Pic Queyrel (2435m) et Pointe de Lingustier (2359m) en boucle par Molines-en-Champsaur

De Saint-Bonnet-en-Champsaur, prendre la direction de la Motte-en-Champsaur par la D 23, puis de Molines-en-Champsaur. Se garer sur le parking à droite dans le hameau au départ de la route forestière du Roy.

C’est un long itinéraire en partie sauvage s’adressant aux montagnards expérimentés.

Les deux principales difficultés sont :

• La recherche d’itinéraire pour contourner un ressaut infranchissable sur le fil de la crête entre la cote 2387 du Grand Sellar et le col de la Pisse. Il faudra descendre dans un raide couloir constitué de gradins recouvert de pierrailles glissantes.
• Dans la descente du col de la Pisse à Molines, le sentier s’insinue sur une vire exposée avec un court passage éboulé et terreux qui est bien scabreux, voire dangereux. Un piolet peut s’avérer utile pour tailler une ou deux marches.

Le col de l’Escalier par le chemin de ronde de la rive gauche

Emprunter la piste forestière du Roy sur environ 600 mètres, puis bifurquer sur la droite en suivant la direction du « chemin de ronde par la rive gauche » à la pancarte.

Le sentier dans les herbes longe momentanément en contre bas la piste, et va chercher le bord du torrent de la Muande. Franchir alors à gué le large lit à l’aide des cairns et retrouver en face, au niveau d’une pancarte, le départ du sentier de ronde de la rive gauche.

Celui-ci entre dans les bois un court moment avant de traverser un pré où, selon la saison, le sentier est envahi par des grandes herbes montant jusqu’à la taille. En cas de rosée, c’est le bain assuré !
Ensuite, il pénètre pour de bon en forêt, et effectue une traversée ascendante en s’élevant très progressivement.

Quelques trouées offrent une vue magnifique sur le vallon de la Muande et ses versants sauvages entrecoupés de grandes barres rocheuses sombres, ses forêts presque verticales, ses cascades surgissant du beau milieu de la paroi, ses vallons supérieurs à l’image de celui de Londonnière qui semble inaccessible, le tout dominé par des cimes et des crêtes tranchantes, constituées de roches métamorphiques complexes tels différents gneiss et micaschistes qui leur conférent une allure de forteresse invincible...

Ici les intersections sont marquées par des pancartes stratégiques et rien n’est balisé sur le terrain. Ne pas louper celle indiquant le col de l’Escalier car c’est la prochaine direction à suivre.
On ne tarde pas à sortir des bois au pied du pas de l’Escalier, un passage remarquable qui permet de franchir une barre rocheuse à l’aide d’un système de corniches peu aériennes. Atteindre une petite combe suspendue par laquelle s’effectue la dernière tirée vers le col de l’Escalier.

Traversée des crêtes du Pic Queyrel et de la Pointe de Lingustier

Gravir le Pic Queyrel par arête nord-ouest.
Le cheminement est marqué par une bonne trace et jalonné de nombreux cairns. Néanmoins, on peut suivre le fil de l’arête par des passages un peu plus difficiles sur les rochers de grès, caractéristiques de ce sommet, formant parfois des petites dalles adhérentes.

Traverser l’arête sommitale et trouver le sentier d’accès par le col du Viallet qu’il faut rejoindre. Rien de difficile ici, on trouvera cairns et marques blanches, et probablement un peu de monde venu de la station de Chaillol si l’on n’est pas très matinal !

Parti à l’aube vers 5h30 de Molines, je m’élève sur la cime après trois heures de montée d’un trait. Je suis seul jouissant des joies profondes du silence et de la solitude sur un sommet pourtant très fréquenté par l’autre versant, bien plus accessible, surtout pour ce premier samedi de l’été. Il a quelque chose de magique et indescriptible avec ces départs matinaux, et rares sont ceux qui s’en délectent...

Du col du Viallet, enchaîner avec l’arête sud-ouest de la Pointe de Lingustier, d’abord en se tenant sur la gauche des premiers blocs présents sur le fil. Puis, aller chercher sur la droite, versant sud, une faiblesse permettant de franchir la première ceinture rocheuse et regagner la crête.
Faire de même pour les prochaines barres et rejoindre sans difficultés majeures le sommet de la Pointe de Lingustier.

S’ensuit une traversée de crêtes aisément praticables jusqu’à peu après le point coté 2387, à l’aplomb d’un ressaut vivement vertigineux.
Faire alors demi-tour en visant un rocher composé d’une sorte de petite arche. Chercher en versant sud un raide couloir de gradins recouvert de pierrailles glissantes et peu commodes en longeant au pied d’une barre rocheuse.

Une fois descendu le passage, remonter vers le fil de la crête en longeant une autre barre rocheuse étendue. Enfin, atteindre le col de la Pisse.

Retour à Molines

Du col, suivre la direction de Molines en s’engageant dans le large vallon du Vaccivier.
Si l’accès par le versant sud au col de la Pisse est une véritable autoroute, le versant nord de Molines est bien plus sauvage et ne semble que très peu parcouru.

Franchir par une tirée peu descendante plusieurs larges ravines dont on en repassera quelques unes après un grand lacet. Passer plus bas le replat de la cabane du Vaccivier, en fait un abri très rudimentaire.
Après, le sentier se faufile en lacet dans une lande à myrtilliers et à rhododendrons dans un bois clairsemé de mélèzes. Un véritable enchantement...

Le sentier se rapproche du torrent central où l’on pourra apercevoir une petite cascade, puis part à l’horizontal pour cheminer sur une vire étroite et exposée afin de franchir un verrou marqué par un précipice important.

• ATTENTION : une courte portion de la vire, sur un ou deux pas, est éboulée et ne subsiste qu’un dévers ténu, terreux et glissant. Ce passage est très scabreux, limite dangereux. Un piolet peut s’avérer salvateur pour tailler des marches.

Après une dernière traversée, le sentier se faufile en lacets dans une végétation basse et exubérante, et récupère une piste au Clot Tartaou. La suivre dans le sens de la descente. Rejoindre plus bas la longue piste forestière du Roy par laquelle on rentre à Molines.