Pointe Côte de l’Âne (2916m) en boucle par le Trou de l’Âne, le col de la Roche Trouée et vallon de Gialorgues, à partir de Saint-Dalmas-le-Salvage

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1600m
Durée :
11h

Un itinéraire aventureux pour qui veut profiter pleinement des tours et des murailles de la forteresse du Trou de l'Âne. Solitude et sauvagerie dans le cirque, vues glorieuses du haut des pointes, reliefs extraordinaires et la douceur du vallon de Gialorgues pour finir. – Auteur :

Accès

De Saint-Etienne-de-Tinée, suivre la M2205 route du col de la Bonette puis la M63 Saint-Dalmas-le-Selvage et se garer en sortie de village.
NB : il est peut-être possible de se garer à la balise 73 en bout de piste. On économise alors pas loin de 500m de D+ et une petite dizaine de km en A/R, mais :

  • pas vu si l’accès était autorisé aux visiteurs (j’ai vu des promeneurs s’y garer mais ça ne prouve rien...)
  • la piste présente de beaux dos d’âne et un éleveur avec qui j’ai échangé m’a dit y avoir laissé plusieurs carters

Précisions sur la difficulté

  • Marche d’approche (piste jusqu’à la balise 73) relativement longue
  • Hors sentier (mélézin, éboulis, pierriers) peu après la balise 73 jusqu’à la crête entre la Pointe du Trou de l’Âne et la Pointe Côte de l’Âne. Couloir de montée à la crête assez raide.
  • Éboulis pour monter au col de la Roche Trouée (on peut être amené à mettre les mains), pente herbeuse érodée pour la descente sur Gialorgues.

Normalement l’exposition est modérée mais les pentes restent raides.

Avertissement : le tracé GPX a été réalisé à main levée, à titre indicatif, et n’est pas destiné à être suivi sur un lecteur GPS.

Avertissement

Altituderando vous informe

Balade située dans le parc du Mercantour

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3639 OT "Haute Tinée 1"
  • Altitude minimale : 1500 m
  • Altitude maximale : 2900 m
  • Distance (A/R) : 20 km
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

A partir de Saint-Dalmas-le-Selvage, remonter la piste jusqu’à la balise 73. La montée révèle progressivement la citadelle des sommets qui cernent le Trou de l’Âne.

A la balise, suivre brièvement le GR puis obliquer vers le sud-ouest lorsque l’on arrive à proximité du torrent. On ne doit jamais se retrouver en rive droite de ce dernier, et l’on s’en écarte progressivement. Il faut monter à peu près droit dans la pente, en privilégiant les "talus" sur lesquels poussent les mélèzes plutôt que les lits d’éboulis qui leur sont parallèles.
On rencontrera de majestueux mélèzes anciens, et très peu de traces humaines à l’occasionnel muret près.

350m plus haut l’on aboutit sur le plateau du Trou de l’Âne. L’on a alors la pleine vue sur le cirque et ses majestueuses falaises. L’on va traverser le cirque dans presque toute sa longueur pour accéder au couloir de montée (photo) qui aboutit à la crête entre la Pointe du Trou de l’Âne et l’antécime de la Pointe Côte de l’Âne. Le couloir est encore à plus d’1 km, qu’il faut effectuer à vue selon ses préférences en termes d’éboulis 😉 Si on s’intéresse aux cailloux, ouvrir l’œil, car le Grès d’Annot y exhibe ici de nombreux détails curieux.

Remonter le couloir au mieux, dans les pierriers. La base du couloir est légèrement herbeuse, presque débonnaire, mais le terrain se raidit par la suite.
Le couloir se divise en deux à environ deux-tiers de sa hauteur. La portion de gauche (sud) mène au pied de l’antécime de la Pointe Côte de l’Âne et je pense que c’est l’itinéraire à privilégier ; pour ma part j’ai pris celui de droite (nord), qui sort un peu plus tôt et plus près de la Pointe du Trou de l’Âne, mais je suis sortie avec de la petite escalade car j’ai probablement un peu trop serré la falaise.

Une fois à crête, je recommande de monter à la Pointe du Trou de l’Âne, qui ne demande qu’un bref aller-retour, car elle offre une vue spectaculaire sur les murailles de l’antécime et du sommet de la Pointe Côte de l’Âne, ainsi que sur la combe voisine de Cartairet.
Une sente à peu près lisible mène ensuite à la Pointe Côte de l’Âne (possibilité de monter à l’antécime en route - pas essayé), dont les derniers gradins exigent brièvement de mettre les mains.
Vue à 360° sur une bonne partie du Mercantour, quelques grands sommets italiens (Viso, Argentera...), et bien sûr le bastion de Fort Carra en contrebas.

Pour redescendre, une sente mène en direction de l’éperon qui surgit de la pente sud-ouest. Au-dessus de l’éperon, on distingue assez bien la sente à suivre plus bas, qui décrit une sorte de grand V ; on peut rejoindre cette sente via un itinéraire cairné ; si on ne repère pas les cairns, ça se fait en descendant à vue dans les éboulis.

La sente devient vite excellente, et vous ramène sur le PR qui fait le tour du vallon de la Roche Trouée. Le Col de la Roche Trouée est maintenant en vue. Plus exactement, on voit une crête presque plate ponctuée d’une série de monolithes curieux ; le point de départ de la redescente de l’autre côté se trouve sur la droite (sud) de cette crête, mais l’on peut monter n’importe où dans les éboulis, comme en témoignent les nombreux cairns partout dans la pente.
On quittera donc le PR selon l’itinéraire de montée qui nous intéresse, et on se dirige à vue vers ce dernier. Le rocher est très bon.

Une fois sur la crête de la Roche Trouée, l’on a vue sur le lac supérieur de Gialorgues, qui semblait bien plus petit depuis la Pointe Côte de l’Âne. Redescendre par la pente herbeuse et érodée (cairns) qui se trouve à l’extrémité sud de la crête. A partir de là, un sentier cairné dans l’alpage vous emmènera au ras d’un second lac, puis se rapprochera du Refuge de Gialorgues avant de rejoindre le GR. Encore des vues à couper le souffle sur les sommets du Trou de l’Âne.

Le GR nous ramène ensuite à la balise 73. Il n’y a plus qu’ à remettre le cap sur Saint-Dalmas-le-Selvage.

Sortie du 07/10/22

J’avais gravi la Pointe Côte de l’Âne quelques semaines auparavant par l’itinéraire "normal" du vallon de la Roche Trouée, et malgré les vues glorieuses du sommet, cela m’avait laissé un étrange goût de pas-assez. J’avais trouvé que cet itinéraire ne permettait guère de profiter des reliefs majestueux des grandes murailles tels que je les avais vus en photo.
La photo qui me faisait le plus envie était prise depuis Saint-Dalmas-le-Selvage. A force de potasser les cartes et les récits d’autres randonneurs, je suis venue à la conclusion que ma boucle idéale passait par le Trou de l’Âne, puis dans le vallon de Gialorgues en franchissant le col de la Roche Trouée qui m’avait également intéressée. Plus qu’à essayer !

La montée au Trou de l’Âne sous les mélèzes n’est pas excessivement ardue. Elle passe d’autant mieux que l’on croise régulièrement des arbres anciens et majestueux, dont les premières couleurs d’automne prennent des lumières de vitrail au soleil du matin.
Arrivée sur le replat du cirque, je suis éblouie par les reliefs qui m’entourent. C’est exactement ce que je voulais voir. Il y a là des sommets en pièce montée, en tour médiévale, en temple maya, je suis au centre de la forteresse dans le silence et la solitude. Il y a quelques mélèzes qui font bougie pour atténuer l’austérité minérale ; il y a les cent détails géologiques du grès - ici des plis, là d’étranges inclusions... - qui font que jamais la progression n’y paraît monotone.

Puis c’est le couloir. Le pierrier n’y est pas excessivement instable : au moins les gros blocs y sont à peu près arrimés à la pente. Seul le sol gelé à l’ombre, sous les graviers, complique un peu la progression. Plus haut, ça se gâte un peu : je fais l’erreur de viser un système de petites vires herbeuses qui s’avèrera un terrain de chamois bien plus pentu qu’il y paraissait ; j’y passe un mauvais quart d’heure avant de gagner un amoncellement de gros blocs où de bonnes prises me mènent jusqu’à la crête.

Après les Pointes (Trou de l’Âne et Côte de l’Âne) je vais jeter un œil à Fort Carra. La dernière fois j’étais tentée, et j’ai le topo dans la poche, au cas où...Mais lorsque je me rapproche, je réalise que les gradins sont un peu trop déversant pour mon confort. Tant pis ! Avec le recul je me félicite de n’avoir pas tenté cette ascension : j’aurais terminé à la nuit dès la descente de la Roche Trouée.

Et ç’aurait été drôlement dommage. Parce que non seulement le col de la Roche Trouée mérite la visite, avec ses étranges formations rocheuses qui font sentinelles (je ne pouvais pas rater celle que j’avais baptisée "la Pompe à Essence" lors de mon passage précédent), mais la descente du vallon de Gialorgues constituera un dessert que je n’attendais pas à mon repas gastronomique du jour. Les vues sur les murailles sud-est du Trou de l’Âne, au-dessus du lac supérieur, sont un contrepoint parfait à celles que j’avais depuis le cirque. Lorsque je rejoins le GR et le chemin du retour, je suis comblée. Cette fois, le dosage était bon !

. Randonnée réalisée le 7 octobre 2022

. Dernière modification : 13 octobre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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Afficher les commentaires précédents (4).
  • Bonsoir CourtePatte,
    Magnifique balade dans un décor si étrange... !
    Ton expression est super bien trouvée : "en pièce montée, en tour médiévale, en temple maya"......
    Je ne suis jamais allé là-haut, et suis donc enchanté de découvrir ces reliefs si spéciaux, si surprenants, et si beaux. Tu as bien eu raison d’y retourner pour en profiter plus.
    Merci pour les photos des mélèzes : j’adore ces arbres remarquables !

    Le 11 octobre 2022 à 22h50
  • Merci !
    Si j’ai réussi à partager un peu de mon émerveillement devant ces décors extraordinaires, tu m’en vois ravie.

    Le 12 octobre 2022 à 18h29
  • C’est sauvage.... et magnifique ! Ces reliefs sont incroyables, et ces mélèzes sont remarquables en effet !
    Superbe balade....

    Le 12 octobre 2022 à 22h00
  • Très beau topo d’un secteur où j’étais à deux doigts d’aller visiter !
    Je salut le travail des administrateurs qui ont ajouté l’altitude au titre (qui manquait), je suis bien placé pour savoir que c’est un boulot ingrat !
    CDT

    Le 13 octobre 2022 à 12h37
  • Le col de la Roche Trouée est vraiment magnifique. C’est aussi beau que l’autre versant et les lacs apportent un attrait supplémentaire. Splendide.

    J’ai vu sur le net des topos indiquant que toute la crête Bec du Château, Cime Dieu de Delfy , Fort Carra était faisable (III+ max) !!! Bigrement tentant mais il y a tellement de choses à faire...

    Le 14 octobre 2022 à 10h57
  • Tellement de choses à faire, bien d’accord. Et on n’a qu’une vie ! On n’arrivera jamais à tout faire rentrer 🙂

    Le 14 octobre 2022 à 16h25
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