Sortie du 2 novembre 2022 par Dyn’s Bric de Rubren ou Mongioia (3340m) et Mont de Salsa (3328m)

Ciel voilé avec éclaircies.
Neige à partir du vallon de Rubren.

Me voilà de retour en Haute Ubaye avec un ami. On vise le Rubren à la journée. un pari osé en cette saison où le créneau d’ensoleillement est court. De toute manière, nous emportons les frontales au cas-où. Sans compter sur le récent saupoudrage qui risque de nous ralentir...

Départ dans la froideur de l’aube. Les premiers rayons frappent le Panestrel à la sortie de Combe Brémond. L’approche jusqu’au plan de Parouart permet de s’échauffer en douceur, mais il faut rester actif car le soleil ne se pointera pas tout de suite...
Ce n’est qu’une fois à la cabane de Rubren après avoir passé le ravin de la Salcette, et l’alpage de la Blave que nous sortons de l’ombre sous une chaleur toute relative ! Une première pause est bien méritée.

Nous enchaînons la montée dans le premier vallon succédant à la cabane. Le ravin de la voie normale encore à l’ombre et enneigé nous dissuade de l’emprunter. Plus haut, il nous faut traverser différents mamelons à vue jusqu’au pied du mur du pas de Mongioia, ce qui impose quelques descentes et remontées, qu’il faudra enquiller aussi au retour... La neige ne nous a plus quitté depuis le vallon au-dessus de la cabane, la progression est nettement plus lente. Le dernier raidillon pour atteindre le pas de Mongioia entame bien nos forces. Nous marquons une nouvelle halte au bivouac Boerio dont le bardage est flambant neuf.

Puis, nous nous lançons dans l’ascension finale du Rubren. D’en bas tout semble légèrement saupoudré et les rochers bien apparents. On se rendra bien compte de l’inverse à la descente !
Nous gagnons la première grande vire. Je sais très bien qu’il va nous falloir bifurquer par le passage facile, mais avec cette neige, je ne reconnais pas grand chose. Si bien que nous poursuivons trop loin sur la vire dont l’exposition n’est pas à prendre à la légère avec ces conditions... Nous décidons d’attaquer droit dedans. Avec une certaine assurance, nous débouchons sur le dôme basaltique après une bonne grimpette dans les rochers de marbre. Le tumulus et la grande croix sont dorénavant tout proche. Ça y est, nous nous élevons sur cime ! Un record d’altitude pour mon ami, mon cinquième Rubren pour ma part. Et quelle joie de s’y retrouver encore !

Après une bonne pause au sommet, nous débutons le long retour. Ce coup-ci, nous suivons bien les cairns. Prudence dans les vires du passage facile, avec la neige c’est tout de suite une autre paire de manches ! Prudence dans la désescalade du petit ressaut, en mixte c’est une autre histoire ! Nous trouvons l’inscription "facile" sur les caillasses, comment avons-nous fait pour les louper... Sûrement que la neige les masquant à l’aller a fondu entre-temps.
Nous rencontrons trois italiens au bivouac Boerio. Après une brève pause, nous poursuivons la descente. Nous enfilons le mur du pas de Mongioia en deux temps trois mouvement en ramasse dans la neige. Nous recoupons par nos traces le grand plateau bosselé au pied du Rubren. Dans le haut du petit vallon, la neige a fondu rendant glissant les gradins terreux. C’est avec soulagement que nous regagnons la cabane de Rubren pour un dernier repos.

Ne reste que la partie sèche et sur sentiers, mais il reste encore une petite trotte jusqu’au parking de Maljasset. Le soleil disparaît rapidement derrière le Panestrel qu’il avait enflammé ce matin... Nous ne sommes même pas à Combe Brémond ! Enfin, nous bouclons ces 25 km lorsque le Rubren rougeoie sous les ultimes rayons de la journée... Quelle magnifique conclusion pour cette bambée que nous ne sommes pas prêt d’oublier !