pas l’Agneau sur les Garnesiers... Cette fois-ci j’y vais ! Réveil à 4h30 pour un départ du fond du vallon de Riou Froid vers 5h ! Si l’été à cette heure-là, l’aube se lève, en cette saison d’automne, il fait nuit noire ! Et le soleil ne se lèvera qu’après 7h... Bref, une belle approche de nuit sous les étoiles ! Remonter ce vallon de Garnesier à la frontale est une première !

J’arrive au col de Plate Contier en bien moins de temps que prévu... Il fait encore nuit noire ! Je suis parti léger, autant dire que je n’ai pas prévu une longue attente sur place par ce froid pinçant ! En marchant ça va, on maintient le corps en échauffement. Du coup, je ralentis le pas. J’atteins le pas l’Agneau après l’autoroute traversant le grand pierrier sous les Ormans. L’aube se lève, j’y vois déjà plus clair. J’ai encore un peu temps, je décide d’enchaîner avec la Tête des Ormans pour être aux premières loges.

Magnifique, une mer cotonneuse recouvre les vallées au nord du col du Festre où les nuages se dilatent en cascade. L’étage rose dans le ciel baisse de plus en plus, signe d’un embrasement imminent. Le Grand Ferrand est le premier à s’enflammer, suivi du Rocher Rond. Le sommet de la Tête de Garnesier vire au rose-orangé, puis ces falaises prennent feu... Le Roc, à ses côtés, ne bronche pas d’un poil, imperturbable... La sortie du soleil se confirme dans le flanc méridional de la Montagne d’Aurouze. Le Roc n’échappe pas au cycle de l’astre solaire... Et la lumière fut !

J’me les caille grave, remballe mon sac et me remets en marche fissa ! Je rejoins le pas l’Agneau et enchaîne vers l’arête de la Tête de Garnesier. Aussi impressionnante soit-elle, le cheminement reste toujours aisé. Les points de vue ne cessent de s’effiler sur le Roc de Garnesier. Cette montagne aux allures de forteresse invincible est l’une des plus sauvages du massif et certainement des Alpes... La face sud paraît indomptable, du moins sans escalade sérieuse, et pourtant... Elle fut, il y a trois ans, le théâtre d’une ascension épique entre amis chevronnés... (À voir ou à revoir : ICI !) On distingue moins la grande vire de la face ouest, seulement son départ et son pan d’accès dominant le col de Corps, dite voie "normale", réalisée en solitaire à trois reprises...

De là-haut, les crêtes d’alpages repoussent les assauts d’une mer de nuages provenant du Trièves et des vallées plus septentrionales. L’ombre projetée par les aiguilles plonge le hameau de la Jarjatte dans l’obscurité. L’énorme cairn au sommet permet de m’abriter d’un vent du sud soufflant en courtes rafales. Suis pas monté pour redescendre de suite ! Je tiens à profiter un peu ! Si mes souvenirs sont bons, je n’y suis pas revenu depuis trois ans !