Sortie du 31 janvier 2024 par pépite Pic du Canigou (2784m) par le refuge de Mariailles

Grande douceur et tempête de ciel bleu, 5 degrés au sommet sans vent.
Très peu de neige sur le parcours, un peu de glace à l’ombre, cheminée sèche, crampons et piolet sont restés dans le sac !
Important : la piste du refuge de Mariailles est fermée à la circulation depuis 2019. On part donc du Col de Jou, ce qui rallonge nettement la rando : 600m de D+ et 10km AR en plus à prévoir, donc une longue journée au programme (26km, 1700m de D+, 8h30 hors pauses pour moi).

En ce mois de janvier morose, le besoin de changer d’air se fait ressentir. 2 mois que je n’ai pas mis les pieds en montagne, c’est déjà bien trop... Ne travaillant pas le mercredi, et au vu de la météo presque printanière et du cruel manque de neige, je jette mon dévolu sur le Canigou, secteur totalement nouveau pour moi.

Je pars donc après le boulot le mardi soir, vais dormir sur Perpignan, pour attaquer au matin du Col de Jou, où personne d’autre n’a eu l’idée de venir se garer. Tant mieux, l’ours que je suis ne sera pas dérangé par la foule...

La montée par la piste de Mariailles est plutôt monotone, mais elle permet de s’échauffer en douceur, et des portions de sentier permettent de couper les lacets. Après le refuge, la longue traversée en forêt, peu pentue et souvent verglacée, s’avère plus pénible, mais ne nécessite pas de sortir les crampons.

On retrouve le soleil sous le refuge Arago, et avec lui une douceur toute printanière. Les oiseaux chantent, il n’y a pas de neige et je monte en T-shirt, cherchez l’erreur... La dernière heure, la plus raide, mais la plus belle aussi, se fera au mental. Le passage ludique de la cheminée, totalement sèche, offre un final grandiose à cette longue ascension, et c’est avec un peu de fatigue mais beaucoup d’émotion que je touche la croix sommitale, après 5h de montée, sans avoir croisé personne.

L’immense panorama s’avère être à la hauteur des espérances, de la Méditerranée au Capcir, et des sierras catalanes à la Montagne Noire. Pas un nuage pour jouer les trouble-fête, pas de vent pour perturber le silence... Je m’offre 1h de contemplation loin au-dessus des soucis du monde, puis laisse la place à 2 espagnols montés depuis los Masos, seule présence humaine de la journée. Nous échangeons quelques mots, puis j’entame alors la longue descente. Le retour se fera juste avant la nuit, non sans avoir dérangé au passage une harde d’isards dans la forêt.

Une bien belle journée !