Sortie du 30 mai 2020 par Yann Rochers de l’Ours (2038m) par le sentier des Crocs, la Pierre Vivari, le Plateau du Cornafion

Un peu couvert, pas trop chaud.

Sortie du 30 mai 2020

La Crête des Crocs c’est l’itinéraire 15 du bouquin "Chemins secrets du Dauphiné", que j’ai acheté à sa sortie dans les années 90. Depuis tout ce temps je me disais qu’il fallait bien y aller. J’ai fait plusieurs fois le Pic St-Michel en été et en hiver, le Cornafion, et au-delà, mais pas ce tronçon de la grande barrière Est, si impressionnant quand on le voit depuis le Col de l’Arc ou le St-Michel justement.

Après avoir compulsé les différents topos du site et celui du bouquin, je me décide pour la montée aux Rochers de l’Ours d’abord, par le sentier de la Combe Chaulange.

Départ des Barnets tôt pour éviter la foule. 4°C ! Il ne fait pas chaud mais c’est tant mieux. Des nuages accrochent encore (déjà ?) la Moucherolle.

J’arrive rapidement à la Combe Chaulange et je prends le premier semblant de sentier, qui monte très raide en bordure de forêt, puis qui longe par le haut la grande barre rocheuse marquant le nord de la combe. C’est l’itinéraire décrit dans le bouquin, pas celui du topo associé à la sortie. Le sentier ne marque quasiment aucun virage, c’est du brutal ! Mais au moins on grimpe vite. En plus, à part un groupe de parapentistes sur le sentier du plateau du Cornafion, il n’y a personne.

J’atteins les Rochers de l’Ours. Enfin je crois que c’est le sommet ! Il y a un cairn et ça me parait plus élevé que la pointe rocheuse au sud, qu’une croix semble pourtant désigner comme le vrai sommet. M’enfin l’accès n’en est pas très engageant, c’est le moins qu’on puisse dire. J’avoue que si la traversée Ours - Cornafion me trotte aussi dans la tête depuis un certain temps, ce ne sera certainement pas en solo. De plus, ce que j’en ai lu sur l’état du rocher... mouai... on verra... ou pas. En tout cas pour ce jour je me contente du sommet cairné.

Petite pause. Il ne fait pas tellement plus chaud qu’au départ. Si le centre du Vercors et la vallée du Rhône sont dégagés et au grand soleil, ce n’est pas le cas de la barrière orientale. La Moucherolle joue à cache-cache avec les nuages qui montent depuis la vallées. De plus, comme j’ai bien transpiré dans la montée, j’ai vraiment froid et je mets toutes les couches, regrettant même de ne pas avoir pris de gants.

J’aperçois deux gars qui montent, mais ils sont encore loin. Bon, je file quand même pour garder mes distances. Par les temps qui courent, on ne sait jamais...

Descente tranquille sur la large crête. Celle des Crocs que je vois au loin semble bien plus acérée. Je repère également la main de la vire. Puis voilà la Pierre Vivari et enfin, après une petite descente sur une vague trace pour contourner un premier ressaut rocheux, je me rapproche du passage clé, que l’on voit de loin.

Bon ben je vois une corde, j’en déduis que c’est là. Allons-y. OK ça passe sans soucis dans ce sens, les prises sont bonnes. Par contre après ? C’est par où ? Je ne vois pas trop. Il y a bien un semblant de traces dans le prolongement de la corde mais ça me semble plus scabreux que le passage cordé car c’est gras, herbeux et on est au-dessus de la barre qu’on vient de franchir.

Tant pis, je pars à pleine crête ! D’ailleurs de retour à la maison, je relis le topo du bouquin et il ne parle pas du tout de ce passage. Je cite : "... lorsque l’on bute sur un premier ressaut rocheux, descendre sur le versant est en longeant les rochers (traces d’animaux). Faire environ 400 m pour trouver une vire herbeuse raide qui monte vers la crête à gauche. Aller en haut et vers la droite de cette vire pour trouver un passage (vagues traces) dans des rochers peu inclinés. Remonter ensuite pour trouver une cheminée facile qui mène sur la crête."

Ha ! Il fallait donc partir dans l’autre versant et au ressaut précédent ! Est-ce que ce sont les vires décrites dans le topo "Crête des Crocs (2005m), Rochers de l’Ours (2038m) et leurs vires, Plateau du Cornafion par les Espinasses" ? Je n’en sais rien. Tant pis.

Du coup, vu que je suis sur la crête, je poursuis sur la crête. Bien plus large et plus facile qu’il ne semblait de loin. Les pentes ouest sont raides, mais ça devrait descendre. De toute façon, c’est par là qu’il faut descendre, non ? Il me semble que la veille en étudiant tous les topos, il n’y en avait pas deux qui indiquaient la même chose pour la descente. OK on verra bien, autant aller le plus loin possible sur cette belle crête.

J’atteins ce qui me semble être le point le plus haut et je fais une petite pause dans une sorte de cercle de pierre. Puis je continue toujours vers le nord car les pentes ne me disent pas trop versant ouest. J’atteins ainsi un second pointement, puis un collet herbeux d’où l’on pourrait rejoindre une vire plus bas versant est (et ensuite ?). Dernière remontée, puis c’est un dernier pointement, et je domine enfin le Col de l’Arc et d’énormes barres rocheuses. OK fin de la crête. Demi-tour.

Cherchons un passage. Il me semble avoir vu un cairn, mais non. Bon c’est moins raide par là... OK ça passe. Ha ! ça ressemble à des traces, puis un pierrier. Je descends. Quelqu’un monte mais ne vient pas vers moi ??? Bon tant pis, ça passe tranquille et je suis sur des traces confortables. Elles longent la grande barre rocheuse dominant le pierrier de la Fontaine du Berger et déjà je vois la bonne sente qui le traverse. En fait j’ai tiré une quasi ligne droite du sommet nord le long de la barre... Pas ce qui est décrit mais tranquille.

Puis c’est le sentier du pierrier qui rejoint vite celui du Col de l’Arc. Un bon cette fois, mais avec la foule qui monte au Col de l’Arc et au St-Michel. Dire que je n’ai croisé personne auparavant.

Comme il est encore tôt je me décide par monter au Pic St-Michel (voir l’autre sortie).