Sortie du 11 juillet 2021 par laurentPM Pic Turbat (3028m) par le Lac Lautier

Un temps magnifique, sans vent, sur un terrain sec. Les conditions les plus idéales.

Il y a de ces randonnées notées sur un coin de table (ou de tablettes, ou de téléphones, bref...), sans une énorme conviction : c’est loin (oui je ne suis pas de la région, dommage d’ailleurs), c’est long (environ 2000m de dénivelé positif…) et ça ne monte pas très très haut (3028m, même pas souligné en rose sur la TOP25).

Nous sommes en Juillet et les refuges sont pleins (en plus avec les restrictions liées au Covid...). Je choisis donc Gap (…) comme camp de base pour vadrouiller dans le coin et cette rando sera ma cerise sur le gâteau si la météo, la forme, la position de la lune ou je ne sais quoi est ok.

Me voila donc le 10 Juillet 2021 tard le soir à regarder les nuages s’étriper sur les sommets environnants des Ecrins. Ca s’annonce bof l’histoire. En plus j’ai bien l’air malin sur le parking de l’hôtel à regarder … du gris ! Mais je monte le réveil quand même…

Me voila parti de nuit en direction de Villar Loubière : nuit et brouillard. Les chaussures enfilées (c’est le terme le plus juste, avec des pieds gonflés par une veille chargée), la grimpette commence.

Et c’est bien là la magie de cette randonnée : vous aurez droit à 3 randonnées en une !!

La première partie, c’est de la randonnée très abordable dans un cadre matinal féérique : en cette période les torrents sont au max de leurs débits, imprégnant une atmosphère humide bien agréable pour franchir les premières pentes soutenues qui suivent le GR54. Vous accèderez alors au premier croisement vers le Lac Lautier et quitterez le GR. Le chemin serpente intelligemment alternant pierriers et forêts.

Ensuite, vient l’accès à une superbe combe un peu au-dessus de la cabane de Lautier : et nous passons alors à la partie moyenne montagne ! Le paysage se découvre, les verts cette années sont juste hallucinants, du plus sombre au plus éclatant. On monte et on monte, sans fatigue tellement le cadre et l’objectif du lac, notre prochaine étape, se précise.
Les lacets sont visibles, il faut monter encore, passer ce col à notre droite en espérant voir le Lautier !
Il arrive enfin, ses eaux cristallines reflétant les pentes environnantes. C’est beau la montagne.

Mais l’objectif est plus haut, oui 500 ou 600 m plus haut, le pic Turbat. On entre alors dans la haute montagne.
Vous passerez le lac en continuant direction le col des Colombes. Pas d’inquiétude l’itinéraire est bien marqué, par de nombreux cairns et marquages rouges : la sente est bien visible. Elle vous amènera à passer un joli couloir, plus impressionnant que technique (il faut mettre un peu les mains quand même…) en débouchant sur des champs de blocs et de roches moutonnées. Quelques névés subsistent mais se passent sans souci.
On croit parfois voir le bout, mais le pic Turbat est facétieux, il se cache. Il faudra alors être patient, continuez à grimper.

Il est enfin là, c’est sûr : l’Olan à droite qui nous guide nous montre qu’on ne montera pas plus haut que lui. L’Olan, quel caillou lui aussi.

Le sommet demande quelques petits pas d’escalade : oui on est prudent malgré la fatigue et l’impatience. Mais se mêle à la délivrance, la vue panoramique juste miraculeuse par cette météo parfaite : le Dévoluy, le Sirac etc. etc.! Pensez à les reconnaitre sur place !!

La descente se fera par le même itinéraire, mais cette fois avec les yeux remplis.

Bien entendu, comme pour toute sortie de ce type soyez toujours vigilants :

• météo de montagne changeante
• équipement adapté
• en montant, penser à regarder derrière vous sur la partie sommitale (les marques peuvent se perdre un peu, même si le Turbat est relativement tolérant à l’erreur, croyez moi
• testez vous avant d’entreprendre 2000m de dénivelé, cela reste quand même un chantier, la partie la plus technique arrivant… à la fin. Possibilité de le faire via les refuges (comme les Souffles par exemple).
• pensez qu’il est toujours plus facile de monter que de descendre, surtout les parties techniques
• ne comptez pas (trop) sur vos téléphones : la Top25 papier et la lecture du relief est quand même plus fiable (parfois pas de couverture 2 ou 3 ou 4G)