Sortie du 7 août 2022 par Antoine Tête Nord des Fours (2756m), en boucle par les lacs Jovet, le col d’Enclave, le col du Bonhomme

Beau temps, mer de nuages au-dessus des vallées, beaucoup de cumulus s’accrochant sur les sommets.

Départ à 6h dans une ambiance quelque peu lugubre à Notre-Dame de la Gorge. Étonnamment en ce mois d’août, une mer de nuages recouvre la vallée de l’Arve et le bas du Val Montjoie. La montée paraît longue par sa monotonie mais j’arrive aux lacs Jovet 1h30 après être parti. Les choses se corsent ensuite pour monter au col d’Enclave, sans difficulté particulière toutefois si ce n’est le terrain peu franc. Direction la Tête d’Enclave avant que les cumulus ne croquent le sommet. Son ascension est rapide et relativement évidente, il faudra toutefois être vigilant dans la petite escalade finale qui, bien que très facile, s’effectue dans un rocher très mauvais. L’arête sommitale est légèrement aérienne, juste ce qu’il faut pour pimenter le parcours. La vue sur la forme élancée des Têtes de Bellaval est magnifique. Les lointains sont un peu brumeux mais le sentiment d’isolement et de solitude est appréciable.

Je redescends ensuite prudemment pour entamer la traversée vers la Tête Nord des Fours. Je redoutais la longueur de celle-ci mais finalement le sentier est si bien tracé et peu fréquenté et les perspectives si belles que cette portion paraît presque trop courte. On passe par un superbe petit lac non nommé puis par le très joli et un peu escarpé col des Chamois. Peu après, la véritable montée au sommet commence, zigzaguant dans un univers minéral mais très bien balisée de marques jaunes et ponctuée de nombreux cairns. Je suis seul au sommet de la Tête Nord des Fours, fait rare un dimanche de mois d’août à 11h. Je redescends en direction du col de la Croix du Bonhomme alors que la foule arrive, sans manquer de faire un petit crochet par la Tête Sud des Fours.

À partir du col de la Croix du Bonhomme, je retrouve la foule du Tour du Mont-Blanc. La descente, d’ordinaire déjà peu passionnante, n’en sera que plus désagréable. Asiatiques, anglo-saxons, germanophones, la réputation du Tour du Mont-Blanc traverse plus que jamais les frontières. Si la forte fréquentation est un phénomène qu’il est difficile de blâmer car nous y participons tous, les comportements sont parfois inadaptés : chiens non tenus en laisse, musique diffusée par enceinte à volume élevé, drone, camping en pleine journée en dehors des aires de bivouac. J’ai même vu un groupe de randonneurs piétiner les filets coco anti-érosion posés dans le cadre de la restauration du sentier du col menée par l’équipe de la réserve naturelle des Contamines-Montjoie. C’est donc l’esprit occupé par des réflexions sur l’avenir des pratiques en montagne que je finis l’interminable descente vers Notre-Dame de la Gorge que je rejoins à 13h30.