Sortie du 12 août 2023 par Mick1018 Entre Piniers (3044m)

Température douce globalement mais glaciale dans le brouillard venté vers 2900m. Très chaud au retour en basse altitude. Sommet dans le brouillard continuellement.

Dès le départ je comprends que j’ai peu de chance de sortir de la purée de pois en altitude. Elle parait épaisse. Dommage pour ma première fois dans ce secteur de Prapic.

La montée se déroule bien, je prends le temps d’observer les potentiels passages qui peuvent venir à bout de toutes les falaises qui m’entourent. En effet, on se sent tout petit dans le bas du cirque.

J’entends aboyer des chiens de défense (son grave), j’ai l’impression que le son vient du lac des Pisses alors je ne m’inquiète pas.

Une fois arrivé à la zone des deux cascades, je vais au plus direct pour passer les quelques barres rocheuses du vallon.

A peine franchi une barre, je vois dans le rétro une horde de moutons venu de nulle part sans bruit. Le son des clochettes était masqué par les rochers. Je trace car je pense qu’il y a des chiens. Sur la droite une autre série de moutons arrive, il y en a donc sur 2 étages de barres rocheuses. Je presse le pas et m’éloigne le plus vite possible verticalement sans me retourner...

Pas d’aboiement. Je suis passé entre les gouttes semble-t-il. J’entends hurler et soudain les moutons font un gros virage. Le berger et les chiens de troupeaux sont à l’action.

J’arrive au pied du grand couloir final en pensant déjà à un plan B si les molosses campent dans le coin à mon retour.

C’est en remontant le pierrier menant au sommet que la visibilité sera la plus médiocre. Je fais quelques points de géolocalisations pour être sûre. Arrivé sur la crête j’aperçois furtivement le lac de Faravel, maigre récompense...

Le sommet est toujours sans visibilité et ce n’est pas les 20 min de pause qui changeront la situation. Dommage pour la vue. J’ai mis à peine moins de 3h pour monter là-haut, ça boost d’avoir des chiens invisibles aux fesses !

A la descente je retrouve de la visibilité sur la vallée en face vers le vallon Jujal. Je sais que Pierre est par là alors je sors la longue vue. Rien. Je poursuis.

Je trace à vue dans les barres et décide de tenter une nouvelle observation : bingo ! Pierre est là avec son ami, sur la crête du Queyrelet. J’ai l’impression d’être moins seul, le hasard fait que je reçois en même temps un SMS de sa part pour savoir si je suis dans la purée de pois... DING DONG, les clochettes des moutons le retour ! Je fiche le camps par une vire qui tombe à pic !

La descente vers le parking se fait sans encombre, un AR en moins de 5h30. Je suis prêt physiquement pour tenter dans 2 jours un géant des Ecrins...