Sortie du 25 avril 2024 par patrick73 Basse du Gerbier (2578m) – à raquettes

• Très froid au départ avec quelques centimètres de neige ultra-légère tombée la nuit.
  Ça se réchauffe quand le soleil apparait derrière le Gros Grenier, mais il règne un petit vent frais qui raccourcit les pauses !
  Et puis finalement assez chaud au retour, on est fin avril tout de même.

• Enneigement conséquent quand même, surtout au-dessus de 2000m. Les dernières chutes de neige permettent de chausser les skis dès 1800m et sans déchaussage jusqu’au col. Ce n’est plus commun à cette époque, mais quelle chance.

• La neige faisait rêver en partant, mais cette petite pellicule argentée a fait que ça n’a pas regelé dessous. Donc ski à la descente infâme. Une croute de regel cassante sur de la profonde mouillée. Ça fait partie du jeu.

• Itinéraire : Virage 1807m au-dessus de Chalmieu et la piste. On part main gauche à la Manche pour faire un grand tour rive droite du large vallon, sous le Gros Grenier et la Tête de Chat par plan Pradin, pour sortir un peu au Sud du col, à la côte IGN 2592m.
  Descente au plus simple dans le vallon compte tenu de cette neige inskiable.

• Horaire : 4h30 à la montée avec un gros traçage dès 2250m, 1h30 à la descente.
• Dénivelé et distance : D+ 870m pour 14km AR
• Difficulté ski : 2.2 mais ayant pris au plus simple, c’est tranquillou.

• Remarque : c’est pu.... de beau 🙂

Basse du Gerbier 2592m par le vallon de Pradin, jeudi 25 avril 2024

"Non non, je vous jure, je n’ai pas fumé !" 🙂

Cela nous est tous arrivé, forcément, non ? Vous savez, quand on marche, un peu au radar, un matin, la tête rentrée dans les épaules pour échapper au froid mordant, ou bien lors d’un long et monotone itinéraire aussi beau soit-il...

Dans une bulle, enfermé dans ses pensées, semi-conscient et presque indifférent à ce, ceux qui nous entourent.

Ce fut mon cas lors de cette longue approche du col. Et dans ma tête, allez savoir pourquoi, tournait en boucle des pensées, des réflexions, beaucoup de questions...

C’est quoi l’infini ?
Oups, pardon, les académiciens veillent, je dois plutôt écrire "qu’est-ce-que l’infini ?"

Drôle de question hein, et pourquoi ici dans ce vallon figé par le froid et la petite neige fraiche étincelante face aux incroyables aiguilles d’Arves ? Oui, pourquoi une telle question, ici, et quel rapport avec les trois belles ?

J’ai lu ou entendu, je ne sais plus, récemment, une superbe définition de ce concept abstrait qu’est l’infini.
Un matheux (pfff pardon) un mathématicien... expliquait que pour se donner une image (ah chouette !) de l’infini, "il faut penser au plus grand nombre que nous pouvons imaginer...Et bien ce n’est rien par rapport à l’infini !"

Bigre me voilà bien avancé, pas vous ? En plus ce monsieur introduit un concept encore plus obscur que l’infini, le rien !

J’en déduisais donc qu’il y a un tout, l’infini, et un rien, l’absence de tout !

Et comme ça commençait à monter, je n’avançais plus. Penser ou monter il faut choisir !

J’en revenais donc à ce que l’on m’a appris, l’Univers est infini, mais il se dilate avant de s’effondrer sur lui même en un point ultime, infiniment dense (et bing encore l’infini, mais l’infini d’un rien). Mais s’il est infini comment peut il varier ? Et quand il s’effondrera en un point, ce point sera-t-il- il le rien ?

Du coup j’ai pas vu la marmotte qui s’est barrée une sifflant, j’ai eu peur, bon Dieu !

Et à un moment j’ai levé la tête, il faisait chaud, je suis revenu dans le réel.

Le réel ? Mais c’est quoi ? (re pardon, "qu’est-ce-que", pas taper les académiciens hein ?)
Et là je les ai reconnues. La trinité sublime ! Et je me suis dit, et bien l’infini c’est ça...

Infiniment belles, uniques, par conséquent ce n’est pas rien. Je venais donc de comprendre ce que n’était pas "rien".
De là à savoir ce que c’est hein ???

Bref, comme il fallait commencer à tracer dans une neige profonde, l’énergie brulée à faire tourner en boucles mes neurones est descendue dans les mollets pour enfin venir au plus près des belles. Vu le temps qu’on a mis, j’aurais peut être mieux fait de continuer à délirer, pardon, réfléchir... 🙂

Là-haut j’étais heureux, et je me suis demandé si finalement tout cela n’est pas qu’une illusion. Aaaaaargh !
Une infinie spirale où tout se mélange, s’interprète, interfère, donc un tout sans rien.

Un éclair, oui ce fut un éclair. Une décharge qui m’a mis une énorme banane ! Parce que tout ça finalement, au pied de mes belles, et bien c’était ma conscience.
Et si, alors, la conscience n’était que cet infini et le réel l’illusion de cette conscience ? C’est pas rien ! 🤣 😂

MAIS FAITES LE TAIRE !!!!!