Glacier et lac des Quirlies (2900m), tour du Râteau des Rousses

Bourg d’Oisans - l’Alpe d’Huez, prendre la route montant à droite de la station puis vers l’altiport, et poursuivre la route étroite vers le col de Sarenne. Parking au col. Accès également possible par la route du col du Lautaret jusqu’au barrage du Chambon, puis Clavans-le-Haut.

Départ également possible depuis les Perrons, sur le versant Clavans de la route du col de Sarenne.

• Il s’agit d’une boucle sauvage sans difficultés techniques notables, si ce n’est celles qu’implique un parcours hors sentier non balisé : Sens de l’itinéraire requis avec la capacité de s’orienter à l’aide d’une carte. Bonne visibilité fortement souhaitée.
• La traversée du glacier des Quirlies se déroule sur une pente faible et non crevassée. Des crampons ne sont en général pas nécessaires, mais peuvent tout de même être souhaitables si le glacier est en glace pour plus de confort et de latitude d’itinéraire. La partie la plus délicate sera généralement les pentes un peu plus raides au pied du glacier, facilitées par la caillasse. Sans crampons et en cas de doutes sur les conditions, il peut être prudent d’effectuer la boucle en sens inverse.
• Tôt en saison, des crampons peuvent être utiles pour franchir des névés.
• Certaines traversées de torrents peuvent être rendues un peu délicates par la fonte des névés jusqu’au milieu de l’été.

Ascension

Du col de Sarenne, prendre le sentier balcon traversant longuement vers le nord. Après la traversée de quelques torrents sur des poutres passerelle, avant que le sentier ne franchisse un collet pour redescendre vers le clos Chevaleret, le quitter et monter à vue les pentes débonnaires du clos du Bœuf.

En partant des Perrons, on montera le sentier du vallon du Ferrand pour le quitter au point 1883m sur IGN, et rejoindre le clos Chevaleret puis le collet par un sentier d’alpage.

Du clos du Bœuf, poursuivre la montée en traversant vers le nord au plus facile pour rejoindre le ruisseau des Malatres que l’on traverse au-dessus d’un replat pour poursuivre l’ascension vers le nord-ouest. Naviguer au plus facile entre quelques ressauts rocheux en visant une croupe morainique bien visible dominant au-dessus.

Remonter cette croupe vers le nord sous les pentes du glacier des Malatres pour rejoindre un petit lac glaciaire. Poursuivre dans la caillasse vers le nord pour atteindre le point culminant de la croupe (2900m environ) prolongeant vers l’ouest la crête du Râteau des Rousses. La vue s’ouvre sur le spectaculaire bassin glaciaire des Quirlies.

Descente

Du sommet, descendre vers l’ouest les dalles rocheuses pour atteindre le large collet 2888m au sud de la combe de la branche sud du glacier des Quirlies, et prendre pied sur celui-ci. Ne pas tenter de descendre directement de la croupe vers le glacier en raison du risque d’une grosse "rimaye" entre la glace et le rocher. Attention : En ce lieu, la réalité du terrain ne correspond pas du tout à ce qui figure sur IGN.

Descendre vers le nord la débonnaire combe glaciaire, qui est souvent en neige jusqu’au milieu de l’été. On rejoint le bas du glacier des Quirlies, qu’on traversera complètement vers nord en descendant au plus facile pour rejoindre les dalles rocheuses de la rive gauche.

Traversant un petit torrent, poursuivre la traversée sur les dalles vers le nord-ouest visant le Grand Sauvage pour contourner les derniers ressauts défendant le lac des Quirlies, puis descendre vers la gauche par une faiblesse sous une barre rocheuse (cairn) pour accéder aux rives nord du lac, qu’on longe jusqu’à son extrémité est. Ne pas chercher à contourner le lac par le sud, le torrent issu du lac pouvant de révéler impossible à franchir pour rejoindre le sentier.

La descente par la droite du glacier semble également possible, mais il faudra traverser le torrent glaciaire pour revenir sur la rive nord du lac.

De l’extrémité du lac au nord du torrent, descendre le sentier traversant puis plongeant dans le vallon du Ferrand. Au fond du vallon, traverser le torrent sur une passerelle puis poursuivre le long sentier en fond de vallon vers le sud.

Peu après avoir traversé le ruisseau du Coin de la Selle (passerelle), quitter le sentier et remonter à vue vers le sud-ouest les pentes herbeuses du Coin de la Selle. Contournant par le haut une large ravine grise et franchissant un petit ressaut juste au-dessus, on atteint le clos Chevaleret. Atteindre la bâtisse puis poursuivre derrière la montée pour finalement rejoindre le collet où on a quitté le sentier à l’aller, et effectuer en sens inverse la longue traversée en direction du col de Sarenne.

Si on était parti des Perrons, il n’y a qu’à poursuivre le sentier au fond du vallon du Ferrand pour revenir au point de départ.

Détail de la sortie du 24 août 2020

Le lac des Quirlies... Dommage de ne pas l’avoir visité une bonne dizaine d’années auparavant, lorsque le glacier déversait encore ses icebergs dans l’eau laiteuse du lac... C’était l’époque où le glacier des Quirlies et celui des Malatres n’en formait qu’un, et descendait vers le lac en une grosse coulée crevassée, obstacle réservant l’ascension du Pic Bayle par ce versant aux alpinistes confirmés.

Mais voilà, les temps (et le climat) changent... Le glacier des Malatres s’est retiré sur les hauteurs et n’alimente quasiment plus le glacier des Quirlies. Du coup, sa branche sud, privée d’apport de glace, dépérit tout doucement. Sa surface auparavant quadrillée de crevasses est maintenant une surface de glace bien lisse... C’est en tout cas ce que montrent les dernières images sur GeoPortail, consultées pour préparer une visite au lac des Quirlies. Si triste qu’est cet état de fait, essayons quand même d’en tirer parti et allons visiter ce lieu maintenant accessible au randonneur, et allons voir de près ces glaciers avant qu’ils ne disparaissent complètement.

Départ vers 13h du col de Sarenne. Cette variante est certes plus longue que celle du départ classique des Perrons, mais gratifie d’un beau parcours en balcon avec panorama sur l’Arvan et les Ecrins sans trop avoir à trop "sortir du fond du trou".

Après ce mois d’août bien chaud et sec, l’herbe est déjà aux couleurs d’automne. On progresse tranquillement en profitant de la vue sur les sauvages collines de d’Arvan. Quelques torrents qu’on traverse, et voilà le moment de quitter le sentier pour partir à l’aventure. Bon, l’aventure n’est pas bien difficile, ça passe presque de partout sur de débonnaires pentes d’herbe ponctuées de quelques caillasses et de dalles rocheuses, on navigue tranquillement à vue et aussi à l’envie sans trop se poser de questions et sans avoir à sortir la carte...

On traverse quelques petits torrents sympathiques, un ravitaillement en eau est toujours bienvenu. Le terrain se fait un peu plus raide, rocheux et minéral, mais là-haut les croupes morainiques des Malatres se montrent, il est facile de les rejoindre.

Là-haut, le glacier des Malatres se dévoile, perché au-dessus d’un mur de dalles rocheuses. On abandonne l’idée d’aller fouler ce glacier, la carte, pourtant récente, aurait besoin d’une petite mise à jour. En attendant, allons sur les rives du petit lac glaciaire (le lac des Malatres ?) pour profiter du paysage, sympathique malgré d’encombrants cumulus accrochant les sommets qui masquent maintenant le soleil. Puis on poursuit un peu l’ascension vers ce petit point culminant des moraines prolongeant le Râteau des Rousses, qu’on décrétera sommet du jour.

La vue s’ouvre sur le cirque des Quirlies et ses glaciers. Un beau paysage, dont l’ambiance est renforcée par les nuages... La suite de l’itinéraire se montre évidente. 16h30, après pause casse-croûte, contemplation et photos, on entame la descente.

On se laisse tranquillement descendre sur les tranquilles pentes du glacier, encore en neige malgré un été bien chaud. On retrouve la glace sur la large langue inférieure du glacier, mais celle-ci est peu pentue, les chaussures accroche bien, inutile de sortir les crampons. Le choix est fait de la traverser pour descendre sur la rive gauche, histoire d’éviter plus bas le risque de se retrouver bloqué par les torrents du mauvais côté du lac.

On sort du glacier en faisant attention aux pierres qui roulent, puis on poursuit la descente sur les dalles rocheuses. Un torrent à franchir pour tirer un peu plus à gauche et éviter les raides pentes encombrées par le pied du glacier, et on se dirige vers le lac des Quirlies. Dernière petite difficulté, franchir ce ressaut de dalles défendant encore les dernières pentes. On cherche, on trouve un cairn et un passage facile sur la gauche. Voilà enfin les rives du lac qu’on longe tranquillement...

18h, une petite pause pour contempler le lac, puis on entame la descente sur le long sentier du retour. Descente tranquille dans le vallon de Ferrand. Retour dans la verdure jaunie...

Après une paisible déambulation dans le fond du vallon maintenant à l’ombre, voilà qu’il est temps de le quitter pour remonter chercher le sentier balcon du col de Sarenne. Petite punition de 250m de remontée dans les alpages, un bon coup dans les jambes déjà éprouvées... Mais on n’est pas pressé, on s’y colle tranquillement. Et puis, ces alpages traversés par des torrents sont magnifiques et paisibles...

On retrouve le sentier du col de Sarenne. Retour tranquille alors que le décor plonge dans l’ombre, face aux glaciers de la Meije qui s’illuminent d’orange puis de rouge... Magnifique tranquillité de la nuit tombante... Fin de la balade vers 21h.