Sortie du 8 octobre 2019 par pépite Bric de Rubren ou Mongioia (3340m) et Mont de Salsa (3328m)

Le Bric de Rubren, c’est bien plus qu’une simple randonnée, c’est une invitation au voyage, une aventure intérieure vers un sommet qui se mérite. Rarement dans ma vie de randonneur la sensation d’isolement et d’altitude ne s’est faite aussi prégnante. Jamais un tel tour d’horizon ne s’est offert à mes yeux. Une (très) longue et magnifique randonnée, de celles qui marquent…

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Magnifique journée automnale, douce, sans vent, sans nebbia...

Récit de la sortie

Ubaye jour 2

Après avoir bien épluché les cartes IGN et les topos de mon site internet favori les jours précédant le départ, il m’était apparu évident que le Bric de Rubren faisait partie des quelques randos "non-négociables" à effectuer pendant ce séjour. Les conditions météo et de terrain étant parfaites en ce début octobre, et ne souhaitant pas garder le meilleur pour la fin au cas où le temps se dégraderait, nous décidons d’attaquer tout de suite avec du lourd. La première rando à la journée sera le Rubren…

5h40, je n’arrive plus à dormir, trop d’impatience, d’excitation... Je me sens comme lors de ma toute première rando, à 7 ans, sur les pentes du Salève. Certes, le réveil ne devait sonner qu’à 6h30, il fait encore totalement nuit, mais je me lève, je n’y tiens plus. Je regarde par la fenêtre, pas un nuage dans le ciel parsemé d’étoiles, tout est givré, pour sûr ce sera une belle journée !

7h30, nous remontons la longue vallée de la Haute Ubaye. Ce coin est sauvage, majestueux, il me plaît déjà. Le parking de Maljasset est quasiment désert et nous attaquons avec le petit jour. La sombre pyramide du Bric ferme la vallée, qu’elle semble loin vu d’ici ! Nous traversons le hameau endormi et suivons la longue piste qui remonte la vallée. Il fait franchement froid et cette marche de plus d’une heure à plat n’aide pas à nous réchauffer. Nous ne retrouverons le soleil qu’à la cabane de Rubren, déjà désertée par les bergers, après plus de 2h de marche. Nous y croiserons aussi l’unique randonneur de la journée, qui choisit de s’arrêter ici pour profiter du paysage. Nous serons donc totalement seuls dans ce bout du monde, ce qui n’est pas pour me déplaire…

12h, nous abordons la raide pente sous le Pas de Mongioia. Deux pas en avant, un pas en arrière… L’altitude et la fatigue commencent à se faire sentir, la faim aussi. L’ascension se fait au mental, mais celui-ci est inébranlable aujourd’hui. La montée finale est raide mais sans difficultés si l’on suit la voie "facile" indiquée par la flèche jaune. On met les mains quelquefois, mais cela reste ludique.

13h, ça y est, nous y sommes ! Jamais je ne suis monté aussi haut, allé aussi loin. L’émotion monte en moi lorsque je découvre le fabuleux tour d’horizon. Pas un nuage pour jouer les trouble-fête, le regard embrasse la moitié de l’arc alpin, de l’Argentera au Mont Rose, à près de 200km de là. Toutes les cimes majeures des Alpes Françaises sont présentes, Mont-Blanc, Vanoise, Thabor, Ecrins, Queyras, Dévoluy, Ventoux… Le Viso domine fièrement le paysage. Nous restons plus d’une heure au sommet, à écouter le silence de l’automne renforcé par l’absence de vent et de chocards. Instants rares et précieux. Nous pique-niquons, en t-shirt, à 3300, en octobre !

Mais là-haut nous ne sommes que de passage, alors il faut songer à redescendre. Nous jetons aussi un œil au chaleureux bivouac Boerio. C’est sûr, un jour je reviendrai, et je passerai une nuit magique ici ! Nous entamons le retour en faisant la boucle par le Pas de Salsa. Comme bien d’autres avant nous j’imagine, nous pestons lors de la traversée chaotique, et verglacée en ce jour, du glacier rocheux sous la face nord du Rubren. Il nous semble que le lac du Loup, pourtant si proche, ne sera jamais atteint. Nous y ferons quand même une petite pause avant qu’il ne soit absorbé par l’ombre du Bric. Puis nous redescendrons le vallon du Longet, qui n’a jamais aussi bien porté son nom que lorsqu’on rentre du Rubren, et retrouverons la voiture au crépuscule, à 19h. Sans aucun doute, celle-là, c’était la sortie de l’année, celle à ne pas manquer, celle qu’on aimerait déjà revivre sitôt arrivé.

. Randonnée réalisée le 8 octobre 2019

. Dernière modification : 8 avril 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Bravo pour cette belle et longue sortie. Je suis entièrement d’accord, c’est vraiment qui marque et dont on se souviendra très longtemps après son ascension !

    Le 9 avril 2020 à 10h59
  • Merci David pour ton commentaire. En effet, c’est ce que j’ai constaté en lisant les récits des différentes sorties !

    Le 9 avril 2020 à 22h18
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