Sortie du 20 juillet 2021 par michel Pointe Salvador (3202m)

Nuages bourgeonnants sur les reliefs.

Il y a 15 ans, j’étais venu dans ce secteur des Alpes pour gravir l’Aiguille du Goléon. Obnubilé par son ascension, je n’avais pas suffisamment immortalisé l’évènement. Ce sera donc une séance de "rattrapage photos" !

Départ des Hières (1784m) :
Saison estivale oblige, les places de parking encore disponibles sont rares. Je jalouse la quiétude des escapades hivernales !

Pour profiter pleinement des lueurs de l’aube, j’opte pour un départ matinal.

Les premières pentes sont assez monotones. Je rattrape une dame qui emporte son attirail photographique. Il va sans dire que cette surcharge ne favorise pas les grandes enjambées.
Je discute un instant avec elle, nous évoquons l’art de la photographie, la patience de l’affût, etc...
« Traquer la beauté partout où elle se cache lui tient lieu d’objectif. »

Le verrou rocheux franchi, on découvre un grand vallon embelli par son lac.
Le déversoir du Goléon bloque les eaux de fonte qui colportent la rumeur des glaciers.
Les grands lacs polarisent la majorité des randonneurs. Je m’attends à un retour moins calme.

J’atteins le replat d’Amont qui précède un long faux plat montant. Par endroits, la roche érodée témoigne du recul des glaciers, Vers 2600m, le haut du vallon s’ouvre à une autre temporalité.

Je remonte la colonne de neige qui s’interrompt brutalement au pied du col. S’ensuit une raide grimpette malcommode et usante.

Si chaque col est en-soi un jaillissement de l’imprévu, celui des Trois Pointes ne vous décevra pas. Quel spectacle !

Pour parvenir au sommet, il faut encore escalader la crête qui borde un grand précipice.
Les glaciers ne sont plus que des tapis de neige. Pourtant, la Pointe Salvador dévoile un magnifique panorama de haute montagne.
Pour un instant, je partage ce bout du monde avec les animaux sauvages.
N’est-ce pas un luxe d’imprimer son passage sur un lieu préservé ?

« Etonne-toi de ce qui existe »
« Les bêtes et les plantes sont là, serties dans l’ordre du monde. Lui appartenant comme la gemme au filon. Et chaque pièce de joaillerie vivante s’avance, incarnant le divin par sa seule présence. Les bêtes sont des dieux déjà apparus. Rien ne conteste leur existence. Leur beauté est leur dogme ». extrait : Un été avec Homère

En païen attentif, je ne peux qu’être sensible à l’injonction des philosophes grecs.

Descente directe, en mode "pente rapide", par le versant escarpé du Grand Verdillon, et sans repasser par le col des Trois Pointes.