Sortie du 6 mars 2021 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Tour du vallon des Emeindras par les Grands Crêts et le habert de Chamechaude (1580m)

Brumeux le matin, se dégageant à la mi-journée. Sec jusqu’à Sire Mouton, des névés encore épais jusqu’à l’Emeindras. Au delà le manteau neigeux devient plus conséquent (40-50cm) en versant Nord des Emeindras.

Départ depuis le Sappey pour suivre le GR9 qui remonte sans imagination les pistes de ski. Heureusement, en ce début de printemps, c’est la symphonie des oiseaux et à défaut d’avoir les yeux flattés, j’ai les oreilles ravies.

La crête est vite atteinte et le panorama n’est pas encore au rendez-vous. Les nuées se font insistantes, même si des rayons tamisés éclairant fugacement le paysage donnent de l’espoir. Je m’engage sur le petit sentier partant sur la gauche, pour quelques kilomètres de montée et de descente boisée, taquinant parfois la crête. Le chemin n’est pas très utilisé et en cette fin d’hiver, c’est un peu le parcours du combattant entre les arbres couchés qu’il faut franchir et la trace qui disparaît parfois sous les branches, les pierres et les feuilles mortes.

Ce fût effectivement un peu long et rébarbatif et c’est satisfait d’avoir enfin arpenté ce sentier que j’atteins le Pas de la Branche, à la mauvaise réputation. Un panneau dissuasif donne le ton et la sente jonchée de débris végétaux et de caillasse plongeant dans la pente raide finit de taire toute velléité d’aller un jour visiter ce pas.

Le reste de la crête jusqu’à Sire Mouton ressemble trait pour trait à la première partie. Des montées, des descentes dans la forêt, des troncs couchés à franchir, de beaux points de vue sur la vallée et les falaises. J’en profite pour chercher le passage des chamois qui colonisent parfois les vires sous les Grands Crêts et que je vois depuis les collines au dessus de la maison. Les chamois, c’est comme le Petit Poucet, ils sèment des petits tas partout où ils passent.

Le passage est vite trouvé. Une pente herbeuse raide en virgule, descendant sur quelques mètres, permet de prendre pied un peu plus bas sur une vire. En second plan, les premières maisons, 1000m plus bas. C’est vertigineux et plus qu’exposé. Ils ne doivent pas être embêtés sur ces vires ! Un peu plus loin je débusque un habitant des lieux qui détale bien avant que je l’ai vu. C’est un grand chamois qui plonge dans la pente forestière à coups de bonds puissants et prodigieux.

Premier pas dans la neige juste sous Sire Mouton. La pause là-haut est toujours aussi agréable, d’autant qu’à présent le soleil règne en maître. Seul au monde et un panorama immense. Je remarque au passage que sur le flanc sud, les chamois ont laissé quantité de petits tas. La prairie sommitale de Sire Mouton doit souvent les voir paître. Je reste un long moment à observer les vires et la crête parcourue mais plus rien ne bouge.

Je poursuis vers l’Emeindras et je suis surpris de trouver d’un coup beaucoup plus de neige qu’escompté. Quelques cristaux glissent parfois dans la chaussure mais heureusement, la neige porte plutôt bien. Je commence à me poser des questions sur mon plan initial de rentrer à la maison à pied par le Col de la Faîta quand arrivé à l’Emeindras, le doute ne subsiste plus. Le versant nord est encore très enneigé, pas envie d’avoir les pieds trempés et gelés, ce sera donc retour par le Sappey. La remontée sur le versant Est de Chamechaude pour passer par le Habert ne me tente pas plus que ça et je redescends directement après une dernière grande pause au sommet de la colline.