Pic des Heuvières (3271m)

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1540m
Durée :
1 jour

Dans la liste des sommets oubliés, celui-ci en est un majeur !! Un sommet idéal pour les amateurs de recherche d'itinéraire et d'aventure sauvage !! – Auteur :

Accès

Sur la route du col de Vars dans les Hautes Alpes (D902), un peu avant le hameau de Saint-Marcelin faisant partie de la commune de Vars, (ou après en fonction d’où l’on arrive, de Guillestre ou du col de Vars) prendre la petite route "balcon" du Val d’Escreins, en direction du refuge de Basse Rua, et se garer au parking public.

Précisions sur la difficulté

  • Longue approche
  • Hors-sentier pour le Vallon Obscur
  • Risque non négligeable de chutes de pierres une bonne partie de l’ascension.
  • Rocher très péteux sur le final !
  • Petite escalade peu difficile mais exposée et aérienne
  • Névés persistants en début de saison en haut du Vallon Obscur
  • Avoir le pied montagnard et une orientation sans faille car il y a beaucoup de recherche d’itinéraire

Avertissement

Altituderando vous informe

Respect de la nature.
Réserve Naturelle d’Escreins : se référer à la charte du parc au départ de la randonnée

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP25 3537ET "Guillestre - Vars - Risoul"
  • Altitude minimale : 1781m - Haute-Rua
  • Altitude maximale : 3271m - Pic des Heuvières
  • Distance : environ 17km
  • Horaires : compter entre 8h00 et 8h30 au total, dont 3h30 à 4h00 de montée.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Préface

Une anecdote de la gardienne du refuge de Basse-Rua qui dit : "Les Heuvières, c’est un sommet qui a dû être gravi une vingtaine de fois en l’espace de 20 ans, par sa voie normale..." Ces paroles devraient mettre la puce à l’oreille quant à l’état de l’itinéraire et l’on comprend pourquoi dès que l’on tente cette ascension.

Une voie normale vraiment pas évidente sur ce sommet d’envergure, pourtant bien visible à 360° mais c’est malheureusement l’état de son rocher qui doit rebuter de nombreux candidats ! Et pourtant qu’est-ce-que c’est beau de monter là-haut ! L’itinéraire est certainement audacieux et engagé mais le bonheur se trouve au sommet... Devant la Font-Sancte, juste plus haute d’une centaine de mètres...
La suite plus bas...

Description de l’itinéraire : l’ascension

  • L’approche : le longuet Val d’Escreins...

Au départ de la Basse Rua (1781m).

Emprunter le sentier balisé jaune ainsi que celui du G.R de Pays, rouge et jaune en direction de l’Oratoire de la Font Sancte.

Laisser vers 1880m, sur la gauche, le Vallon Claus montant au Col de la Colette Verte.

Le sentier s’engouffre dans les bois et longe la rive droite du torrent du Rif Bel.

Vers l’altitude 2100, laisser sur la droite le sentier balisé rouge et jaune du G.R de Pays indiquant le Col des Houerts, et prendre à gauche le tracé jaune en direction de l’Oratoire et des Pics de la Font Sancte.

Passer le joli oratoire par la droite (2280m), et emprunter un sentier cairné qui se redresse franchement le long d’un terrain devenant plus minéral.

  • La voie normale du Vallon Obscur

On laisse à présent le sentier et le vallon qui part vers la Font Sancte pour se diriger à gauche, dans une pente d’éboulis, en suivant quelques cairns par ci par là (peu nombreux !) et ainsi atteindre à l’altitude 2700m environ, le pied du Vallon Obscur.

L’ambiance devient hors du temps et le terrain se compose essentiellement de blocs rocheux et /ou de névés.

On progresse alors au beau milieu de ce décor intimidant le long du Vallon Obscur, peu raide puis l’on aboutit au niveau d’un large cirque, d’où se dressent des aiguilles impressionnantes et le Pic des Heuvières plus à droite !

On entame une progression à main droite, en direction d’un court verrou rocheux (dalles) par un cône d’éboulis assez physique et pénible.

À partir d’ici, faire très attention aux récurrentes chutes de pierres !! Casque obligatoire !

Passer le verrou par la gauche de l’axe du cône d’éboulis (bon rocher, grimpette évidente) puis prendre pied sur la pente supérieure d’éboulis croulants.

Gravir cette longue et pénible pente au mieux en étant patient car elle fait 200m de dénivelé sur du 40° de pente...

Une terrasse morainique soudaine se découvre aux alentours des 3000 mètres, d’où l’on peut se reposer un court moment.

Après ce répit, repérer l’accès à la ligne de crête qui n’est pas très engageante.

Continuer de grimper an ascendance vers les contreforts sud du Pic des Heuvières et ainsi découvrir un raide couloir d’éboulis fins caché qui semble se rapporter vers l’arête, à main droite.

Gravir au mieux ce raide couloir qui marque le passage clé avec une pente avoisinant les 50°, de quoi faire frémir... En effet, le passage est très scabreux à la montée (descente plus agréable du coup...).

Une centaine de mètres d’ascension pénible délivre sur la ligne de crête, sous une antécime des Heuvières que l’on atteint par un cheminement plus ou moins complexe entre les gendarmes rocheux et les raides/aériens couloirs d’éboulis.

Après avoir surpassé une brèche au niveau de la ligne de crête Qiueyras/Escreins, on part à gauche vers cette antécime (passages d’escalade sur rocher médiocre, II).

On reste toujours côté sud pour contourner les gendarmes rocheux de la crête puis à force de cheminement plus ou moins compliqué et paumatoire, on finit par atteindre le cairn sommital et l’exiguë plateforme du Pic des Heuvières (3271m)...

La sensation est unique ! Après avoir cravaché pour rejoindre ce point haut, devant la Font Sancte ; les Écrins ; le Queyras ; le Viso ; les Cerces ; etc... Un panorama immense s’ouvre à nous, sauvagerie garantie !! Et puis on surplombe le lac Sainte-Anne, côté Ceillac, en contrebas, qui offre une sensation plongeante impressionnante ! Un petit bain ?? ;)

Retour en sens inverse...

Par le même chemin : prendre de nombreuses précautions et passer un à un dans les passages exposés aux chutes de pierres comme le couloir clé...

Fort heureusement, les éboulis sont bien plus agréables (à condition d’être à l’aise...) à descendre, en mode tout schuss... Les connaisseurs se feront une image...

Une fois que l’on retombe au Vallon Obscur, la pression retombe et l’on peut enlever le casque et rebrousser chemin vers le sentier du Val d’Escreins puis reprendre le large sentier confortable du vallon jusqu’à Basse Rua...

Conclusion

Honnêtement, l’un des sommets classés parmi les oubliés des Alpes du Sud : Péouvou Nord ; Pic des Houerts ; Pic du Pelvat ; Pic des Veyres ; Vallon Laugier ; etc... Le Val d’Escreins gagne à être connu mais en voyant l’état du rocher, il est compréhensible que certains sommets soient délaissés, au profit d’autres plus accessibles... Cependant, il me semble judicieux d’apporter cette touche originale et de mettre en lumière ces vieux itinéraires tombés en désuétude, c’est ce qui fait la richesse de l’Internet de nos jours.

N’hésitez pas à me contacter (coordonnées sur ma page) pour avoir des renseignements plus précis quant à différents itinéraires de ce genre...

. Randonnée réalisée le 13 août 2019

. Dernière modification : 26 juillet 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Francesco

    Oh tiens, un taré qui s’intéresse aux Heuvieres !! Individu rarissime ;)

    Je suis monté par cet itinéraire (peu ou prou) il y a quelques années, en 2015 de mémoire. Sacrée journée.
    J’avais été étonné, apres coup, par le topo Camptocamp qui indique un passage sous le sommet « versant Ste Anne » ce qui me paraît hautement improbable vue la configuration dudit versant…

    Par curiosité, comment situerais-tu la difficulté de l’arete Est de la Font Sancte par rapport à cette course ? C’est vraiment un gros cran au-dessus ?

    Je te remercie d’avance pour ta réponse 🙂

    Le 24 juin 2022 à 01h02
  • C’est le père qui répond, oui le pic des Heuvieres est bien plus engagé que l’arête Est de la la font santé le rocher y est bien meilleur

    Le 25 juillet 2022 à 13h39
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