Sortie du 20 janvier 2024 par gegers Le Sénépy (1769m) – à raquettes

Froid mordant.
Peu de neige (raquettes inutiles)

En montagne comme ailleurs, le silence complet n’existe pas. L’expérience que nous pouvons modestement faire est celle d’un silence relatif, c’est à dire l’absence de bruit causé par toute activité humaine à l’exception de la notre.

Ainsi, plutôt que de courir vainement après le silence, préférons plutôt nous en aller savourer ces musiques antalgiques, tous ces sons de la nature qui quelques heures durant accompagnent le cheminement de nos pensées et guérissent le corps et l’âme. Il y a cette brise qui vient nous mordre de son étreinte glacée, à la fois biseau sur le visage et cataplasme. Il y a ce crissement des pas sur une neige très déficitaire à cette altitude. Il y a le souffle haletant qui rythme l’ascension du randonneur sur les pentes finales de ce sommet débonnaire qu’est le Sénépy, aujourd’hui bien solitaire.

Nul tumulte à l’image de celui qui a courbé le dos des pins sous le Serre de la Combette. En ce froid samedi hivernal, la montagne ronronne, et les dards glacés qui enserrent les arbres finissent, en début d’après-midi, par se décrocher pour joncher le sol devenu mosaïque, adoucissant paradoxalement le bruit des pas sur cette maigre neige.

La montagne débarrassée du coton qui l’enserre, on redescend finalement sous un soleil dont la chaleur est, aujourd’hui en tout cas, une bénédiction. En se promettant de revenir, bien vite, goûter de nouveau ce silence inexistant de la montagne.