Sortie du 15 avril 2019 par Rapha06 Pic Jocelme (3458m)

La première virée de l'année dans cet incroyable massif ! Le Jocelme est à l'honneur pour cette première...

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Route barrée au Rif du Sap (à un jour de l’ouverture officielle…).
C’est sec jusqu’au pied du Vallon des Aupillous puis neige continue…
Temps magnifique avec quelques brumes venant de l’est au petit matin. Juste un bon vent d’est (50km/h) ainsi que des températures bien fraîches pour la saison (-10 au sommet à 9h).

Récit de la sortie

L’introduction

Les vacances de Pâques sont arrivées et quoi de mieux pour débuter que de passer deux jours dans les Écrins, histoire de débuter réellement la belle saison ?!

En motivant Marcellou, nous sommes partis tous trois à l’assaut de ce sommet emblématique des Écrins, qui se gravit traditionnellement en deux jours avec nuit en refuge. Mais quelques imprévus se sont immiscés, la suite ci-dessous.

La description de la sortie

  • J1 :Une longue et épuisante approche

Il est 14h00 lorsque nous retrouvons Marcellou à l’entrée de la vallée pour une vérification matos et autres bricoles...

Peu après nous nous retrouvons au terminus hivernal, au Rif du Sap pour débuter cette micro-aventure en altitude.

Il fait grand beau et un peu chaud mais motivés que nous sommes, cela passe outre...

Pour tout vous avouer, la première heure d’approche dans le vallon pour rejoindre le Vallon de Charbournéou, c’est pas vraiment la grande joie avec la chaleur et la longueur... Un peu ennuyeux mais tellement beau malgré tout que le temps passe vite...

C’est à partir de ce vallon que les choses sérieuses commencent : les premiers névés, plus de pente, etc... Le début des réjouissances.

Et ces névés, ils vont nous rendre fous, d’autant plus que les raquettes sont vite enfilées tellement c’est la galère...

Fredo n’arrivera même pas au refuge pour le coup, il rebroussera chemin quelques encablures plus loin car il n’arrive pas à surmonter les névés, lui faisant beaucoup d’acide lactique. C’est compréhensible...

Marcel et moi-même nous restons en vue de notre objectif donc c’est direct au refuge pour la nuit en premier lieu, puis on verra pour le reste.

Finalement, les 300 derniers mètres plus raides pour accéder au refuge se sont faits doucement mais sûrement avec le soleil tombant, ce qui a atténué la chaleur ainsi que la mauvaise qualité de la neige, type soupe...

Nous avons fini par arriver à bon port à... 19h00 ! 3h00 de montée tout de même, Fredo ne serait jamais arrivé jusqu’ici au vu de la qualité de la neige, Des fois il faut savoir s’écouter, la montagne doit rester un espace de plaisir, pas un enfer !

Les baies vitrées du refuge d’hiver ont bien chauffé, ce qui offre une ambiance agréable dans le refuge. Nous nous retrouvons donc en tête-à-tête dans ce cocon et bien au calme, ça relaxe après une galère pareille.

Bon, la suite vous commencez sans doute à la connaître, la routine des soirées en refuge d’hiver, c’est vite réglé et le dodo est vite expédié...

  • J2 : Le Jour J de l’ascension

5h00 pétantes, il faut se motiver à sortir dans le froid devenu glacial dans la nuit : -3°C au refuge, ça calme après les 15°C en plein cagnard de la veille !

Mais c’est toujours le mental qui prime et là, il était vraiment présent d’autant plus que les conditions prévoyaient d’être tiptop !

À la sortie du refuge, on découvre ces conditions de neige de rêve et nous montons à la frontale à tout berzingue, tellement la neige est portante.

Au bout d’une heure d’ascension les premières lueurs du jour sont présentes et nous nous rendons compte de la progression déjà faite : juste impressionnant avec 600m de D+ au compteur dans la neige. De quoi être encore plus motivés mais gardons en tête que ce n’est que le début et que 900m de D+ restent à être gravis !!

D’ailleurs, gardons en tête qu’être frais comme des gardons ne dure jamais en montagne, haha...

On se "force" à baisser notre rythme d’autant plus qu’une thermique vraiment glaciale vient nous glacer le sang et ralentir directe les guiboles !

Je dirais un bon -15°C en ressenti par ici et pourtant la neige est croûtée, donc ça signifie un petit enfoncement bien embêtant.

La suite s’annonce plus longuette ! Et ce fût le cas.

Pas de difficultés majeures à annoncer, même le couloir clef à 40° ne pose pas de problèmes, c’est d’ailleurs le seul moment de répit où le vent se calme...

Plus haut, une nappe de brouillard se fige devant nous et nous empêche de visualiser le final, au niveau du Glacier du Jocelme.

Le ressenti tombe à -20°C là, en plus de l’humidité. Les mains sont littéralement gelées, on se croirait en plein hiver au mont Blanc.

Que d’émotions et de courage nous font parvenir au pied de l’arête sommitale. Et là...

La magie opère et le ciel se dégage subitement pour laisser apparaître le sommet ainsi que son arête finale.

Le soleil vient à nous réchauffer sérieusement, j’en pleure en y repensant encore à cette sensation ressentie. Il faut le vivre !!

Et on en parle de cette arête finale, vous le verrez dans les photos, c’est quelque chose ces paysages, une chance je dirais même d’avoir eu ces conditions-là !

Il est 9h30 lorsque nous atteignons le sommet, après plus de 4h30 d’efforts.

Mais gaffe, c’est étroit ici, les corniches du versant nord menacent malgré tout et nous rappellent les dangers de la haute montagne !

On trouve malgré tout de quoi être en "sécurité" et profiter de ce moment, d’être seuls au beau milieu de ce décor de rêve, heureux à la fois et inquiets pour la longue descente qui nous attend. Et la route du retour vers la Côte d’Azur... On est obligés d’y penser, c’est la vie...

On se résignera à descendre quand même et ce fût un bonheur car le soleil a maintenant atteint le fond du vallon, il se met même à faire chaud, qui l’eût cru ? Pas Lustucru en tout cas...

On découvre avec enchantement ce vallon que nous avons remonté en pleine pénombre avec ces magnifiques et intimidants sommets environnants : Pic de Bonvoisin ; Dents du Loup ; Sirac et sa face Nord ; etc...

Que du bonheur dans une neige encore bien dure grâce à la fraîcheur particulière de ce matin.

On rejoindra le refuge à 12h00 sous un grand soleil.

Il est temps de se relaxer une bonne demi-heure et de reprendre des couleurs avant de finaliser notre descente tranquillou en profitant de la vie, cette fois-ci. Les galères étant derrière nous.

Il faudra quand même 2 heures pour rattraper le Rif du Sap, à 14h30 précises... De quoi se rassurer pour la route du retour...

En somme, une des mes plus belles sorties en haute montagne, partagée avec un bon pote qui partage la même philosophie de la montagne, de quoi s’éclater encore et encore...

Bonne lecture à tous et allez-y, ça vaut vraiment le coup !

. Randonnée réalisée le 15 avril 2019

. Dernière modification : 20 juin 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

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