Aiguille de Marcieu (2906m), voie normale sud-ouest

Atteindre le col du Glandon, soit par la Maurienne et la vallée des Villards (D927) versant Savoie, soit par la Romanche et la vallée d’Olle (D926) versant Isère.

Le départ de la course se fait au col du Glandon (1922m)

L’Aiguille de Marcieu, par sa voie normale SW, est une course d’alpinisme facile peu engagée et peu longue.

Elle est à préférer quand la Casse de l’Argentière est enneigée. C’est un bon moyen de se protéger les genoux !

Dans ces conditions fin de printemps, début d’été, c’est une ascension variée, qui enchaîne passages sur névés, un couloir de 100/150m à 40°, et une succession de vires avec quelques pas de 3.

Course d’alpinisme peu engagée, assez facile, à préférer quand la Casse de l’Argentière est enneigée, dans le cadre très alpin des Aiguilles de l’Argentière.
L’aiguille de Marcieu est la première aiguille de la traversée occidentale des Grandes Aiguilles, et la plus facilement accessible.

ITINÉRAIRE :

• Du col du Glandon, prendre le bon sentier du lac de la combe (on contourne Le Carrelet 2153m soit par la droite soit par la gauche, les deux sentiers se rejoignent au col 2016m).

• Du lac de la Combe, remonter au mieux la Casse de l’Argentière (versant S des Grandes Aiguilles) en privilégiant les croupes herbeuse et la neige plutôt que la caillasse.

• Aller au fond de la Casse jusqu’à venir au pied d’un couloir qu’on remonte dans l’axe de la Casse (évident en neige, bien caillouteux quand il est sec) et venir sur l’arête SO.

• Suivre l’Arête SW en gros blocs. Contourner un ressaut vertical de 15 m par des vires et de petits ressauts en versant WNW. Puis continuer au mieux sur les gros blocs formant la fin de l’Arête SW et le sommet.

• Descente par le même itinéraire.

Aiguille de Marcieu 2906m, voie normale SE le 21 Juin 2020.

« C’est ainsi ! »

Il y a des jours, des jours où...
Des jours où l’on sait. On s’en doute.
C’est flou, c’est indistinct, mais au bout du compte, on se dit "j’en étais sûr !"

Ce premier jour de l’été 2020 le fut donc.
Pourtant la motiv’ est là.

Et pour se lever à 4h la nuit la plus courte de l’année, faire 1h15 de route l’esprit encore embrumé par une courte nuit de sommeil, remonter pour la énième fois cette route des Villards qui tournicote qui tournicote, oui il en faut de la motivation.

Mais cette aiguille de Marcieu, là-bas tout au fond des Aiguilles, celle qu’on ne voit pas depuis la vallée des Villards, celle qui vous écrase depuis le col de Combe Madame, cette aiguille j’y pense depuis... depuis que j’ai découvert les Argentières... quand j’étais gamin avec mon père, on était monté par la combe madame pour rejoindre l’arête.

Donc comme on le savait, le lever du soleil en ce matin le plus tôt de l’année fut beau. De toute façon le lever du soleil dans ce coin est toujours extraordinaire. Ça c’est fait !

Les gros nuages gris sur la Maurienne et la Lauzière, on savait bien qu’ils viendraient traîner pas là.

D’ailleurs il ne fallut pas attendre longtemps. A peine le soleil sorti, des nuées grisâtres, pas belles du tout, traversent le col et se dissolvent dans la vallée d’Olle. Ça aussi c’est fait !

Et tu vas voir, avec le soleil, ça va "bourgeonner", prendre les aiguilles toute la matinée, et quand il fera chaud et bien ce sera de nouveau grand beau...

Et ben oui, et ça aussi ce fut fait !

Tout ça pour dire, que, comme on le pressentait, on s’est pris une de ces purées de pois !

Bref on est monté. Avant le brouillard c’était très beau, dedans c’était tout blanc.
On est monté, ça montait de plus en plus jusqu’à entrer dans le couloir. Et Jé s’arrête, il s’arrête parce qu’il n’aime pas le brouillard... Ça je le sais aussi...

Moi je continue, il y a des traces toutes récentes dans cette neige souple, c’est bien.
Je n’y vois rien.

Et puis comme l’éclair et le tonnerre déchirent l’atmosphère, on entend cirer un grand "PIEEEEEEEEEEERRE" suivi d’un grand "CRAAAAAAAC" et un éboulement tonitruant.

Odeur de poudre... Alors celle-là je ne l’avais pas vu venir !

Et la dans mon coton tout blanc, mon couloir tout blanc, j’ai eu comme un grand... .blanc... Et je le fus surement voir même livide, quelques fraction de temps.
Mais ce n’était pas pour nous, pas ce coup-là, pas cette fois ci.

Tout ça commence à me saouler. 2850m à l’alti, on doit être juste sous le sommet, allez on rentre...Et bien sûr, une fois de retour au col, il fait grand beau, mais ça depuis ce matin on le sait !