Sortie du 21 août 2023 par Mika et Sylvain La Grande Ruine, Pointe Brevoort (3765m), voie normale du versant est

Beau temps avec une lumière et dans une atmosphère très pure malgré la chaleur.
Le regèl est un peu limite sur le glacier. Conditions correctes pour une fin de saison.
Course réalisée avec Mika.

La Grande Ruine, une jolie course à laquelle je pensais il y a quelques temps et que j’avais complètement oubliée, comme beaucoup d’autres... C’est en me replongeant dans ma bibliothèque et dans l’ouvrage Massif des Écrins/Alpinisme plaisir de Frédéric Julien (qui en raison du retrait glaciaire cote dorénavant cette itinéraire PD- en fin de saison. Mais cette course reste encore facilement abordable) il y a deux semaines que l’idée réapparut !

Un coup de téléphone à Mika pour connaître ses disponibilités et surtout pour savoir si il serait motivé par ce projet ! Bien sûr qu’il est motivé ! Les conditions fin août ne seront probablement pas optimales mais tant pis !

Nous démarrons du parking de Villar-d’Arêne par une chaleur accablante, la montée à Adèle Planchard s’annonce comme une bonne bavante. Mais grâce à la beauté de la vallée de la Romanche l’ascension jusqu’au refuge se déroule finalement assez vite. De plus, la vue omniprésente sur le gigantesque couloir Nord de la Roche Faurio occupe mon esprit en permanence, à tel point que j’en oublierai presque la Pointe Brevoort... Nous espérons tous les deux accrocher cette majestueuse ligne dans les années à venir !

L’accueil au refuge est très agréable et seul un jeune couple et cinq polonais y passent également la nuit. Nous avons la chance d’avoir notre propre dortoir !

Le lendemain matin départ à cinq heure et demie. Dans la nuit nous tâtonnons un peu pour trouver notre itinéraire au milieu des vires et dalles moutonnées pour accéder au glacier.

Nous arrivons au pied de ce dernier en même temps que le lever de soleil, et jouissons du fabuleux spectacle des hautes cimes environnantes s’embrasant les unes après les autres !

Le raide départ sur le glacier est en glace vive et très dure, obligeant à un bon travail de chevilles afin d’effectuer un cramponnage propre.

Nous sommes content de constater que plus haut la neige est encore bien présente, mais avec la chaleur nous n’avons que moyennement confiance en la solidité des ponts de neige et choisissons de nous encorder très long. Le cheminement sur le glacier demande un peu de "nez" afin d’éviter au maximum les crevasses dissimulées sous le fin manteau neigeux.

La rimaye est encore en partie fermée, mais même à cette heure encore matinale, on commence déjà à s’enfoncer dans le pont de neige... Il ne va pas falloir trainer au sommet...

La suite de l’itinéraire est entièrement sec, nous choisissons de passer par le couloir caché. Après la traversée pour le rejoindre, quelques petits pas d’escalade facile en dalles permettent de rejoindre la crête sommitale qui se remonte en marchant.

Du sommet la vue à 360° est d’une beauté saisissante, et malgré les fortes chaleurs de ces derniers jours, l’atmosphère d’une grande pureté n’est troublée par aucune brume !

Nous pourrions rester des heures à admirer ce somptueux paysage, mais le pont de neige de la rimaye chauffant au soleil ainsi que les crevasses sur le glacier nous incitent à ne pas trainer...

De retour au refuge nous prenons un bon repas avant d’entamer la longue descente jusqu’à Villar-d’Arêne.

Nous avons tous deux énormément apprécié cette course malgré ces conditions de fin de saison, mais avec de la neige dès le refuge et sur la crête, cette dernière aurait probablement été encore plus belle. Mais si c’était à refaire, nous le referions sans aucune hésitation !