Sortie du 19 juillet 2020 par Dyn’s Rocher Rond (2453m), face nord - Traversée des crêtes par la Tête des Vautes (2188m) et la Tête de Plate Longue (2383m)

Quelques nuages au fil de la journée.

Un ami veut reprendre le chemin de la montagne, trop longtemps délaissée depuis l’époque où il était berger sur ces alpages... Les crêtes du cirque de la Jarjatte... des années qu’il les a devant les yeux sans jamais les avoir abordées... Cette fois-ci, je l’emmène !

Départ aux aurores, nous empruntons d’abord le sentier du col de la Croix, bifurquons au torrent des Lavansas en direction du Beau Serret pour rejoindre le col des Aurias. Mon ami me pointe les vaches vers la Montagne de France, il m’apprend que selon leurs positions dans l’alpage, il peut en deviner la météo du jour. Ici si le vent vient du nord, là si la pluie arrive, etc...
Nous enchaînons avec la montée à la combe du lac du Lauzon. À cette période de l’année, seul le "fœtus" est en eau, le reste est envahi par la végétation. Au col de Charnier, nous marquons une première halte.

Nous ne montons pas à la Tête des Vautes, passons sous le sommet pour gagner le col du même nom. La crête mène aux pieds des choses sérieuses : les contreforts de la Tête de Plate Longue. Un premier passage déversant livre des raides pentes herbeuses. On atteint ainsi l’épaule sous les dernières parois. Puis, une vire avec un final exposé donne accès au versant nord de la montagne. Nous traversons le grand pierrier pour gagner l’arête nord-est. Sous le sommet, je ne manque pas de tirer sur la droite pour rejoindre le final impressionnant de l’arête nord-ouest où l’on domine un vide abyssal...

Deuxième pause au sommet de Plate Longue. Ça palpite du côté de mon ami ! La vue sur la face nord du Rocher Rond l’intimide... Tout va bien se passer... On va y aller tranquillement...
Les raides gradins pour rejoindre l’arête horizontale entre les deux cimes se dévalent sans encombres. Quelle vue dans le rétroviseur sur la Tête de Plate Longue... Littéralement à couper le souffle...
Nous nous dirigeons vers le couloir menant au passage clé. Un névé est encore présent en cette mi-juillet. Je fais la trace dans le terrain humide se révélant glissant. Nous grimpons doucement, je ne cesse de rassurer mon ami. La vue du passage clé l’effraie quelque peu ! Dorénavant équipé d’une corde faisant office de main courante, du départ du pas jusqu’à la fin du couloir, il se remonte plus aisément. Enfin, pour ma part, je le grimpe à l’ancienne, sans artifices !
C’est ma sixième traversée, mon neuvième Rocher Rond. C’est le sommet que j’ai le plus gravi avec le Grand Ferrand, neuf fois également.

Longue pause, casse-croûte, sieste... Puis, nous entamons la descente dans le versant sud. Nous distinguons un canidé sous la crête sommitale. Un loup ? Il ne nous semble pas, même si nous sommes assez loin pour le confirmer. Je dégaine le téléobjectif. Je l’ai perdu du vue, mon ami me guide. La bête arrive à crête, j’immortalise la scène. C’est un renard, facilement reconnaissable à sa longue queue duveteuse. Un renard sur les hauteurs, c’est plutôt rare...
À l’approche de la brèche de l’Aiglière, nous apercevons une personne qui y débouche. Elle enchaîne avec le sommet puis disparaît de notre champ de vision. Elle se révélera être CourtePatte ! (Sa sortie : ICI.)

Détour par la grotte des Clausis, retour par le vallon homonyme. Nous entreprenons la descente le long des barres rocheuses de la crête du Penas. Un mur d’aspect insolite décèle une profusion d’ammonites. Un vrai régal pour les amateurs de géologie !
Une fois dans le bas du vallon du Fleyrard, nous rentrons par l’ancien chemin en rive gauche. À peine dans les bois, Nous faisons une belle rencontre avec un jeune faon... Il n’a pas remarqué notre présence, nous pouvons prendre le temps de l’observer.
Conclusion à la Bergerie (aux granges des Forêts dans le vallon de la Jarjatte) reprise récemment par nos amis pour une excellente bière artisanale et locale : la BHB, brassée à la Jarjatte par mon compagnon du jour, lui-même !