Pic des Bareytes (2860m) par le couloir Ouest

De Vicdessos continuer par la D8 jusqu’à Auzat, Marc et poursuivre jusqu’au terminus de la route au lac de Soulcem. Se garer au parking des Orris du Carla.
Attention : la route d’accès à l’étang de Soulcem est rarement ouverte avant la mi-avril.

• Course d’alpinisme cotée PD.
• Couloir d’environ 350m comprenant une longue partie soutenue à 45 degrés.
• Sens de l’orientation nécessaire.

Du parking des Orris du Carla, prendre la piste vers le Sud remontant la vallée de Soulcem en rive droite du ruisseau homonyme. Possibilité de couper les virages grâce à des sentes cairnées.

Après environ 4,5km, des Orris du Carla, quitter la piste au niveau du point IGN 2027 et remonter le vallon descendant du Port des Bareytes. Rester en rive droite jusqu’à l’altitude 2450m au niveau de l’arrivée de la grande rampe suspendue en versant Ouest du Pic des Bareytes.

Le couloir Ouest est le premier sur la droite de la rampe et est situé juste au Nord du point IGN 2520.

Remonter le couloir dans son intégralité par une pente soutenue se redressant rapidement à 45° (jamais plus) et ne s’atténuant presque jamais. Bien rester dans l’axe du couloir jusqu’à la sortie, car même si il est parfois tentant de partir en traversée dans les grandes pentes suspendues sur la droite, l’exposition est plus importante.

Après presque trois cent cinquante mètres d’une remontée dantesque, le couloir débouche sur la crête sommitale juste sous le sommet du Pic des Bareytes.

Rejoindre facilement le sommet, duquel il est possible de visualiser presque en intégralité le couloir tout juste remonté. Le panorama à 360° est tout simplement immense !

Descente :

Du sommet, descendre légèrement sur la croupe Nord-Nord-Est et repérer très rapidement un couloir plongeant vers un goulet en versant Est. Descendre ce dernier dans une pente raide mais sans difficulté jusqu’à aboutir dans le vallon du Rat.

Descendre le vallon vers le Nord en restant en rive droite afin d’éviter les vallonnements du fond, jusqu’au petit lac à l’altitude 2313.

Poursuivre la descente du vallon en se dirigeant Nord-Ouest, jusqu’à retomber sur les derniers lacets de la piste de la vallée de Soulcem. À partir d’ici, soit suivre la piste, ou soit esquiver les lacets en coupant dans la pente jusqu’à retomber sur la piste en fond de vallée. Il ne reste plus qu’à suivre cette dernière pour un retour un peu longuet aux Orris du Carla.

Ma sortie :

Pour ma seconde étape de mes vacances de printemps en Ariège, direction un secteur que j’affectionne particulièrement, la vallée de Soulcem ! Ses montagnes aux versants abrupts descendant de la couronne des 3000, et plongeant directement de plus de mille mètres dans l’étang homonyme, sont pour moi un constant émerveillement. Nulle part dans le département la haute montagne n’est aussi présente !

Aujourd’hui ce sera le couloir Ouest du Pic des Bareytes, une course que j’ai dans le viseur depuis bientôt deux ans !

Depuis ma sortie glaciale au Pic de Rulhe deux jours auparavant, la météo a bien changé, Il fait maintenant très chaud. Mais grâce à une nuit claire annoncée et un ciel dégagé, je peux compter sur un bon regel en étant matinal.

Départ à cinq heures et demie sous la voie lactée et le long de la longue piste conduisant au fond de la vallée. J’arrive dans le vallon des Bareytes simultanément avec les premières lueurs du jour derrière le massif des Trois Seigneurs.

La pente se redresse doucement et la neige est maintenant bien présente dans ce versant Nord. Comme prévu le regel est excellent et je progresse rapidement tout en admirant les aiguilles de la Crête du Recoufret.

Me voici au pied du couloir Ouest, wouah !! C’est beau ! Et c’est parti pour quasiment trois cent cinquante mètres de pentes raides et soutenues !

Les conditions sont exceptionnelles, la neige est tellement béton que ni mes piolets, ni mes crampons ne laissent la moindre trace ! L’ascension se déroule uniquement en pointes avant, et les lames de piolets ne pénètrent parfois que d’à peine un centimètre ou deux.

Quelques coulées de sucre en poudre viennent par moment créer un véritable tapis roulant sur lequel j’évolue avec précaution.

J’ai rarement profité de si bonnes conditions dans un couloir, l’ascension est un pur bonheur ! Cerné par ses murailles et ses tours se rétrécissant par moment en goulet, ou s’évasant en large pente suspendues, je ne peux qu’apprécier l’ambiance exceptionnelle qui règne en ces lieux froids et austères !

À force de solliciter les mollets de la sorte, ces derniers commencent à fatiguer. Si bien que je suis régulièrement obliger de tailler une marche avec la pane du piolet pour poser mon pied à plat afin d’éviter de faire de la machine à coudre...

En prenant de l’altitude, le paysage derrière moi est maintenant de plus en plus ouvert et la vue porte jusqu’au lointain Aneto !

Un dernier rétrécissement, et me voici enfin ébloui de lumière en arrivant sur la crête sommitale, à tout juste quelques mètres de la cime du Pic des Bareytes. Quelle ascension dantesque pour arriver jusqu’ici, je n’ai pas de mots pour décrire la beauté de cette course !

En ce jour le panorama est immense, mais mon regard est surtout accroché par des sommets plus proches gravis ces dernières années : la majestueuse traversée des Pics de Médécourbe, de Canalbonne, et de l’Étang Fourcat au Malcaras. Mais aussi de la Pointe de Roumazet, et de ce qui reste à ce jour l’une de mes plus belles course pyrénéennes... Que de bons souvenirs en ce lieu magique ariégeois !

Pour la descente, je plonge en versant Est dans un couloir évident aboutissant dans le vallon du Rat, à partir duquel je n’ai plus qu’à me laisser porter en admirant le superbe Pic de la Soucarranne jusqu’à l’étang de Soulcem.

Encore une fois ce secteur aura tenu toutes ses promesses !!