Sortie du 25 juin 2022 par gegers La Grande Lauzière (2741m), par le Recoin de Chamrousse

Cheminement intégralement au sec.

Nous qui aimons randonner en montagne avons souvent un ou plusieurs sommets fétiches. Le genre de lieu que l’on visite comme on rentre à la maison, où l’on se sent parfaitement à sa place, faisant corps avec l’environnement. Pour ma part, en Belledonne, il s’agit de la Grande Lauzière. Ce vaste plateau lunaire, fermé de part et d’autre par deux sommets couverts d’ardoises (ou de lauzes, pour coller avec le nom des lieux), offre tellement d’attraits qu’on peut le parcourir plusieurs heures sans lassitude. Et puis, ce panorama, sur les Lacs de la Pra d’un côté, sur la Croix de Belledonne de l’autre, est un atout considérable.

Après avoir réalisé plusieurs ascensions par le Lac du Crozet, par la Cascade de l’Oursière, je pars ce matin de Casserousse alors que le soleil commence tout juste à poindre. Il est 6h, et la température agréable invite à marcher d’un bon pas. La montée jusqu’aux Lacs Robert est sans aucun doute le morceau le plus rébarbatif de la randonnée, entre les installations mécaniques et ce cheminement en montagnes russes dans un désagréable pierrier. Je contourne le premier lac, dont le niveau me semble déjà très bas, pour prendre la direction du Clot des Vernes, que j’atteins après une descente de 100 m qui se fera sentir au retour. Quittant ici le sentier balisé, j’emprunte la bonne sente qui part en traversée sous les Pointes de Jasse Bralard. Le cheminement est assez ludique et varié, dans ce secteur qui semble fort peu fréquenté où les bouquetins se laissent apercevoir dans la jolie lumière du matin.

Je rejoins paisiblement la partie haute de la combe de Jasse Bralard et remonte un petit ruisseau qui s’ouvre sur un vallon d’une quiétude doublée d’une très grande beauté. Il est encore tôt, et je m’attarde avec plaisir en ces lieux, avant de poursuivre ma route et monter pour rejoindre le sentier venant de la Pra. La montée en direction de la Grande Lauzière est, comme toujours, un enchantement, entre pierriers faciles et roches moutonnées. L’impressionnante traversée au-dessus de la combe de la Grande Vaudaine pour rejoindre la Grande Lauzière se fait ludique. Au col, je décide de rejoindre tout d’abord le sommet de Tête Noire, à l’extrémité sud de ce plateau où, seul, je me sens cosmonaute. Prenant le temps de déambuler, je mettrai plus d’une heure à arpenter les pentes de Tête Noire, les Roches Rouges et le sommet de la Grande Lauzière. Si les nuages commencent à bourgeonner, la magie opère comme toujours.

Après avoir repéré les lieux durant la montée, je décide de tenter la descente par les belles pentes à l’ouest du Col de la Grande Vaudaine. Aucune difficulté ici, l’orientation étant suffisamment simple. Je retrouve donc avec plaisir ce beau vallon visité à la montée, fermé par un névé nullement problématique. Je poursuis le retour par le chemin emprunté à l’aller, et rejoins la voiture 10h après l’avoir laissée. Quelle belle journée en Belledonne.