Sortie du 12 septembre 2022 par Dyn’s Lac Surat (ou Lac de Prelles)

Ciel bleu automnal le premier jour, laiteux le deuxième.

Enfin le retour à la montagne après une saison d’été de travail de longue haleine. Pas de grosse et difficile ascension en vue, juste un bivouac au bord d’un lac où je suis sûr d’être tranquille... Juste profiter d’un instant de solitude après les vagues de foule estivale... Juste prendre le temps...

Et je sais, où précisément le calme sera au rendez-vous à coup sûr... Au lac Surat, blotti dans un recoin du sauvage du vallon de Prelles...
Je garde un beau souvenir de mon premier bivouac en ces lieux, je m’y étais retrouvé seul au monde.

Je débarque dans le Champoléon dans l’après-midi. Le bleu limpide et la clarté de l’air, prémices de l’automne, règnent en maître dans le ciel. L’approche au départ du parking des Auberts s’effectue sur une piste, idéale pour s’échauffer tranquillement. Je traverse une belle forêt de mélèzes et de bouleaux. Puis à sa sortie, la vue s’étend vers le fin fond de la vallée jusqu’au Pré de la Chaumette. Peu après la cascade de Prelles, je quitte la piste pour un sentier discret. Il remonte une lande d’arbustes dans un raide versant pour atteindre un replat où il faut traverser le torrent à gué.

Je ne peux m’empêcher de replonger dans mes souvenirs. Lors de ma première visite un mois de juin, l’impétueux torrent débitait fort. Il me fut impossible de le franchir au niveau du sentier. En trouvant un autre endroit moins large, je m’étais élancé enfin de sauter le cours d’eau et je m’étais vautré dedans ! Trempé jusqu’à la taille, j’avais tout de même continué ! En cet fin d’été, je gagne aisément l’autre rive.

Après une remontée, la corniche rocheuse se présente. Le passage est d’une esthétique remarquable et délivre l’étage supérieur.
Le vallon de Prelles atteint, faut-il encore s’écarter du sentier pour trouver le lac caché. J’entame son tour en cherchant un coin où planter le toit de la tente. J’ai oublié le matelas à la maison, il me faut donc un terrain bien plat !
Sur la butte, je trouve une place faisant face au Sirac avec des herbes touffues et confortables. Ça fera l’affaire !

Dans la soirée, à mon grand étonnement, des moutons débouchent par derrière la crête et descendent vers le lac. Je pensais qu’il n’y avait pas d’estives ici. Le troupeau est minuscule, c’est déjà ça ! Le berger vient à ma rencontre, fort sympathique, nous tapons un bon brin de causette.

Les belles lumières du soir se teintent sur la fin, je ne traîne pas et me couche fissa. Le lendemain à l’aube, les couleurs sont fantastiques avec ces nuages supérieurs rose-orangés dont le halo semble se diffuser partout dans l’air.
En face, le Pic de Parières s’illumine timidement, les rayons amoindris par le voile laiteux.

Je remballe le bivouac, puis repars en direction du col du Cheval de Bois. J’avais en tête, si la forme était au rendez-vous, de gravir Rouite. Mais, au parking, lorsque j’ai voulu enfiler mes pompes de montagne, j’ai remarqué que les semelles n’y étaient pas ! Et je suis parti en baskets... Typées "trail" heureusement ! Mais le final de Rouite en basket... Moyen ! Une autre fois.

Le retour, par le vallon de Rougnoux, parmi les citadelles de granite et de gneiss, les murailles sédimentaires aux strates tourmentées, est tout simplement grandiose.
Durant la descente, j’imagine un tour du Champoléon par les hauts cols... Méollion, Cheval de Bois, la Valette et Gouiran, le Veyre, les Lauzières, le Mourre la Mine... Pour sûr que ce serait un truc de fou ! À faire mûrir...