Sortie du 15 juillet 2022 par Jicépé Tour de la Bella Comba

Beau temps ensoleillé (caniculaire en plaine, agréable en altitude), rares cumulus l’après-midi sur certaines hauteurs.
Les névés ont quasiment disparu : rares restes sur les faces nord.
Terrain sec, souvent chaotique.

Ce vendredi de pont du 14 juillet, le temps devient caniculaire en plaine et il ne semble pas encore virer en orages en montagne, ce qui permet d’espérer que la "nebbia" qui bouche souvent l’été les chaînes frontalières ne se forme pas en ce moment. Et effectivement, le temps est resté beau et ensoleillé toute la journée pour une boucle notée depuis pas mal de temps et prolongée de quelques détours complémentaires pour augmenter le nombre de lacs visités.

Départ au-dessus de Ste Foy-Tarentaise, du parking Pierre Giret, au hameau de la Savonne (souvenir d’un départ pour la Testa del Ruitor en ski de rando il y a quelques … 45 ans), pour une remontée du vallon de la Louïe Blanche, avec le Mont Pourri dans le dos. Au lieu de monter au Passage de la Louïe Blanche, je décide de tirer à gauche pour remonter des pentes soutenues (trace irrégulière, mais vieux balisage rouge) et rejoindre le Col du Retour pour le premier lac : le Lac du Retour, versant Montvalezan-La Rosière.

Petite redescente sous la Pointe des Couloureuses, avant de remonter au Passage de la Louïe Blanche, visible depuis longtemps, dans un décor agréable de petits lacs et encore de l’herbe. Nouvelles vues versant Montvalezan-La Rosière et Beaufortain.

A partir de là, on quitte les sentiers fréquentés pour une traversée hors sentier de niveau dans un décor de plus en plus minéral avec quelques lacs, jusqu’à passer la frontière en évitant de descendre sur le Col de la Louïe Blanche. Sont ainsi rejoints deux magnifiques lacs glaciaires au sommet du vallon sous Pointe Rousse.
Je suis agréablement surpris des traces bien marquées et des cairns rassurants pour cette traversées que j’attendais plus aventureuse hors sentier.

Ces deux lacs glaciaires sont agréables dans leur écrin minéral. Je choisis de descendre en restant rive gauche pour bénéficier des pentes herbeuses, avant de plonger dans le centre du vallon, aux baraquements militaires sous le Col de la Louïe Blanche. La suite de la descente est plus morainique et chaotique, mais une trace est présente, avec ses cairns réguliers. On découvre progressivement le premier des lacs de Bella Comba, le clou de la journée. Mais la descente est encore laborieuse pour y arriver.

Ce lac est exceptionnel, avec un verrou granitique poli par les glaciers comme île au milieu du lac. Je l’aborde par l’amont et remonte sur le côté rive droite où un sentier le domine. Je choisis là un rocher dominant le Lac pour le casse-croûte.

Peu de monde sur les accès venant de France, car il faut passer par des cols 350m plus hauts, mais côté accès Val d’Aoste, plus aisé, une collective nombreuse est présente sur l’autre rive.

Après cet arrêt au-dessus du lac, je continue le contournement, mais il faut penser à remonter, en prenant le sentier du Col de Tachuy. Les Grandes Jorasses puis le Mont Blanc (versant italien) se dévoilent progressivement, puis les autres lacs de Bella Comba. En remontant au Col de Tachuy, toujours des lacs dont celui de Tachuy longé avant de s’engager vers le Col, avec toujours des lacs sur le versant italien.

Enfin le col permet de basculer versant Savoie : on quitte la vue sur le versant italien du Mont Blanc pour retrouver le secteur du Ruitor et de la Becca du Lac, du Grand Assaly...

La descente sur le Lac du Petit est assez raide et sollicite bien les genoux. Encore un passage chaotique le long du lac puis c’est son exutoire vers la vallée. Mais là, au-lieu de rejoindre la Sassière, je décide d’aller voir les deux autres lacs du secteur par une traversée hors sentier de niveau : les Lacs Verdet et Longet. La traversée défilant sous les Œillasses est assez éprouvante en fin de journée, même si elle ne présente aucune difficulté technique : les traces sont rares et épisodiques et pourtant des lignes de cairns indiquent que le passage est effectivement utilisé.

Une petite remontée permet de rejoindre une croupe herbeuse dominant plusieurs lacs dont le Lac Verdet qui brille au soleil. A son aval, une trace m’emmène sur la droite contournant le Lac Longet qui restera à distance. Les vallons herbeux entre quelques roches se descendent facilement, mais plus bas, après une zone humide, il y a des falaises entre moi et la vallée. Au bord de ces falaises, je retrouve une sente cairnée venant du lac Longet qui me fait traverser vers la droite en restant de niveau : cela fait deux heures que j’ai quitté le Lac du Petit, et je n’ai pratiquement pas perdu d’altitude !

Enfin, une bosse herbeuse est atteinte (cote 2353m), d’où une crête est praticable pour descendre dans la vallée : un dernier petit lac le long d’une croupe puis je choisis de faire un petit détour au hameau des Molettes pour aller visiter la chapelle Saint-Pierre.

La route de descente étant très poussiéreuse, je la quitte dès que possible, pour passer sous la Vacherie d’en Haut, puis de la Vacherie d’en Bas, je reprends le sentier qui rejoint la Louïe Blanche puis la Savonne entourée de moutons et de chèvres.

Bref une journée longue et éprouvante, mais cela se mérite.
Avec mes rallonges de visites, j’ai tout de même parcouru 19 km, monté 1400m de D+ vu les multiples montées et descentes, et à mon rythme guidé par l’âge, j’ai passé en tout 13 heures (pauses comprises) dans ce merveilleux décor entre le départ et l’arrivée à la voiture !