Sortie du 23 octobre 2021 par michel Cime de Voga (2777m) en boucle par le lac des Sagnes

Temps idyllique.

Quelques jours plus tôt - Le Germas

De la crête sommitale du Germas, je découvre le vallon qui abrite le magnifique lac des Sagnes.
Le choc ! L’impression visuelle qui se dégage est sublime. J’arpente le secteur depuis des années, j’ai contemplé les propositions de la nature avec enthousiasme. Alors… Comment ai-je pu louper pareil lieu ?
C’est beau, c’est roux, c’est jaune, doré par endroits... et ce n’est pas une brioche qui sort du four !
C’est l’automne qui déroule toute sa palette de couleurs ; le chef d’œuvre de la nature.
Le soleil irradie le paysage d’une lumière évoquant les latitudes septentrionales.
Au décor, il ne manquait qu’une légère couche de neige venant saupoudrer le museau des plus hautes cimes.

Cependant, voyons le bon côté des choses, je grimpe avec mes chaussures d’approche fin octobre !
« Rapide et léger », comme j’aimais le dire il y a quelques années, bien qu’aujourd’hui le slogan a perdu un peu de sa superbe.

Je ne le savais pas encore, mais Arnaud se trouvait dans la vallée pendant que j’arpentais les sommets de l’Ubaye. Ne dit-on pas que les grands esprits se rencontrent ? (En toute humilité bien sûr 🙂

Quelques jours plus tard – Bivouac aux portes du Mercantour

Je pars pour quelques jours en montagne, en solitaire, pour une moisson d’étapes, « l’âme ouverte à tous les vents. »

Malgré une piste interminable, une acclimatation éclair et la perspective de me geler les fesses, mon enthousiasme pour découvrir ce vallon n’a pas faibli d’un iota. Je suis seul lorsque j’arrive au lac des Sagnes. Que c’est beau !
Parfois on court le monde pour chercher ce qu’on a sous les yeux.

La nature est magique à cette saison ! Pour moi, c’est la clé pour accéder au divin.
Toucher du bois n’est pas une superstition, car chacun sait que les dieux habitent dans les arbres ! Ernst Jünger me pardonnera de l’avoir paraphrasé, mais l’occasion était trop belle.

Pour réussir un bivouac, il faut un sol (assez) plat, un silence épais et en toile de fond, un magnifique paysage ! Un emplacement dédié au feu et quelques branches déjà coupées sont aussi les bienvenus !
J’installe ma tente, j’allume le feu, je jette un œil sur la prairie d’étoiles.

Je sais qu’il va faire froid, néanmoins je n’ai pas renoncé au projet de passer une nuit agréable. Je sors mon réchaud de campagne. L’air est si frais, que mon café tout bouillant se trouve approprié à la circonstance.

Le lendemain matin

Pour toutes mes escapades, je laisse toujours une place à l’improvisation. Si on fait abstraction de l’oxymore, marcher sans but est en soi un objectif.
Rien de plus doux que la randonnée solitaire, sans but précis, en territoire inconnu.

Au lever du jour, le givre a partiellement recouvert les eaux du lac des Sagnes. Tapissées de mélèzes, les plus hautes pentes de l’ubac s’enflamment déjà.

On évolue dans un magnifique décor alpestre embelli par les couleurs de l’automne. Lorsqu’elles retrouvent le soleil, les rondeurs du relief sont aussi expressives.
Après le Canada, nous voilà plongé au cœur de la steppe mongole… quel voyage !

En se retournant, on peut contempler le chaînon montagneux qui, de la Tête de Siguret à la Tête de Pelouse, s’incurve vers le sud et compte parmi les crêtes les plus importantes de l’Ubaye.

« L’ascension de la Cime de Voga sera l’occasion d’élargir le panorama sur un secteur d’exception aux confins de l’Ubaye. »
Rien d’autre à ajouter à l’accroche du topo d’Arnaud.

Toutefois, mentionnons le fait qu’il existe une variante de descente passant par l’arête nord-ouest. Une belle façon de boucler cette rando en prolongeant le plaisir de se trouver sur les crêtes.