Sortie du 13 septembre 2021 par Vero. Le Grand Galbert (2561m) en boucle par la "toundra" et le Lac Fourchu

La météo donnait juste un créneau de 2 jours de beau temps entre pluies et orages, j’en ai profité. Grand beau et chaud pour cette journée.

Arrivée le dimanche en fin d’après-midi aux chalets du Poursollet, où le parking est plein à craquer ; il y a des voitures garées sur des centaines de mètres le long de la route...

Tandis que je vérifie les affaires de bivouac dans le sac et enfile mes chaussures, maints randonneurs et familles regagnent leurs véhicules.

Vu l’heure tardive, plutôt que la montée par la Barrière, j’opte pour le sentier direct vers le lac Fourchu, qui me semble plus rapide. Au moment d’attaquer enfin le sentier, je croise les presque derniers retardataires dans la montée (pour eux, la descente).

J’arrive sur le plateau et fais le tour du lac Fourchu pour choisir un emplacement, deux autres tentes sont déjà en cours d’installation çà et là, je dresse la mienne juste en temps voulu avant qu’un voile nuageux vienne assombrir le ciel et qu’il se mette à faire bien sombre.
Pas de beau coucher de soleil sur les montagnes pour accompagner le casse-croûte du soir : les nuages ont englouti le paysage, il n’y a pas grand chose à voir, à part, sur l’autre rive du lac, les lueurs dans les tentes de mes "voisins".

Levée au moment où le ciel blanchit, avant le soleil, je fais un nouveau tour du lac Fourchu. Le ciel est clair, limpide, sans un nuage, sans un souffle de vent, le lac est un miroir, la lumière arrive lentement, j’ai emporté mon appareil photo et je m’en donne à cœur joie...

De retour à la tente, délicieux petit café (mon luxe en bivouac : le réchaud à alcool et la cafetière), et démontage de la tente que je planque dans un coin avec mon duvet, pour pouvoir marcher léger.

Première étape, la cascade qui descend dans le cirque Pyramide-Taillefer, afin d’y remplir les gourdes pour la journée. Vu d’ici, le Galbert n’a pas l’air riche en sources, et boire l’eau des lacs ne me tente pas.

Et maintenant, la vagabondage à la découverte des lacs ! D’abord la descente vers les lacs Culasson (qui est vide), lac noir, de l’Agneau et de la Vèche, et une petite flânerie le long du torrent, en admirant le massif de la Meije et des Écrins. avant de rejoindre le sentier qui monte au pas de l’Envious.

Ça me fait tout drôle de voir les aiguilles d’Arves depuis ce côté, d’habitude je les vois sur l’autre face, depuis l’Ubaye ou le Queyras...
De là, je me dirige vers le Grand Galbert, en faisant maints tours et détours pour découvrir et admirer les innombrables lacs, mares et marigots qui couvrent le plateau. S’il y a quelques promeneurs autour du Fourchu, on ne croise plus personne dès qu’on s’en éloigne. Les couleurs automnales rousses et dorées sont superbes, et les tourbières suffisamment sèches pour avancer sans se mouiller les pieds. Pique-nique au lac du petit pré, avec myrtilles pour le dessert : le plateau en est littéralement tapissé.
Petit aperçu de la bergerie du Grand Galbert, passage au lac du grand pré, et arrivée au col du Treuil. L’ascension vers "Bébert" se poursuit alors par la cime Chalvine, jusqu’au sommet.

J’ai l’habitude de randonner plus au sud et si je reconnais la ligne du Vercors, le Grand Veymont, le Mont Aiguille au loin, et plus au nord la Chartreuse au second plan, je suis entourée, au nord et à l’est, par des massifs inconnus dont je ne sais pas nommer les reliefs. Je n’ai ai jamais mis les pieds, j’y ai tout à découvrir, lors de futures randos...

La vue au loin sur le glacier de Girose, et à mes pieds sur le plateau des lacs, me plonge dans une réflexion sur ce que devait être ce plateau des lacs, à l’époque assez reculée où il était encore couvert d’une calotte glaciaire de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, et au devenir des glaciers d’en face, dans un futur malheureusement peut-être pas très lointain, vu les changements climatiques.

La-dessous, il y a l’abondante cascade où j’ai rempli ma gourde ce matin. Elle est alimentée sans relâche par glaciers et névés du Taillefer. Que deviendront les cascades, sources et rivières si les glaciers viennent à disparaître ?

Bon, inutile de gâcher cette rando par ces considérations pessimistes. L’instant est délicieux, la journée superbe, et il reste encore plein de lacs à voir à la descente, du côté Beauregard.

L’après-midi s’allonge... les ombres aussi... J’avais envisagé le Taillefer pour le lendemain mais l’arrivée de nuages m’en dissuade. Les prévisions météo étaient mauvaises pour les jours suivants et l’état du ciel parait les confirmer. Ce sera donc pour une autre fois. Retour au lac Fourchu, pour recharger le matériel de bivouac dans le sac et c’est la descente par le même sentier qu’à l’aller, avec une arrivée à Poursollet à la nuit noire.

Magnifique journée, parmi les plus belles "randos lacs" que j’aie faites.