Sortie du 7 mai 2021 par jean331 Ranc des Agnelons en traversée

Randonnée effectuée après 24h de pluie quasi non stop, beaucoup de bouillasse et de nuages.

Ce vendredi 7 mai, ça fait 24 heures que je suis arrivé à Villard-de-Lans et ça fait aussi 24h que je regarde la pluie tomber. Alors quand enfin, dans l’après-midi, le soleil pointe un bout de nez timide entre deux nuages, je ne me perds pas en conjecture stérile et me précipite sur les sentiers.

Il est 15h, ce qui fait fort tard quand on sait l’horaire du couvre-feu mais peu importe, il y a quelques jours, j’étais encore coincé dans le 20^e arrondissement, avec pour seule perspective de "sortie nature", un bout de bois de Vincennes et un méandre de la Marne qui sert aussi de zone industrielle.

Alors près de 4 heures de liberté dans les montagnes, c’est pas le pied, c’est carrément la jambe entière avec les souliers et les chaussettes.

Bref, montée express au Col Vert sur un sentier complètement boueux après le mauvais temps. Les semelles glissent allègrement entre deux pas, et j’observe mon pantalon se moucheter progressivement d’un infâme margouillis. Les nuages sont encore bien présents mais peu importe, je respire à plein poumon la nature.

Une fois au col, j’entame la montée vers les crêtes du Ranc des Agnelons en sachant pertinemment que je n’aurai pas le temps de faire la traversée complète.

L’arête est très facile, il faut juste que je sois un minimum attentif à conserver les semelles pas trop humides car il n’est pas tout à fait recommandé de glisser sur certains passages. Je chemine pour l’essentiel dans la brume.

Finalement alors que je suis dans le brouillard, je stoppe l’exploration à ce que j’évalue être à peu près la mi-parcours de l’arête (difficile d’être certain dans la purée de pois), couvre-feu oblige.

Le temps s’améliore en redescendant vers le Col Vert et je peux enfin shooter à tout va le paysage. Les fonds des vallées ont des couleurs qui changent en permanence au gré des rayons perçant par moments le plafond nuageux. L’ambiance est ouatée, presque solennelle, très belle en tous cas.

L’horaire file mais j’ai du mal à me convaincre de presser le pas pour respecter le fameux gong de 19h.

Il faut dire que je n’ai pas trop l’impression de mettre en danger autrui ou moi-même dans ces rochers où il n’y pas un chat. Moins en tous cas que quand je respecte les horaires autorisés dans un métro bondé pour aller bosser.

En redescendant du Col Vert, j’opte pour une formule peu orthodoxe mais diablement efficace, la glissade dans la gadoue. Plus bas, le temps vire carrément au beau.

Pour le lendemain, la météo prévoit d’ailleurs du ciel bleu, ce sera encore mieux.