Sortie du 10 décembre 2020 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Pas des Terreaux (1690m) en boucle par la Cabane du Berger et la Prairie des Ayes

Grand bleu au départ, un voile épais et tenace a fait son apparition, laissant la place à une fugitive éclaircie en début d’après-midi. Le ciel s’est complètement découvert en fin de journée mais il était largement temps de partir !
Neige en quantité depuis Saint-Pancrasse, trente à quarante centimètres de neige poudreuse dans la Prairie, beaucoup plus au pied des premiers abrupts de la Dent.

La Dent tout en bleu, blanc, ocre, une neige profonde et légère, épargnée par les ardeurs solaires.

Une partie de la harde de chamois, une petite dizaine d’individus, était encore en rive gauche de la Gorgette. Où étaient donc les vingt autres ? Quelques va-et-vient à l’angle du Pas des Terreaux de quelques uns d’entre eux laissent quelques indices mais la traversée du ravin, bien trop exposée en cette saison empêche tout velléité d’aller vérifier ! Peut-être la prochaine fois je monterais de l’autre côté, par la cabane du Berger.

Du bout de la piste de la Gorgette, observation de deux grands corbeaux qui jouaient ou se chamaillaient va savoir. L’un d’entre eux avait quelque chose dans le bec, l’autre le poursuivait, insistant, à grand renfort de rôôook ! Rôôook ! Rôôook ! Au bout de quelques aller-retour, ils ont finis par disparaître dans les pentes arborées en rive droite. Qui a eu le dessus ?

Rencontre sympathique d’un spéleo parti pour vérifier l’accès du passage Annette, au pied de la face est. La Dent cache tout un réseau de galeries souterraines, sur six niveaux, tous interconnectés, chose rare visiblement dans le monde de la spéléologie. La traversée du ravin l’a laissé dubitatif et il a sagement fait demi-tour.

Les chocards à bec jaune ont fait leur apparition sur le coup de 15h, en grand vol massif, venant de Chamechaude. Une cinquantaine est venu tournoyer à une dizaine de mètres au-dessus de la crête où j’étais posté, peut-être ont-ils flairé mon bout de pain et mon fromage. Ils ont ensuite rejoint le gros de la troupe, deux ou trois cent oiseaux, longeant la face de la Dent avant de disparaître à l’angle du Pilier sud.

Descente merveilleuse de l’intégralité de la Prairie à grandes enjambées dans la grosse neige bien poudreuse et la pente bien régulière. J’ai hésité à remonter les 300m de dénivelé, juste pour le plaisir de redescendre une seconde fois ! Mais le bus du retour n’attend pas et la nuit tombe vite en décembre. Retour dans l’obscurité naissante à partir de la Gorgette, où les premiers hululements résonnent dans les bois silencieux et sereins.