Sortie du 11 juillet 2023 par Agarock et Mick1018 Aiguille Centrale d’Arves (3513m)

Météo parfaite, grands névés sous le col des aiguilles d’Arves encore bien présents.

Texte de Cyril (Agarock)

[Départ Bonnenuit 5h45 / arrivée Bonnenuit 16h20 / 1800m D+ / 19 km]

Atteindre le sommet d’une de ces trois aiguilles était un rêve pour moi, et probable que je ne sois pas seul dans ce cas....

Perchées au nord des Ecrins, dans un petit massif qui porte leur nom, les aiguilles d’Arves représentent sûrement un des plus beau relief des Alpes.

On peut avoir la chance de les admirer de presque partout dans les Alpes françaises si on se donne la peine de prendre un peu de hauteur

Un rêve personnel vient donc de se réaliser, et ceci, je le dois beaucoup à Mickael qui m’a mené en haut de la "centrale", celle qui d’après un certain Alain, (Ba42), était dans mes "cordes"...

Alors un grand merci à Mick, mais aussi à Alain : le premier pour son aide précieuse au cours de cette ascension épique qui restera gravée dans ma mémoire, et le deuxième pour son inspiration.

Car cette course d’alpinisme classée PD, effectuée en un jour au départ du hameau de Bonnenuit, nous aura demandé courage, sang froid, effort, prudence, patience, opiniâtreté et dextérité sur le rocher.

J’ai laissé beaucoup de sueur sur ce très long parcours et les 1800 mètres de dénivelé qu’il a fallu remonter, et parmi celles-là, beaucoup étaient froides...

Le refuge des Aiguilles d’Arves, situé sur l’itinéraire, à moins d’un tiers de l’ascension en terme d’altitude, nous aura uniquement permis de nous ravitailler et de nous rassasier provisoirement en eau, et c’est déjà pas si mal, car la chaleur était bien présente dans ce beau secteur de l’Arvan, en ce mois de juillet 2023.

Atteindre le col des Aiguilles d’Arves nous aura demandé déjà beaucoup d’efforts, (plus de 1400 mètres de dénivelé) car les portions de pentes après le refuge sont sévères, et les 150 mètres sous le col encore recouverts de grands névés.

J’avais pour cela, emmené mes petits crampons à névés, et Mick s’est contenté de ses "grosses".

La vue plongeante sur les hautes plaines verdoyantes de l’autre côté de celui-ci est saisissante, comme celle des deux immenses culmens qui l’entourent.

Je connaissais déjà ce versant puisque découvert lors de l’ascension de la pointe de Pierre Fendue au départ du Chalmieu, et par l’étroit et raide col de l’Epaisseur, il y a trois ans.

Le parcours qui débute sur une grande vire montante n’est pas engageant, mais on en a vu d’autres, avec Mick.

L’itinéraire devient relativement logique, notamment grâce à ces longues vires ascensionnelles orientées vers la gauche, puis vers la droite, puis vers la gauche... mais les informations détaillées du topo que Mick a pris la peine de lire pendant l’ascension, furent précieuses.

Le cheminement ce cette ascension est quand même incroyable, et les premiers qui l’ont trouvé ont tout mon respect.

...Car, sans elles, il fallait avoir du courage pour se lancer dans la traversée de ce passage "péteux" et très exposé où il a fallu se coucher littéralement sur le ventre pour passer notre corps ainsi que notre sac à dos, ceci sous le ressaut déversant d’une vire pas beaucoup plus large que nous, et avec le vide sidéral sur notre gauche, et potentiellement, la grande bascule finale dans le vide...

La suite demande encore dextérité sur le rocher et se déroule sur des vires plus courtes qui vont nous mener sous le ressaut final : un mur en 3b d’une quinzaine de mètres.

Celui-ci, raide, n’est pas engageant mais semble être de bonne qualité.

Mick s’y lance avec précaution et observation.

Il tente de poser une sangle, mais pas de becquet fiable dans le secteur... elle ne tiendrait pas en cas de chute...

Alors il se lance dans cette dernière escalade, finalement pas si difficile que ça, mais qu’il faut quand même oser tenter sans assurage...en tant que premier de cordée.

Arrivé au-dessus avec son aisance habituelle, sécurisé, il assure mon escalade, que je négocie finalement assez aisément, et m’accueille en haut avec un grand sourire qui, à ce moment là, voulait dire beaucoup : en gros, c’est que le sommet de l’aiguille centrale d’Arves et là, juste à quelques mètres, et que maintenant, c’est sûr, nous allons y poser les pieds !!!

Une petite, mais superbe croix sommitale nous accueille au sommet et le panorama que j’avais un peu imaginé, sans vraiment y croire, se dévoile devant mes yeux écarquillés.

C’est immense dans toutes les directions, bien évidemment...

...à plus de 3500 mètres d’altitude, forcément la vue est élargie, notamment quand on prend conscience qu’on se trouve au centre de cette merveilleuse et célèbre trinité des aiguilles d’Arves.

Ecrins, Taillefer, Grandes Rousses, Belledonne, Lauzière, Vanoise, Mont Blanc, Haute Maurienne, Haute Tarentaise, Cerces, Thabor, Queyras, Viso, Ubaye !!!

Nous sommes entourés par tous ces massifs que j’ai eu la chance d’un peu visiter et d’où justement, j’avais souvent pu admirer ces fabuleuses aiguilles d’Arves

Moment d’éternité !

Vive la montagne !

La vidéo - tour d’horizon au sommet