Sortie du 15 août 2022 par patrick73 Pointe des Arses (3187m)

Montagne détritique, dolomitique, spigolo ocres, arête qui présente un cheminement astucieux dans un environnement tout à fait exceptionnel. La Pointe des Arses est le beau pic qui domine abruptement Bonneval-sur-Arc. Son arête E, originale est une invitation à aller voir d'en haut ce qu'il se passe en bas, après de raides et rudes montées ! Une montagne qui se gagne malgré le faible dénivelé !

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Beau temps le matin, frais, il a même gelé à 2500m !!!!
Le vent est soutenu sur les crêtes et amène son cortège de nuages d’altitude aux formes fantasques.

Montagne sèche évidement ! et pas d’eau !

Itinéraire :
Montée :
Pont de l’Oulietta => Combe du Plan de la Montagne => Plateau de l’ancien glacier de l’Ouille Noire par les raides pentes d’alpage et la raide moraine => Col des Arses par le versant N (légèrement à l’E de l’axe du col) => Arête E avec quelques pas de grimpouille jusqu’au sommet.

Descente :
Descente du sommet par la sente jusqu’à l’aplomb du grand couloir NO, et "dré dans’l’pentu" jusqu’au plateau morainique (250m 40/45°, début à 50°), c’est de la ramasse dans les schistes fins (attention aux chutes de pierre quand même).
Puis retour par l’itinéraire de montée.

Attention, comme précisé, c’est une montagne détritique, une grande prudence est de mise sur l’arête ou pas grand-chose ne tient !
L’arête présente des pas de crapahutage qui ne dépassent pas le 2 ou le 3 max sur de très courtes sections.
L’arête est cairnée.

On est sur un itinéraire à la limite entre la rando alpine et l’alpi.

Récit de la sortie

Pointe des Arses arête E, descente couloir NO, le 15 août 2022.

"Joueur"

Depuis que nous sommes arrivés à Bessans, donc le 13 mai de cette année, j’ai en tête grimper cette pointe. Elle est omniprésente au-dessus de la vallée, semble pointue même si ses formes sont lourdes.
C’est aussi une vieille connaissance, j’y ai laissé une côte là-haut en 2014.

Mon envie c’est d’aller ravauder dans les pentes raides soit du versant N soit du versant S, quand il y a de la neige.
Se faire plaisir en cramponnant une belle pente à 40/45° sur deux cents ou trois cents mètres.

J’ai passé l’été à la regarder, à regarder le peu neige présente fin mai fondre...Pour la course de neige...Encore loupé...Et les années passent, passent, passent...

Allez savoir pourquoi, alors que j’avais un autre plan dans la tête, ce lundi-là je me lève et en un clin d’œil le sac est fait et je me retrouve à l’Oulietta. Comme un éclair de lucidité ! Oui ça m’arrive parfois.

Alors zou ! Dans le raide vallon du plan de la montagne qu’on connait bien à ski.
Et comme à ski, ce raide alpage caillouteux se monte bien, faut juste trouver son rythme et ça avance tout seul. Puis la raide moraine, et chance il y a une sente et même des cairns
Alors ça c’est le pied, parce que j’imaginais la galère. Déjà qu’à ski il faut se la taper...Et puis le plateau désert ou je me suis amusé à l’imaginer avec un bon gros glacier bien joufflu...Oui bon ça j’ai pas connu.

Par contre j’ai bien reconnu la magnifique arête après le col des Arses toujours aussi ch...t à passer. Ce sommet ocre jaune, ses tours détritiques, dolomitiques, ces petits pas de crapahut péteux ou quoi qu’on touche, toujours ça vous reste dans la main.
La sublime brèche à traverser au-dessus des grandes pentes N raide en schistes noirs.
Et puis sortie sur l’arête ou je me suis payé le luxe d’un petit pas de grimpe de 8/10m en 3, exactement là où je m’étais rétamé (j’appréhendais un peu quand même).

J’étais juste heureux de ce moment-là, c’était bien.

Mais j’ai perdu le sourire quand j’ai commencé à descendre l’arête O. (Oui j’ai eu envie de cette traversée. Comme ça tout d’un coup)...
Mais non pas dans de la grosse caillasse comme ça. Marche arrière toute, quitte à ce que ce soit caillasseux autant refaire l’arête E.
Traversée merdique sous le sommet pour retrouver l’arête...Ah mais mare de ces cailloux...

Et là second éclair de la journée (je ne sais pas s’il était lucide celui-ci).
Je me dis qu’une bonne ramasse dans les schistes bien raides du grand couloir central ce sera au moins plus drôle que cette caillasse.

Vue d’en haut ça a l’air de passer...En fait j’en sais rien, je verrai bien.
Au moins ça descend vite avec plein de vilains gros parpaings qui descendent avec moi et je les vois sauter une belle barre.
Ah ben ça moi je ferai pas...Petit coup de stress tout d’un coup...
Un petit coup à gauche, ça descend toujours, tient un raide couloir oblique, ça a l’air de passer, et hop en bas...Bien joué !, oui je me suis dit "bien joué Max" (pourquoi Max je sais pas !)

Je crois qu’aujourd’hui j’avais juste envie d’être un peu joueur (oh c’était pas les grandes Jorasses hein !) mais juste me faire plaisir, sortir des sentiers battus. Oui juste jouer un peu, tout seul dans cette montagne étrange et surtout ne pas bouder mon plaisir !

. Randonnée réalisée le 15 août 2022

. Dernière modification : 20 août 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

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