Sortie du 18 mai 2020 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Dent de Crolles (2062m) par le Col du Coq et le Pas de l’Œille

Grand et beau soleil, quelques nuages décorant les sommets à partir de la mi-journée. Sentiers parfois un peu gras dans la forêt.

Départ au petit matin, alors que le soleil se lève tout juste. Direction le long ravin du Manival, qu’il faut remonter intégralement puis poursuivre par l’ascension tout en douceur du col de Baure. J’y vais tranquillement, le nez dans les céphalentères blancs. Qui va piano, va sano. Quelques beaux spécimens de hêtres tarabiscotés s’accrochent à la pente raide.

Cela fait plus de deux heures que je suis parti quand j’arrive au col et trouve enfin le soleil. Les coupes de bois ont un peu enlaidi cet endroit bucolique. Comme bien souvent, les forestiers y vont franco, et tant pis pour le paysage. Cela ne vaut pas les coupes claires de plusieurs hectares comme dans Belledonne mais bon, cela pince un peu le cœur, d’autant que des souvenirs sont attachés à cet endroit.

De là, direction le col du Coq. Ça grimpe bien raide sur l’épaule gauche qui enserre le Manival, et je transpire un peu ! J’y croise ma première personne de la journée, un coureur à pied qui dévale à grandes enjambées la pente. Il a le pied sûr !

Au col du Coq, de nombreuses voitures sont garées. Sommes-nous dimanche ou lundi ?! Je doute encore plus après avoir traverser la forêt sous Pravouta pour aboutir au col des Ayes. Il y a vraiment beaucoup de monde pour un jour de semaine. Tant pis pour la tranquillité… La Dent est en vue, je décide de passer par le Pas de l’Œille, itinéraire le plus direct. Cela fait bientôt quatre heures que je suis parti et j’ai un peu hâte d’arriver. Un couple galère un peu sous le pas. La roche est glissante, les perspectives sont vertigineuses et la dame n’est franchement pas à son aise.

Arrivé sur le plateau, c’est un peu la foule des grands jours. Mais contrairement à d’habitude, ce ne sont pas de jeunes retraités, ou des quadra en RTT. La moyenne d’âge des divers petits groupes doit être autour de 20 ou 25 ans. C’est vraiment franchement inhabituel ! Un effet du déconfinement ? Il est pile midi lorsque j’atteins la croix métallique qui coiffe le sommet. Un peu moins de cinq heures de montée et je devine plus que je ne vois ma maison minuscule tout en bas dans la vallée. Je rejoins la crête un peu plus à l’ouest pour me trouver un petit coin douillet dans la pelouse et après m’être restauré, je m’endors, paisible.

Une bonne sieste d’une heure ! C’est un bruit de caillasse qui me réveille. Vingt mètres plus bas, une vieille femelle chamois observe de loin les humains éparpillés autour de la croix. Je me redresse légèrement pour prendre mon appareil photo et elle me capte illico. Elle ne fuit pas et au contraire s’allonge sur le sol pour se reposer. On passe un peu de temps à s’observer l’un l’autre puis elle repart tranquillement. Il s’agit probablement d’une femelle-guide et le reste de la harde ne doit pas être loin. Je décide de ne pas aller les embêter, l’afflux massif d’humains ce weekend a déjà du les stresser suffisamment.

Il est temps de redescendre et je choisis pour le retour l’itinéraire du Trou du Glas. J’y croise encore quelques groupes de jeunes ! Décidément, l’appel de la nature est massif. Tant mieux !