Sortie du 26 septembre 2023 par Pascal Tête Nord des Fours (2756m), en boucle par les lacs Jovet, le col d’Enclave, le col du Bonhomme

Grand beau sans aucun nuage, à peine brumeux, sans vent. Frais le matin, très doux l’après-midi.

"À refaire". C’est ce qu’on s’était dit après le premier parcours de cette boucle il y a deux ans plus tôt, alors que d’encombrants cumulus avaient oblitéré le panorama sur une bonne partie du parcours. Mais cette fois, c’est un grand beau automnal "béton" qui s’annonce, sans aucun nuage... Alors, on s’y recolle.

9h du matin au parking de Notre-Dame de la Gorge, alors que le soleil n’a pas encore atteint le fond de la vallée. La longue montée de la voie romaine suivi de l’interminable faux-plat du vallon de la Rollaz est assez démotivant lorsqu’il s’agit de commencer la marche du fond du trou, mais on s’y colle, ça fait partie du purgatoire pour atteindre les cieux... D’ailleurs, la montée dans l’air frais de l’ombre matinale permet une marche assez efficace.

On trouve le soleil peu avant le refuge de la Balme, la lumière et les belles couleurs remotivent... La montée se poursuit vers le plan Jovet aux couleurs prenant la teinte de l’automne, sur les sentiers libérés de la cohue estivale.

11h30, les lacs Jovet sont magnifiques, eaux en nuances bleu et turquoise, sans parler des petites gouilles satellites à l’eau parfaitement transparente... Mais plus haut, les pentes raides et minérales sous le col d’Enclave sont encore à l’ombre, toujours ornées de leur saupoudrage d’il y a quelques jours... Espérons que cela ne cause pas problème dans la raide montée finale.

13h, on retrouve enfin le soleil sur la crête au sud du col d’Enclave, ayant délaissé la traversée finale vers le col, un peu trop enneigée, pour tirer tout droit vers le haut au plus facile. La neige ne fut pas trop problématique, mais les jambes ont bien chauffé dans la raide montée.

Au soleil, la Tête d’Enclave se montre, bien blanchie elle aussi sur ce versant. Les champs de caillasses recouvertes de neige ne sont pas trop tentantes, mais le sommet est juste là, et la météo est magnifique. Allez, on essaie...

La montée à travers la caillasse se fit sous l’œil d’une grosse harde de bouquetins qui devaient certainement ce moquer de la maladresse de ce stupide bipède pas du tout à sa place... Après la montée laborieuse d’un petit couloir bien pénible à cause de la neige recouvrant la caillasse croulante, on retrouve la crête au niveau d’une antécime, d’où la petite grimpette des rochers faciles du fil mènera rapidement au sommet.

La vue est magnifique malgré une petite brume qui s’est invitée, délavant la vue vers le sud. Juste à côté, la Tête de Bellaval domine encore, mais celle-ci restera inaccessible.

14h, après une petite pause, on attaque la descente, cette fois en désescaladant les rochers du fil pour éviter les couloirs foireux. Puis c’est la grande descente des pentes de caillasses pour gagner les replats minéraux ornés de mares et de petits lacs où on retrouvera la trace poursuivant vers le sud.

Une petite remontée vers le col des Bouquetins avant de basculer de l’autre côté. La combe des Tufs est d’une magnifique verdure, mais la gagner se fait par l’abominable dévers détritique que descend les lacets d’une petite trace à peine visible... Le terrain n’est pas parfaitement sec, mais cela est peut-être mieux que la poussière terreuse glissante de la sécheresse estivale.

Puis c’est la longue traversée panoramique horizontale en balcon au-dessus de la combe, intermède reposant avant de regagner la caillasse où la montée reprend... Ce n’est pas vraiment difficile, mais la montée est rendue pénible par les jambes maintenant lourdes, et semble interminable... Heureusement, la vue est superbe, et à force de persévérance, la Tête nord des Fours finit par se montrer.

17h, une dernière pause casse-croûte à contempler la vue au sommet, puis on reprend la descente vers le col des Fours et le col de la Croix du Bonhomme. Le terrain est maintenant facile sur des pentes tranquillement vallonnées, face aux sommets du Beaufortain qui font maintenant le panorama... Puis, on bifurque sur la longue traversée vers le col du Bonhomme, à travers de belles pentes inondées de la lumière chaude de la fin de l’après-midi... C’est au col du Bonhomme qu’on plonge définitivement dans l’ombre.

19h, la descente reprend vers le plan Jovet face au val Montjoie maintenant à l’ombre, où seuls le Mont Tondu et les crêtes adjacentes sont illuminés par les couleurs des derniers rayons... La descente vers le refuge de la Balme se fait tranquillement à la nuit tombante, et l’interminable faux-plat se fera dans un calme incroyable... C’est au Nant Borrand qu’il faudra se résoudre à sortir la frontale pour descendre le toboggan final de la voie romaine. Fin de la balade vers 21h.