Sortie du 12 octobre 2019 par pépite Tête de la Fréma (3151m) par le col de la Gypière, retour par le pas de la Couletta

Temps beau et doux en vallée, vent froid en haute montagne. Voile nuageux passager vers la mi-journée.

Ubaye jour 6

Après le Bric de Rubren, voilà une autre rando qui était depuis des années dans ma liste des "non-négociables". À juste titre !

Rien que de venir à Fouillouse, c’est toute une aventure ! On ne vient pas par hasard dans ce bout du monde à l’atmosphère de camp de base, qui me rappelle La Bérarde. Je m’imagine ce que ce doit être de passer un hiver ici… Un jour, quand j’aurai le temps. On dit toujours ça…

Pour l’instant, mon regard est comme hypnotisé par le Brec de Chambeyron, que je découvre pour la première fois d’aussi près. Rien à envier au Cervin, avec la tranquillité en plus…

La montée vers le Refuge du Chambeyron est un enchantement. Le sentier, jamais raide, effectue de confortables lacets, serpente entre mélèzes et pins, et procure de belles vues sur la vallée. La partie en balcon est magnifique. Le paysage est piqueté de flamboyants mélèzes tout rabougris, touchante preuve de l’adaptation de la vie en milieu hostile, ici à plus de 2500m d’altitude.

Le refuge est atteint en 2h environ. Le ciel commence à se voiler, procurant cette lumière tamisée automnale que j’affectionne tant, qui adoucit les contrastes et amène une touche de mélancolie au paysage, préfigurant le long hiver à venir.

Au-delà du refuge, les lacs, tous différents, sont autant de petits joyaux. Le Lac Premier d’abord, dans un cadre encore pastoral. Le Lac Long ensuite, bien maigre face à la monstrueuse moraine du glacier rocheux du Chambeyron. Le Lac des Neuf Couleurs enfin, aux reflets sans cesse changeants qui justifient son nom. Si d’en bas aujourd’hui, il ressemble à une sinistre étendue noire, c’est en montant vers la Tête de la Fréma que toute la palette des couleurs se déploie : du turquoise, de l’azur, du noir…

La montée au Col de la Gypière puis à la Tête de la Fréma est rapidement avalée, la forme est là, comme toujours en fin de saison… J’ai l’impression de me balader les mains dans les poches en faisant du 600m à l’heure à 3000m d’altitude !

Un vent froid nous accueille au sommet. Il faudra s’abriter derrière les rochers pour casser la croûte. Comme c’est la règle depuis le début de la semaine, nous profitons du sommet et du panorama pour nous seuls pendant presque une heure, et admirons les changements de lumière et d’ambiance selon les caprices du voile nuageux.

Nous attaquons la descente alors qu’une procession de randonneurs (voire vététistes !) part à l’assaut du sommet. Nous ferons la boucle par le Pas de la Couleta, qui est certes un peu longue parfois, mais permet de profiter d’ambiances bien différentes. Nous retrouverons les bosquets de mélèzes qui commencent à changer de couleur. Puis nous rentrerons à Fouillouse, heureux de cette belle journée. Une de plus…