Sortie du 25 juin 2022 par laurentPM Grand Ferrand (2758m) par la voie normale

Très légers passages nuageux et un peu de vent. Réalisée seul.

Le Grand Ferrand est un des 3 sommets du Dévoluy à faire une fois dans sa vie, avec ses acolytes l’Obiou et le Pic de Bure.

Ne vous fiez pas aux apparences ; avec son nom de vieux monsieur, son ascension reste une belle ascension montagnarde sur un terrain exigeant.

Le Dévoluy est un massif calcaire triplement étagé : la partie forestière laisse la place aux alpages qui eux-mêmes seront remplacés par un univers totalement minéral. Il permet aussi d’atteindre des altitudes au-delà des 2700m.

Cette sortie débute au niveau du parking situé le long du Buëch après la Jarjatte. Notons qu’il est tout à fait possible de partir de l’intérieur du massif. Pour cela il suffira de monter en direction du col de Charnier.
La première partie forestière n’a pas grand intérêt. On suit un temps le cours d’eau sur une route forestière large. D’ailleurs depuis ma dernière visite, la piste a été largement remise en état jusqu’à la cabane de Fleyrard. C’est un vrai billard.

Une fois à la cabane de Fleyrard qu’on contourne, suivre la direction du col de Charnier. Autant dire, qu’à présent la sortie prend une autre forme : la pente est raide, on s’élève vite, très vite ! La cabane en contrebas s’éloigne alors que nous serpentons sur l’arête qui nous mènera au lac du Lauzon, petite perle de cette sortie.

On contournera à regret le lac avec pour cible le col de Charnier. Alors que nous évoluions sur des pentes herbeuses, à présent c’est petit à petit un univers minéral qui commence à s’imposer.

Une fois le col franchi, nous quittons le GR en suivant une sente bien marquée sur la gauche. Elle contournera La tête de Vallon Pierra par le sud. La suivre et résister à la tentation de grimper trop tôt !
En effet, le Grand Ferrand possède de nombreuses zones de casse et donc de grands pierriers, souvent utilisés à la descente. L’accès normal de ce sommet utilise intelligemment le relief pour les éviter. Néanmoins il est tout à fait possible de les remonter, c’est juste plus consommateur d’énergie 🙂

Je suis déjà venu et malgré tout je suis toujours frappé par son accès : du bas il est difficile de deviner par où nous allons passer. Bluffant.

La partie la plus technique commence une fois le pied du Grand Ferrand passé. Elle arrive à la fin de la sortie, après 1200m de dénivelé dans les jambes : restez lucide et n’hésitez pas à faire des pauses pour vous repérer. La voie fut marquée en bleue, puis en rouge et à présent on la retrouve en... argenté. Je n’ai pas compris si le but était d’effacer les marquages ou les restaurer. Bref les suivre !

Il faudra mettre les mains : en effet il faudra remonter un beau couloir sur un sol malheureusement peu stable et glissant du fait de la présence de pierres sur les dalles calcaires. Certains passages sont exposés. Pour les plus sensibles, retournez-vous régulièrement pour savoir comment descendre. Car finalement c’est bien la désescalade qui est critique.

Comptez une heure d’ascension depuis le pied pour passer tous ces passages techniques. Mais la vue au sommet vous récompensera : Vercors, Chartreuse, intérieur du massif, le Taillefer, les Écrins, le Ventoux et tous les alpages environnants : Toussière, Jocou, etc, etc.

Redescente par le même chemin.

En conclusion, attention à cette randonnée. Oui on connait le couloir de l’Obiou, mais l’accès au Grand Ferrand reste une sortie physique et engagée. Il faudra grimper 1500m de dénivelé et rester suffisamment lucide pour passer la fin. Restez donc extrêmement prudents et correctement équipés. Météo à bien surveiller.