Sortie du 30 septembre 2021 par Dyn’s Le Mourre Froid (2994m) par Prapic

Beau temps.

Après ces trois jours d’explorations du côté de Molines-en-Champsaur, je prévois de m’envoyer une belle ascension, celle du Mourre Froid au départ de Prapic. C’est un sommet majeur d’un secteur que j’ai rarement fréquenté. Des topos du site, je n’ai guère de souvenirs... Rémi, que je tiens au courant de mes escapades, me confirme que la crête à partir du col des Tourettes passe. J’ai aussi en tête une traversée sur le col de la Montagne Haute puis un retour en boucle par Basset. Verra bien !

Départ à 6h30 à la frontale ! En cet fin septembre, il fait encore nuit ! Je traverse le hameau d’un bon pas et enchaîne avec la longue piste du haut vallon du Drac Noir. L’aube se lève peu à peu et les premiers rayons embrasent les sommets lorsque j’arrive au Saut du Laire. À peine la passerelle franchise, un matin espagnol débarque en me grognant dessus, il n’a pas l’air de vouloir me laisser passer. J’aperçois le berger qui sort de sa cabane pour regarder ce qu’il se trame de bon matin, il y rentre aussitôt sans même porter attention à la situation ou même rappeler le clébard ! J’en ai connu des plus sympas, des bergers ! Du coup, passerelle dans l’autre sens ! Je contournerai par l’autre rive !

Je poursuis vers la cabane de la Barre, toujours d’un bon rythme. Aujourd’hui, j’ai décidé de m’envoyer ! Finalement, je coupe au plus court, quitte le sentier, franchit le torrent et rejoint le plateau suspendu du Jausselme. Je me paye la directissime au sommet ! Après les pelouses, je retrouve des cairns ainsi qu’une belle trace dans le pierrier. Montée confort dans l’éboulis, que demander de plus ! Quelques passages plus raides entament la forme. En débouchant sur la crête, je m’aperçois qu’il reste encore du chemin jusqu’au sommet, presque trois cent mètres de dénivelé supplémentaires.

Après la crête, il faut remonter un dernier raidillon. L’effort est récompensé par la belle arête sommitale et le panorama révélé de la cime. Quel belvédère ! Sûr que je reconnais plus de sommets que Peak Finder ! De tout façon, je ne pourrais pas vérifier... Ha ha... Mon antiquité à clapet n’est pas compatible avec ces applications !

Cela fait plus d’une heure que je rêvasse au sommet. Il est temps de penser à la descente. En vue du sale pierrier qui m’attend, le passage par le col de la Montagne Haute ne me tente pas trop... D’autant plus que je suis chaussé de basses ! Retour par la bonne trace jusqu’à Jausselme au moins ! Une fois sur les pelouses, la flemme me prend de traverser le plateau afin de rejoindre Basset. Ce ne sera qu’un aller-retour !

N’empêche que je redécouvre le vallon traversé ce matin de nuit puis aux toutes premières lueurs de l’aube. Maintenant inondé de lumière, il apparaît sous un nouveau jour. Je dépasse quelques groupes d’enfants partis à la découverte des paysages avec leurs accompagnateurs. Un prof pose la question : « Comment se nomme cette montagne au loin ? Le Mourre... Le Mourre... Le Mourre Froid ! » Je leurs dis en passant : « Quel vue grandiose de là-haut ! » Toutes les paires de petites mains applaudissent comme si je venais de réaliser un exploit ! « Vous aurez bien l’occasion d’y monter quand vous serez plus grand, n’abandonnez jamais vos rêves... »
Et j’en suis retourné aux miens... Quelle sera la prochaine aventure ? Bien envie de revenir dans ce secteur pour une belle pointe...