Sortie du 24 octobre 2021 par CourtePatte Pic de l’Agnelin (2740m) en traversée, du lac de Grand-Maison au Rivier d’Allemont, par les cols de l’Agnelin (2638m) et de la Vache (2535m)

Un grand voyage d'un jour à travers Belledonne !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Beau fixe.

Récit de la sortie

Cet anticyclone ne durera pas éternellement. Profitons de la lumière d’arrière-saison et des derniers jours à l’heure d’été. Et ce week-end, j’ai l’idée d’aller réaliser une vieille ambition : une traversée est-ouest du secteur des Sept Laux à partir du lac de Grand-Maison. Ce topo m’en donne l’occasion ; en plus, il me fait passer par deux endroits qui sont sur ma liste de longue date : le lac de l’Âne et le col de la Vache. Que demander de plus ?

En remontant la vallée de la Romanche, je réalise que je n’avais encore jamais vu Belledonne dans sa palette d’automne. Je suis déjà dépaysée, mais ce sera bien autre chose dans la vallée de l’Eau d’Olle : j’ai l’impression de découvrir un nouveau massif. Et quels sont ces feuillus d’un jaune aussi lumineux ? Il y a des érables, bien sûr, mais il n’y en a tout de même pas tant que ça. Bon sang ! ce sont des bouleaux ! Ça alors : je n’aurais jamais cru qu’il y en avait autant dans ces pentes. Ce sont des flammes qui dansent parmi la fourrure sombre des grands épicéas.

Du coup je suis presque un peu déçue de démarrer la balade au-dessus de la limite forestière. Mais si le lac de Grand-Maison est encore plongé dans l’ombre, le soleil du petit matin baigne les crêtes de part et d’autre du col de l’Agnelin, que l’on a rapidement en vue. Elles y prennent un coloris rose très attirant. Du jarret !

Jusqu’au lac de l’Âne, c’est du bon sentier. Tant mieux car je suis souvent tentée de marcher le nez en l’air pour admirer le panorama qui ne cesse de s’élargir : Aiguilles de l’Argentière et Grandes Rousses bien sûr, mais aussi les trois bonnets des Aiguilles d’Arves qui commencent à surgir à l’horizon.
Plus aucun torrent n’alimente le lac de l’Âne en cette saison, et dans le silence il a quelque chose d’un peu léthargique ; le grand sommeil de l’hiver n’est déjà plus si loin.

Au col de l’Agnelin, j’ai un petit choc à la vue sur les Sept Laux. C’est que je n’y suis allée qu’une fois, il y a déjà plusieurs années, et j’avais gardé un souvenir émerveillé de ce défilé de lacs entre les roches et les pelouses. Vu du col, et un peu plus tard du sommet de l’Agnelin, le spectacle n’est pas moins magique : on se sent riche d’embrasser du regard trois... euh non quatre... euh attends cinq lacs simultanément ; on y prend un plaisir de collectionneur. Même les nombreux sommets du panorama, qui vont pourtant des Grandes Jorasses à l’Obiou en passant par les Aiguilles d’Arves, captent moins mon regard que ce décor extraordinaire. Et je vais descendre là-dedans !

Au lac du Cos je croise les derniers êtres humains que je verrai de toute la balade. Car dès que je m’enfonce dans le sentier qui monte au col de la Vache je suis aussi seule qu’à l’Agnelin.
Notons que, si le col de la Vache est à peine moins fourni en éboulis que celui de l’Agnelin, il témoigne d’un remarquable effort d’aménagement : dès qu’il y avait place pour dégager quelques centimètres de terre, consolider un petit replat, hop ! le sentier en a pris possession. Hé bien mine de rien, ces petits conforts sont drôlement appréciables après la rude descente de l’Agnelin...

Au col de la Vache, et sur la crête des Ilettes, nouvel émerveillement. C’est que maintenant on a la vue sur les sommets dramatiques de la Pyramide et du Rocher Blanc, mais aussi sur des cimes de Belledonne nord qui me sont moins familières, et même sur des sommets lointains plus inattendus comme... la Pointe Percée ! Mais ce qui domine vraiment l’espace, maintenant que le soleil l’éclaire en plein, c’est la longue scie fraîchement poudrée des Grandes Rousses.

Le voyage touche à sa fin. Il faut commencer à redescendre. Et c’est qu’elle ne va pas être rapide, cette descente sur le Rivier d’Allemont ! Éclairages du soleil déclinant sur les sommets, feuillages d’automne dans les pentes, tout conspire à me ralentir, tout est prétexte à la contemplation. Et ce sera encore pire lorsque je découvrirai que les buissons sous le Pas du Pin sont garnis des trois baies d’automne que j’aime : myrtilles, airelles bleues ET airelles rouges ; les gelées n’ont pas encore tout flétri, et les pauses-cueillette ne feront rien pour améliorer la moyenne. Mais ce sera une sortie dont j’aurai absolument savouré chaque minute !

. Randonnée réalisée le 24 octobre 2021

. Dernière modification : 26 octobre 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Ouaouh ! je viens de sortir le Topo, et déjà une sortie dessus !!! bravo pour la réalisation de cette traversée belle mais exigeante

    Le 26 octobre 2021 à 10h40
  • Magnifique traversée et récit plein de vie une fois de plus.
    Ces envers de Belledonne sont fascinants !

    Le 27 octobre 2021 à 00h11
  • Bien d’accord ! mais "envers de Belledonne" ne rend pas justice au secteur. Je propose "Belledonne du Soleil Levant", ça vous a un petit air japonisant qui fera très bien sur les brochures 🙂

    Le 27 octobre 2021 à 17h42
  • Haha ! Tu as raison !
    Mais "les envers" n’ont rien de péjoratif, on dit bien que souvent l’envers vaut l’endroit....
    @bientôt....

    Le 27 octobre 2021 à 21h22
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