Sortie du 6 septembre 2020 par Jicépé Roc de Bassagne (3220m)

Le temps changeait ce dimanche, les nuages s’étendant sur la Savoie. Pour rechercher le soleil, il fallait remonter loin dans les vallées. J’ai choisi la Haute Tarentaise, où les nuages ne devaient arriver que l’après-midi, ce qui fut le cas.

Beaucoup de voitures et camping-cars au parking du Pont St Charles sur la route de l’Iseran, mais tout le monde monte manifestement à Prariond. Dans le vallon emprunté, je suis seul toute la journée … enfin pas tout à fait, puisque marmottes, bouquetins (étagnes et cabris), chamois, vautours et chocards sont rencontrés tout le long.

La montée commence rude : 600m de dénivelé dans les raides Pentes des Cavales, mais cette montée est efficace et les premières étagnes suitées sont là. L’objectif de la rando se dévoile.

Le long vallon minéral du Tenn de Rhêmes se remonte aisément, les contournements de chaos par la droite au début sont sur sentes encore bien marquées. Ensuite, il n’y a plus que quelques cairns, mais aucune ambiguïté sur l’itinéraire jusqu’au lac glaciaire, ça passe de partout.

Après le lac, les cairns se font rares, mais le cheminement suivant le thalweg reste naturel. Quelques pieds de névés (évitables) se traversent facilement, mais plus aucune trace du glacier dont quelques lambeaux apparaissent encore sur les photos des sorties de quelques années. J’ai trimbalé toute la journée pour rien mon lourd piolet en bois des années 70 !

A l’approche des pentes finales, je contourne par la gauche une barre plus continue que les autres et effectue sur la plateforme au-dessus une traversée ascendante vers le droite jusqu’au pied du centre de la crête sommitale, en dépassant les affleurements rocheux visibles au-dessus. La remontée ensuite droit vers la crête s’effectue bien, les blocs n’étant toutefois pas toujours très stables. Je choisis d’obliquer vers la droite pour me hisser vers le sommet sud, puis de revenir par la crête (parfois son flanc ouest) jusqu’au sommet nord.

La vue des deux sommets est magnifique. Certes, les nuages cachent les massifs lointains (Mont Blanc, Ecrins, Grand Combin...) mais les sommets plus proches sont tous visibles : Massifs du Grand Paradis, de la Vanoise, des Alpes Grées.
Le sommet sud domine le glacier de Bassagne et la montée à la Pointe de la Galise. Le sommet nord est moins ouvert sur la chaîne frontière mais dévoile la face est de la Tsanteleina et de son glacier.

La descente suit le même itinéraire jusqu’au Lac glaciaire, contourné par la gauche pour aller chercher le passage vers Prariond. Je m’avance vers l’exutoire, jusqu’au bord de la pente, prolonge un peu vers le sud-ouest : je vois bien des terrasses herbeuses praticables, mais pas de trace, ni de cairn et je ne vois pas comment cela continue plus bas... Seul dans ces pentes, je ne me sens pas me lancer sans un minimum d’indice que je sois sur le bon itinéraire. Finalement je reviens vers le Lac pour reparcourir le Trenn de Rhêmes, au pied des Pointes de Bazel et de Calabre.

Les nuages commencent à arriver et à boucher les sommets, les bouquetins sont toujours bien présents, puis vient le basculement dans les Pentes des Cavales : je descends assez lentement pour ménager les genoux, mais grâce à l’appui sur les bâtons, je n’ai pas trouvé la pente aussi terrible que parfois décrite (comment faisait-on avant sans bâtons ?).

Edelweiss, bouquetins et marmottes égaient la partie plus herbeuse, avant de retrouver des bipèdes sur le sentier du Prariond.