Pic d’Aneto (3404m), par le refuge de la Rencluse

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1650m
Durée :
1 jour

Un beau voyage vers le toit des Pyrénées, l'Aneto. Un grand et fier sommet au panorama exceptionnel. – Auteur :

Accès

De Luchon, rejoindre Vielha et traverser le tunnel. Poursuivre par la N 230 jusqu’à dépasser Vilaller. Continuer par la N 260 jusqu’à Castejon de Sos. Prendre ensuite la A 139 en direction de Benasque et poursuivre jusqu’à l’Hospital de Benasque. De l’Hospital de Benasque prendre la route/piste jusqu’au parking de la Besurta. Attention : cette dernière n’est plus accessible de la fin juin jusqu’à la mi-septembre, un service de navette est mis en place au départ de l’Hospital de Benasque. Les premiers départs se font à cinq heures (information à vérifier avant départ).

Précisions sur la difficulté

  • Course d’alpinisme cotée PD ou PD- dans de nombreux topos papiers ou internet. Néanmoins j’ai choisi de la coter F, car selon moi ce parcours ne présente pas de difficultés suffisamment importantes pour une telle cotation.
    Celui-ci est accessible aux très bons randonneurs, sachant évoluer et s’orienter en terrain morainique et sur un glacier.
    Seul le Pas de Mahomet nécessite l’usage des mains et ne dépasse pas le II+. Attention : cette relative facilité ne signifie pas que celui-ci n’est pas exposé.
  • Sens de l’orientation nécessaire, surtout entre le refuge de la Rencluse et le Portillon Supérieur, qui plus est avec un départ de nuit.
  • Longue course en terrain de haute montagne, dont une nuit au refuge ne fera gagner que très peu de temps (environ quarante cinq minutes à l’aller et au retour).

Les infos essentielles

  • Carte IGN (es) : Aneto-Posets au 1/50000, ou plus précis : carte Editorial Alpina Parque Natural Posets-Maladeta au 1/25000
  • Altitude minimale : 1900 m
  • Altitude maximale : 3404 m
  • Distance (A/R) : environ 15 km
  • Balisage : du parking de la Besurta au refuge de la Rencluse le chemin est balisé, cairns entre le refuge et le Portillon Supérieur, et plus rien jusqu’au sommet.
  • Temps de marche : du parking au sommet, comptez entre cinq et six heures. Prévoir une douzaine d’heures pour l’aller-retour.
  • Horaires : il est important de partir suffisamment tôt, car l’Aneto est sujet aux orages de fin d’après-midi.
  • Saisons : course réalisable de mai à octobre (hors ski de rando), néanmoins il est préférable de la réalisée en début de saison lorsque la neige est encore présente, afin d’éviter les fastidieux chaos granitiques.
  • Matériel à prévoir : casque, crampons, piolet, corde et matériel de sécurité sur glacier. La corde pourra également servir à assurer une personne mal à l’aise sur le Pas de Mahomet.
  • Attention : le tracé est approximatif et doit uniquement servir de repère à la lecture de carte.
  • Course réalisée avec Rémi le 5 juin 2022.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Présentation de la course :

Le Pic d’Aneto est le plus haut sommet des Pyrénées, il se situe en Aragon en territoire espagnol, dans la province de Huesca.
Il est le point culminant d’une longue ligne de crête comprenant de nombreux 3000, dans le massif de la Maladeta.

Son ascension est une longue course sans réelles difficultés, s’adressant aux montagnards endurants. Celle-ci est assez complète et évolue entre chaos granitiques, glacier, et une belle arête finale un poil aérienne.

Après un départ matinal et de longues heures de marche, fouler la cime du seigneur des Pyrénées est un grand moment pour tous pyrénéistes.

Le parcours en détails :

La crête des Portillons est entièrement visible du parking de la Besurta. Ne pas hésiter la veille à prendre le temps de visualiser la zone du Portillon Supérieur, l’orientation du lendemain en sera facilitée.

Du parking de la Besurta au refuge : Partir vers le Sud/Est sur un bon sentier. Peu de temps après le départ, ignorer un chemin sur la gauche partant vers le Pla des Aiguallut.
La sente est parfois « encaladée » et grimpe en parallèle du torrent de la Rencluse.

Il est inutile de détailler plus car l’itinéraire est balisé.

Du refuge au Portillon Supérieur : cette portion de la course demande un peu de vigilance, afin de rester sur le bon itinéraire, surtout de nuit.

Au-dessus du refuge, laisser un sentier à droite se dirigeant vers le ruisseau et montant vers le lac de la Rencluse. Prendre une trace plein Sud, celle-ci grimpe rapidement dans un terrain composé de blocs de granite, de pelouses, de dalles et de ruisseaux. L’itinéraire évolue entre la Crête des Portillons et le torrent de la Maladeta. Au fur et à mesure de la montée, le cheminement va devenir de plus en plus rocheux.

Laisser sur la gauche un premier col au Sud du Pic de la Rencluse et continuer légèrement Sud/Est en s’approchant de la Crête des Portillons, mais ne pas évoluer à sa base non plus. Ne pas prendre également un itinéraire cairné Sud/ouest montant vers le Glacier de la Maladeta.

Continuer à monter en cheminant au mieux sur les névés, jusqu’à atteindre un petit vallon parallèle à la crête. Du haut de celui-ci, un pluviomètre est visible sur notre gauche au dessus du Portillon Supérieur. Partir en traversée sur la gauche, donc à l’Est vers le pluviomètre (quelques passages rocheux faciles nécessitent l’usage des mains), et arriver au dessus du Portillon Supérieur. Celui-ci est une petite échancrure permettant de franchir la crête, et de descendre vers le Glacier de l’Aneto.

Cette description semble complexe, mais une fois sur le terrain et le jour levé, l’itinéraire se révèle finalement assez logique.

Un autre itinéraire est également possible : il consiste à monter vers le Portillon Inférieur, en empruntant un raide couloir dans la falaise de la Crête des Portillons. Du haut de celui-ci ne pas poursuivre jusqu’au col, mais partir à droite, donc au Sud vers un « plateau » entre la falaise et la crête. Arriver très rapidement à la base d’un second couloir, juste au-dessus de la falaise. Celui-ci débouche tout proche du Portillon Supérieur.

C’est l’itinéraire que nous avons suivis au retour. Ce cheminement est un peu plus court, mais également plus raide et exposé.

Du Portillon Supérieur au Col de Coronas : descendre le couloir un peu scabreux mais sans difficulté, afin de prendre pieds sur le grand névé (en début de saison la neige facilite énormément la progression), ou dans le chaos granitique dû au recul glaciaire.

Partir plein Sud en direction du Pic de Coronas, en prenant pieds sur le Glacier de l’Aneto situé environ à mi-chemin.

Longer la base du Pic de Coronas, jusqu’à arriver à proximité du Col de Coronas qu’il faut laisser légèrement sur la droite.

Du Col de Coronas au sommet de l’Aneto : à Partir d’ici la pente va se redresser à environ trente cinq degrés, sur les deux cent derniers mètres de dénivelés avant le sommet.

Gravir la pente de neige en contournant la Pointe Oliveras-Arenas et arriver devant le Pas de Mahomet.

Celui-ci est une arête aérienne d’une trentaine de mètres, presque horizontale, faite de blocs de granit avec de très bonnes prises. L’escalade est aisée et ne dépasse pas le II+, cependant la présence de nombreuses autres cordées génère un embouteillage et les croisements peuvent être délicat.

Arriver au sommet du Pic d’Aneto, par temps clair le panorama est immense.

Retour : revenir prudemment par le même itinéraire.

Notre sortie :

Week-end de Pentecôte, trois jours, profitons-en, direction l’Aragon et le toit des Pyrénées !

Nous arrivons la veille après six heures de route au parking de la Besurta, lieux de départ pour l’ascension de l’Aneto, en même temps que l’orage et la pluie.

À notre réveil à trois heures du matin, le temps est clair. Nous démarrons la randonnée quarante-cinq minutes plus tard sous la voie lactée.

La nuit est d’un beau noire d’encre, et seul le bruit du torrent de la Maladeta vient en troubler la quiétude. Le refuge de la Rencluse est rapidement atteint, nous y rencontrons les autres prétendants au sommet ayant dormi sur place.

Le terrain devient un peu plus chaotique, rester sur le bon itinéraire à la lumière des frontales demande un peu de vigilance. Les premières lueurs du jour derrière les montagnes apparaissent à peu près simultanément à notre arrivée sur les grands névés, et le lever de soleil va embraser la neige pendant quelques courts instants !

Après avoir longé la Crête des Portillons, nous atteignons le Portillon Supérieur. Celui-ci est une petite échancrure permettant de passer sur l’autre versant de l’arête, et de prendre enfin pieds sur le glacier de L’Aneto, situé quelques dizaines de mètres plus bas.

Le sommet de l’Aneto est dissimulé à l’intérieur d’un gros nuage persistant.

L’itinéraire est bien tracé dans la neige et les crampons sont inutiles. La progression sur le glacier est plaisante et aisée. Seul un chaos rocheux en son milieu, dû au recul glaciaire est un peu désagréable à franchir.

La vue sur l’immense mer de nuages recouvrant la plaine à perte de vue est superbe. Des écharpes de brume jouant dans le vent, confèrent au site une belle ambiance haute montagne.

Nous chaussons les crampons à notre arrivée au Col de Coronas, pour le final un poil plus raide. Le petit lac Coronado vert émeraude, juste en dessous est magnifique dans son écrin de neige et de glace.

Les nuages se sont dissipés et le sommet est maintenant bien dégagé.

À notre arrivée au Pas de Mahomet, nous devons attendre quelques minutes avant de nous y engager, en raison d’un léger embouteillage dû aux nombreuses cordées.

Ce joli pont de pierre d’une trentaine de mètres, conduisant à la cime de l’Aneto est très ludique et ne présente pas de réelles difficultés. Sa réputation est à mon sens un peu exagérée...

Nous voici sur le toit des Pyrénées, le panorama est immense et la vue vers la Maladeta est sans pareil !

Nous restons plus d’une heure avant d’entamer la descente. De retour au Portillon Supérieur, nous poursuivons jusqu’au Portillon Inférieur et empruntons un raide couloir caillouteux afin de redescendre vers les grands névés.

Passé le refuge de la Rencluse, la végétation réapparait et les pelouses sont tapissées de fleurs.

Nous arrivons à la voiture fatigués et les jambes bien lourdes, mais ravis d’avoir foulé la cime du seigneur des Pyrénées !

. Randonnée réalisée le 5 juin 2022

. Dernière modification : 30 mars 2024 (Avertissements et Droits d'auteur)

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Afficher les commentaires précédents (10).
  • Hello Sylvain !
    Très belle course, que malheureusement, je ne ferai jamais. La vue du sommet et sans pareil !!
    Bravo !

    Le 8 juin 2022 à 11h32
  • Salut rab, pourquoi jamais ? Il est vrai que pour les alpins c est vraiment très loin...
    Oui la vue du sommet est extraordinaire, nous avons vraiment eu de bonnes conditions.
    Merci pour ton retour !

    Le 8 juin 2022 à 21h25
  • Très belle course, cette ascension fait envie !
    Perso je redouterai le fameux pas de Mahomet, mais qui ne serait pas si terrible !!
    Les Pyrénées ne sont pas si loin ! Et comme je l’ai dit récemment lors de ma dernière randonnée dans ce massif, je n’ai jamais été déçu.

    Le 10 juin 2022 à 18h29
  • Merci Thierry !
    Je suis d’accord avec toi, les Pyrénées sont très belles !!
    Je ne suis jamais déçu non plus, d ailleurs j alterne mes sorties entre Alpes et Pyrénées régulièrement.
    A+

    Le 12 juin 2022 à 17h53
  • En fait, habitant Montpellier (si je ne me trompe pas), tu es loin et près de tout !

    Le 12 juin 2022 à 18h17
  • Exact, j ai l’avantage d être à égale distance entre Alpes et Pyrénées. Je dis ça pour me rassurer... 😅 Car montpellier est à 3 h de route minimum ds les 2 cas.

    Le 12 juin 2022 à 18h46
  • Ouaouh, ça fait rêver de gravir le point culminant des Pyrennées, les photos sont splendides, comme la course, bravo et merci !!!

    Le 13 juin 2022 à 21h30
  • Salut Agarock, merci beaucoup pour ton retour !

    Le 14 juin 2022 à 07h04
  • Bonjour, la carte IGN est bugué quand on essaie de zoomer un peu, un enorme carré blanc apparait, rendant sa lecture et son impression impossible

    Le 21 août 2022 à 18h31
  • C’est normal, l’IGN renseigne la topographie du territoire français et non espagnol.

    Le 21 août 2022 à 18h43
  • IGN et le N pour national. Cela dit, même si pour nous c’est évident, ce serait bien d’ajouter au topo le pays qui, sauf erreur de ma part, n’apparaît pas en haut de page.

    Le 21 août 2022 à 19h20
  • Et hop ! Espagne / Pyrénées espagnoles s’affichent bien maintenant ! 👍

    Le 22 août 2022 à 10h16
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