Sortie du 13 juillet 2018 par JG1XMV Pic Nord de la Font Sancte (3385m)

Depart de la Basse Rua et montée du couloir final dans les névés en cramponnant. Descente du couloir sans crampons dans les petits cailloux pour un retour par le même cheminement qu'à l'aller.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Météo excellente, tempête de ciel bleu. Quelques cumulus épars.

Récit de la sortie

Le Pic Nord de la Font Sancte me chatouillait depuis un moment. J’y étais allé le 15 Juillet 2017 mais avait du faire demi-tour à mi-parcours de la montée du couloir qui était en bien mauvaise condition avec le Pic Sud qui n’arrêtait pas d’envoyer des cailloux sous l’action du soleil. Le manque d’eau avait finalement eu raison de moi.

Cette année après les chutes de neige importantes de l’hiver, le couloir était toujours en neige pour sa majeure partie et je décidais donc de retenter l’expérience mais cette fois avec un partenaire, Tof, en partant plus tôt et en espérant pouvoir cramponner pour la majorité du final.

En téléphonant au refuge de Basse Rua, que je remercie au passage, j’ai pu confirmer les conditions dans le couloir et préparer la rando du lendemain.

Départ vers 4h30 du matin du parking de la Basse Rua à la frontale. Nos sacs étaient bien chargés du fait du matériel radio que nous portions avec nous. Le départ de la balade est très progressif le long du ruisseau du Rif Bel. Cela permet une bonne mise en jambe sans trop forcer. Après la traversée dans un sens puis dans l’autre du Rif Bel, nous arrivons finalement à l’Oratoire de la Font Sancte. Très bel endroit avec de l’ombre à l’abri des derniers arbres présents à cette altitude.

Les chevreuils sont présents entre le parking de la Basse Rua et cet endroit mais nous n’en verront malheureusement aucun pendant notre montée dans cette partie boisée.

Nous quittons l’Oratoire, retraversons le Rif Bel sur sa droite et arrivons au rocher photogénique qui semble avoir été déposé ici au milieu du ruisseau et juste au bord d’un premier plateau herbeux comme par magie.

Nous continuons vers un deuxième plateau herbeux au-dessus duquel le ruisseau part vers la droite alors que le chemin de rando part sur la gauche et commence a gagner en pente. C’est un bon endroit pour remplir sa gourde une dernière fois avant le sommet car sinon après il faudra se contenter de neige fondue. Il n’y a pas de moutons dans la vallée et donc moins de soucis pour ce qui est de la propreté de l’eau. Les seuls animaux domestiques sont les chevaux présents au niveau de la Basse Rua, ce qui ne pose donc pas de soucis.

Nous continuons en direction du dernier replat herbeux avec son petit lac accompagnés d’un bouquetin plutôt curieux et pas très farouche. Nous nous arrêtons pour prendre des photos et l’observer un long moment.

Notre nouveau copain reste au lac et nous suivons les cairns jusqu’au pied d’une petite parois rocheuse que nous escaladons pour finalement la traverser de la droite vers la gauche. Nous sommes observés au loin par deux lagopèdes dans les rochers, qui finissent par s’ennuyer de nous et s’envolent un peu plus loin.

Nous attaquons alors l’ascension de pentes plus soutenues et rocailleuses qui mènent au couloir final au pied du Pic Sud. La neige est bien là et dure de bon matin et nous mettons les pointes pour évoluer sur des névés agréables à cramponner et éviter le fatras de cailloux et rochers de divers tailles sur lesquels le sentier normal de montée évolue plus a gauche.

Nous arrivons au pied du couloir. La neige est présente sur la partie droite du couloir, celle la plus proche du Pic Sud. Une toute petite partie du névé est interrompue par de la terre et des cailloux mais ne pose aucun problème à franchir. Il est plus facile de cramponner dans la partie enneigée, mais le désavantage est la proximité du Pic Sud et sa propension à vous envoyer des caillasses sur la tête.

Le couloir est en forme de banane et vire vers la gauche. Je décide d’utiliser le névé de droite le moins longtemps possible puis coupe de couloir de droite a gauche un peu après sa courbure pour rattraper un autre névé sur la gauche qui va me m’éloigner du Pic Sud et me mener jusqu’au replat sous l’antenne du secours en montagne.

Le reste du cheminement sur la crête se fait bien car c’est une zone ensoleillée et sans neige. Nous enlevons donc les crampons pour le reste de l’ascension. Le souffle se fait un peu plus court du fait de l’altitude mais , avec le Pic Sud dans le rétroviseur, nous arrivons finalement sur le bastion sommital qui est magnifique et offre des vues splendides sur toutes les alpes. Le temps est de la partie et c’est une goinfrerie pour les yeux.

Après de long moments de contemplation, nous sortons le matériel radios. Nous faisons de nombreux contacts avec toute l’Europe. C’est la première fois que quelqu’un opère en HF de ce sommet et les appelants sont nombreux. Tof opère en morse et moi en phonie.

Du fait de la difficulté du sommet avec un sac lourd, je n’ai pas emmené mon panneau solaire pour gagner en poids et nous opérons a partir d’un petit accu. Le log bien plein, nous prenons un long break pour nous restaurer et profiter du soleil.

Nous faisons un dernier tour du sommet avec sa vue saisissante sur le Lac Saint-Anne du côté Queyras 1000m en dessous et attaquons la descente.

Pour la descente nous optons de ne pas utiliser les crampons et de godiller dans les petits cailloux. Stratégie qui a failli se retourner contre nous avec une chute de Tof sur un névé qui a réussi a se freiner en se jetant tant bien que mal sur la partie caillouteuse adjacente.

Plus de peur que de mal et quelques égratignures aux mains au final. Je récupère les bâtons de Tof éparpillés dans le couloir que je lui lance façon javelot. Nous finissons la descente du couloir sans incidents. Nous retrouvons notre copain le bouquetin au niveau du petit lac qui est toujours en train de brouter paisiblement.

Nous laissons la rocaille et les névés derrière nous, et nous retrouvons le sentier bien tracé mais in-ter-mi-na-ble jusqu’au parking. Nous arrivons à la voiture vers 20 heures après une journée bien remplie et de magnifique paysages plein la tête.

Au final, nous n’aurons rencontré personne de toute la journée. Une belle rando mais qui demande d’être motivé pour pouvoir arriver au sommet.

. Randonnée réalisée le 13 juillet 2018

. Dernière modification : 27 juillet 2018 (Avertissements et Droits d'auteur)

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