Sortie du 17 octobre 2021 par Agarock et Delphine Soliva Tête de Louis XVI (1982m), sous le Grand Renaud (2274m), Croix du Carrelet (2059m), boucle par Villard-Reymond

Météo parfaite.

En cette belle journée d’octobre, nous n’avions pas d’objectif précis.

Nous avons donc décidé de monter au village de Villard-Reymond, puisque nous connaissions déjà son épique voisin de Villard-Notre-Dame.

Du parking, il est très facile de rejoindre la tête de Louis XVI située 300 mètres plus haut et juste en face.

De plus le sentier est balisé et passe par le col de Corbière, puis descend au col d’Ornon.

En un peu plus d’une heure, nous voilà arrivés au sommet de Louis XVI et la vue est déjà splendide, puisque le recul et la hauteur engrangés nous permettent d’admirer les aiguilles d’Arves, les Grandes Rousses et l’immense glacier de la Gyrose du massif des Écrins, derrière lequel émerge le grand Pic de la Meije et le Râteau.

N’ayant pas envie d’en rester là, nous décidons de tenter la raide montée boisée juste en face, permettant... peut-être... de rejoindre la tête des Filons (2396m), par son arête nord.

Les premiers pas sont très raides et traversent un bois dense où il faut parfois se mettre accroupi pour passer sous les branches, en gros : "faire un peu le sanglier".

150 mètres de hauteur plus loin, la crête se fait plus parsemée et nous rejoignons le sommet d’une première bosse herbeuse totalement dégagée.

Dorénavant, la vue est immense sur le Taillefer et Belledonne.

Nous poursuivons cette montée totalement inconnue pour nous et nous heurtons à un premier ressaut rocheux de cette crête qui s’est depuis, bien rétréci.

Ce premier écueil franchi, nous poursuivons la crête devenue impressionnante pour venir à nouveau buter sur un grand gendarme que l’on tente de contourner par la droite.

Le passage n’est pas très difficile, mais cette vire que l’on franchit, est exposée et la chute totalement proscrite.

Nous poursuivons en gagnant l’altitude 2250 jusqu’à une grande cassure sur l’arête.

En m’approchant et en grimpant légèrement sous le fil de l’arête très étroite, je constate le vide sidéral de l’autre côté en face.

La suite est constituée d’arêtes effilées sur environ cinquante mètres de longueur, menant à un final qui semble herbeux et débonnaire jusqu’au sommet des Filons.

Mais cette hypothétique et périlleuse traversée ne nous inspirera vraiment pas, car nécessitant un minimum de matériel, et quittant brutalement le cadre de la rando-alpine pour entrer dans celui de l’alpinisme rocheux.

De plus, pas certain que le rocher de cette arête soit assez fiable et solide pour une traversée encordée...

Demi-tour, et redescente de l’arête nord des Filons sans aucun regret, mais en nous ayant quand même enrichis de très belles vues et émotions.