Grande Tête de l’Obiou (2789m) par le Couravou, le grand escalier de la Fuvelle et la cheminée du Petit Obiou, en boucle

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
1750m
Durée :
1 jour

Boucle hors norme pour atteindre le toit du Dévoluy. C'est un assemblage de plusieurs itinéraires d'envergure pour n'en faire qu'un. Chaque partie étant exceptionnelle à découvrir. Le grand escalier de la Fuvelle est un joyau de franchissement alors qu'aucun chemin facile ne permet d'en rejoindre le pied. La sauvagerie du Couravou, des combes à couper le souffle, la beauté pure des falaises du Petit Obiou sous la cheminée font que cette sortie, dans un grand isolement, restera à part dans la mémoire des aventuriers qui viendront à passer. Monter au sommet de l'Obiou concrétisera l'ensemble. Et puis les grottes... – Auteur :

Accès

Du sud : de Veynes, entrer en Dévoluy et rejoindre Saint-Disdier par le col du Festre. De Gap, entrer en Dévoluy et rejoindre Saint-Disdier par le col du Noyer. Après Saint-Disdier, suivre sur la D537 jusqu’au lieu-dit "La Taissonnière", 1km avant le hameau de la Posterle. Prendre à gauche le chemin forestier du Sappey, belle piste bien carrossable indiquée sur un panneau en bois.

Du nord : De Mens, prendre la direction de Cordéac puis Pellafol. De La Mure, suivre direction Mens et après le Pont de Ponsonnas, suivre direction Saint-Sébastien puis Cordéac et Pellafol. De Corps, prendre la D537, traverser le barrage du Sautet et suivre la même route jusqu’à Pellafol.
De Pellafol, garder la D537 direction sud. Au lieu-dit "La Taissonnière", 1km après le hameau de la Posterle, prendre à droite le chemin forestier du Sappey, belle piste bien carrossable indiquée sur un panneau en bois.

Sur la piste, rejoindre d’abord la Maison Forestière de Peiseiriou puis après le lacet suivant, prendre une piste un peu moins roulante à gauche jusqu’à son terminus au niveau d’un large terre-plein face au ravin du Couravou, indiqué "Bois de la combe du Loup" sur la carte.

Attention, le tracé GPS Google Maps proposé ci-dessous n’est pas exact dans sa partie finale, pour rejoindre le parking.

Précisions sur la difficulté

À ne faire en solitaire sans assurage que pour des randonneurs aguerris, très expérimentés à ces terrains isolés du Dévoluy. Il est recommandé déjà de s’assurer au moins dans les passages clés du Couravou puis dans la voie des Feuillets, si c’est par celle-ci que vous choisissez d’aller au sommet.

Itinéraire en majorité hors sentier dans un ravin, combes, cheminées et escaliers dévoluards très exposés aux chutes de pierres. Un grand danger peut venir de la présence des chamois au-dessus de nous qui peuvent littéralement nous bombarder dans les raides portions. Ne pas s’engager dans le Couravou ou dans le grand escalier de la Fuvelle tant que ces animaux ou d’autres personnes s’y trouvent. Casque obligatoire.

Notre sens de montagnard est mis à contribution pour l’orientation ainsi que dans la manière de pouvoir franchir les difficultés, jamais très techniques mais qui demanderont de passer au bon endroit. Boucle très physique dans un univers où l’on se sait tout petit.

Couravou :

  • Petite barre en II+ d’environ 10m à franchir.
  • Dévers dans un raide mur exposé de 30m de long. Bonnes prises et passage équipé pour s’assurer.
  • Ressaut de 4-5m dans le couloir de droite, sous les falaises.
  • Ressaut final aérien où l’on chemine de gauche à droite puis de droite à gauche pour sortir sur une courte rampe étroite exposée.
    Matériel : baudrier, descendeur, sangles et mousquetons, 1 friend moyen (pitons en place), corde de 30m.

Combe et escalier de la Fuvelle :

  • Une barre aérienne à désescalader en II+ pour rejoindre le pierrier inférieur de la Fuvelle dans son point le plus haut. Prendre le bon cheminement car c’est vite exposé. On pourra éventuellement essayer de mettre en place un coinceur.
  • Grand escalier jamais dur à escalader mais prudence tout de même en terrain bien raide. Un ou deux passages sur des strates exposées, selon si on va voir la grande porte de la Fuvelle. Environnement impressionnant.

Cheminée du Petit Obiou et Pré du Chorum :

  • Raide et étroite cheminée en terrain glissant où il vaudra mieux passer du temps sur les fesses.
  • Mur de 3m en pas de 3 à désescalader. Peu exposé mais patiné, délicat à négocier.
  • Orientation pour rejoindre le haut du pré du Chorum avec deux traversées entrecoupées par quelques raides gradins à descendre.
  • Pré du Chorum très pentu dans le versant nord de descente pour perdre environ 300m de dénivelé.

Pour les différentes voies vers le sommet de l’Obiou à partir de son Épaule, voir les topos mis en liens dans le paragraphe concerné.

Pluie, brouillard sont à proscrire.

Ne pas déranger les animaux à partir d’octobre, pendant leur période de reproduction, avant que l’itinéraire ne soit recouvert de neige.

Le tracé sur fond de carte ci-dessous est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP25 3337 OT Dévoluy Obiou - Pic de Bure
  • Altitude minimale : 1386 m
  • Altitude maximale : 2789 m
  • Distance : environ 11 km
  • Horaires : comptez 10-11 h de marche
  • Balisage : rouge pour la voie normale de l’Obiou, cairns pour la voie des Chatières, un cairn en haut du Pré du Chorum, panneaux indicatifs et jaune pour une partie de la redescente dans la combe du Loup.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Introduction

Cela faisait longtemps que je rêvais de gravir le grand escalier de la Fuvelle mais son accès vers la cascade de la Pisse, avec le mur de 15m comprenant un pas de 4 puis la fine vire qui suit, était trop engagé pour passer en solitaire.

Pourtant, en retrouvant le parking à la fin de cette sortie, je croisais un ancien chasseur de chamois de Pellafol, un certain René qui me racontait à moi aussi qu’il avait déjà descendu ce passage délicat avec une bête à ramener ! Est-ce la même personne qui avait déjà croisé le chemin de Pascal Sombardier ? En tous cas, il ne connaissait pas l’accès à l’Épaule de l’Obiou par l’escalier. Il me racontait simplement qu’il montait enfant au sommet par le Malpasset... Il prit le temps également de me montrer les itinéraires possibles dans la face nord des Ombres et ses charances.

Avant, quand je me voyais atteindre l’escalier de la Fuvelle, j’imaginais un long cheminement en venant du vallon du Mas. Mais un jour, je découvris le topo concernant le Couravou après que le collègue Arnaud (Dyn’s) m’en eu proposé une sortie commune. Je retrouvais aussi ce passage dans le livre référence "Trièves Dévoluy, les plus belles randonnées" (P.Sombardier/Glénat). Michel qui avait fait le topo pour Altituderando, disait apparemment que ce Couravou passait quand-même bien en solo... et l’idée a germée.

Des échanges avec ces messieurs confortèrent mes intentions de descendre la combe de la Fuvelle en venant du Couravou pour atteindre l’escalier. Je savais déjà que la barre à désescalader au milieu de la combe conditionnerait la réussite de cette entreprise. Jusqu’au dernier moment, l’obstacle de cette barre resta la grande inconnue malgré l’avoir déjà observée en photo.

Sur la lancée, Arnaud me suggéra un retour par la cheminée du Petit Obiou, ce que je pris immédiatement au sérieux en regardant de près les topos. Le pas de désescalade en 3, possible, pas possible ?
Pas de problème pour les uns, casse-gueule pour les autres. Je verrai bien et au pire, il y aura la voie normale de descente.

Enfin, mon excitation fut à son comble quand au cours de ma préparation, je me focalisais sur une grande tâche sombre entourée d’une architecture rocheuse remarquable, telle une grande porte. En échangeant des photos pour observer le secteur sous tous les angles possibles, je sus que ce n’était pas qu’un effet d’ombre après être tombé sur un cliché d’Alain (BA42). Je me persuadais qu’une digression était alors possible en tirant à gauche dans l’escalier de la Fuvelle.

La veille de ce beau samedi 15 août, j’hésitais encore. Puis je pensais à cette grande porte et c’est là que je suis allé...

Le Couravou (2195m)

Du parking, suivre hors trace tout droit à l’ouest, en direction du ravin qui se trouve entre les immenses falaises de la Tête de Lapras et des Agards. L’environnement est à découvert donc pas de problème pour s’orienter en restant au centre, à gauche d’une vaste croupe herbeuse.

Après une cuvette, remonter tout le raide pierrier jusqu’à une barre rocheuse d’une dizaine de mètres à escalader sur sa droite.

Attention, toute la partie basse du ravin est particulièrement exposée aux chutes de pierres.

Suivre environ 100m vers le fond du ravin jusqu’à dépasser une première paroi et entamer l’ascension d’une diagonale rocheuse logique sur la droite. Cette diagonale devient plus plane et plus herbeuse à la fin en arrivant sous les falaises des Agards.

Sur la gauche, on va effectuer la traversée en dévers d’un raide mur en roches blanches. Ce passage délicat exposé, bien que pourvu de bonnes prises et accessible à des randonneurs expérimentés à ce genre de prise de risques, est équipé pour pouvoir assurer la progression sur une trentaine de mètres, sans jamais trop descendre.

Ne pas de se diriger ensuite sur une faille à gauche mais remonter un couloir à droite sous les falaises. Franchir un ressaut relevé en utilisant au mieux les strates et les marches qui le composent. Continuer un peu à droite dans le couloir jusqu’à pouvoir gagner la large bande herbeuse supérieure à gauche, dès que possible.

Au bout de cette bande herbeuse, on trouve le ressaut final. Après quelques gradins rapides, le plus sûr est de traverser environ 10m sur la droite avant de revenir pareil 10m sur la gauche et terminer les difficultés par une étroite et courte rampe exposée.

En quelques mètres, on se retrouve à la sortie face à la combe de la Prison.

Lien utile aussi vers le topo de michel qui concerne le Couravou, ici.

Le col (2418m) et la combe de la Fuvelle

Prendre la sente au nord qui longe sous des parois avant de repiquer dans le pierrier qu’il va falloir remonter jusqu’au vaste replat herbeux du col de la Fuvelle, situé entre les falaises de la Tête de la Cavale et les pentes des Agards. Le Malpasset et l’Obiou sont maintenant bien visibles, face à nous.

Il faut descendre au mieux la combe supérieure qui est un immense pierrier, direction nord-est où l’on trouve un long névé résiduel quasiment toute l’année, jusqu’à un étranglement bien marqué.

Après ce rétrécissement, on descend prudemment une courte pente raide et délicate pour se retrouver au-dessus d’une barre rocheuse aérienne qu’il va falloir désescalader.

Le truc à repérer, c’est de rejoindre le pierrier dans sa petite portion la plus haute. Le couloir le plus simple se trouve au centre, plutôt sur notre gauche. Celui-ci est facilement mouillé par la fonte des névés au-dessus, ce qui rend la tâche plus difficile. Ici, la technique sur les fesses est efficace.

Autre possibilité, si vous entamez un peu la descente complètement sur la droite, vous trouverez ensuite (attention, ne surtout pas continuer à droite longtemps) une traversée en diagonale descendante sur la gauche pour rejoindre le petit point haut du pierrier.

Dans les deux cas, vigilance. Cette barre rocheuse est à mon sens le passage clé de ce topo. Celui qui va déterminer si on va pouvoir continuer ou devoir rebrousser chemin. Ne surtout pas vous forcer si vous ne le sentez pas ou si vous ne trouvez pas de descente logique. Il y a plusieurs options pour faire marche arrière, bien que toutes longues :

Une fois dans le pierrier inférieur de la Fuvelle, il faudra rejoindre le grand escalier de la Fuvelle reconnaissable à sa longue trainée blanche due à l’eau de fontes, tout en bas à gauche sous les dernières parois, avant le précipice de la cascade de la Pisse (2027m) marqué par une bande herbeuse.

Que l’on rejoigne le grand escalier par le centre du pierrier ou en rive gauche de celui-ci, sous les chaotiques falaises, il faudra être extrêmement attentif à la présence des chamois qui si ils sont au-dessus, vous enverront un véritable déluge de pierres. Évoluer en rive gauche permet de s’abriter si nécessaire sous des murs en cours de chemin. Patience donc en attendant qu’ils veuillent bien changer de zone.

Arrivé à l’escalier de la Fuvelle, j’ai dû attendre une dizaine de minutes derrière un mur car six chamois bombardaient la voie en continu. Ici les pierres roulent et sautent très vite et ça ne pardonne pas.

Le Grand Escalier de la Fuvelle

Indication : pour avoir le soleil ici, il faudra passer vers 13h !

On arrive sur l’escalier environ 100m, en dénivelé, au-dessus de la source de la Pisse.

Il est plus aisé d’évoluer sur les bonnes marches à droite en montant mais cela passe relativement bien partout.

Dépasser la grande épaule herbeuse qui se trouve sur notre droite pour continuer l’ascension jusqu’à arriver sur un palier caillouteux, par son point de faiblesse au centre-gauche, à partir duquel les gradins deviennent très relevés.

On voit bien la petite diagonale, un peu exposée, qu’il faut prendre à droite pour gagner la bande herbeuse.

Aller-retour : on peut descendre quelques mètres pour gagner un promontoire sur une verte corniche toujours ensoleillée, par beau temps.

On va évoluer maintenant en longeant sous les verticales parois, en rive gauche de l’escalier, dans un cheminement spectaculaire mais assez confortable pour finir par regagner le centre du couloir sur de bonnes strates aériennes.

Le haut du couloir s’entame par un escalier typique, version miniature de celui du pas de Paul, puis à droite une portion raide mais commode sous deux belles tours.

On continue mi-herbeux, mi-rocheux pour finir de manière très esthétique entre des rochers typiques du massif.

Remonter les dernières pentes, à découvert, jusqu’au col de l’Obiou, dit aussi l’Épaule de l’Obiou.

Grande Porte de la Fuvelle - une merveilleuse digression

Tracé jaune sur la carte et la photo 1

Dans l’escalier de la Fuvelle, juste avant d’arriver au palier sous les gradins relevés, il est possible de tirer à gauche pour rejoindre une large bande herbeuse au pied des falaises. Après environ 75m à l’ouest, vous trouverez la grotte que j’appelle Grande Porte de la Fuvelle.

Celle-ci, par son architecture grandiose m’avait tapée dans l’œil pendant les repérages photos pour cette sortie. On la distingue très bien du sommet des Agards, de la crête des Ombres ou encore par la vire d’accès à la source de la Pisse.

Je ne sais si elle requiert d’un grand intérêt au niveau spéléo. Sans m’y être aventuré, j’ai pu observer à la frontale, dans le fond, un étroit tunnel dont les premiers mètres sont praticables par un homme en rampant. Je n’ai pas trouvé de publications la concernant.

Mais esthétiquement... elle vaut le détour ! Cette porte naturelle monumentale ressemble à celles des temples de l’Égypte antique, notamment ceux d’Isis à Philae ou de Dendour. Mon penchant littéraire m’a tout de suite fait penser à la Porte de l’Enfer, dans la Divine Comédie de Dante, pour son environnement. Même si pour moi, je serais plutôt au paradis. "Abandonnez toute espérance", bien au contraire ! La connotation religieuse ne me convient pas personnellement mais ce livre du poète florentin, son imagerie, c’est du grand art. Rendons à César ce qui appartient à César, j’aime appeler dans mon coin, aussi cette grotte : Porte de Dante.

Le décor qui l’entoure est l’incarnation même de l’adjectif "dantesque" car il faut le dire, quelques frissons nous traversent l’échine. On contemple les faces nord des Ombres, de Lapras et des Agards. Les reliefs tourmentés des falaises au-dessus des cirques chaotiques donnent à ce lieu une dramaturgie à nulle autre pareille, renforcée par l’isolement et la difficulté d’accès ainsi que par la profondeur en entonnoir de la combe de la Fuvelle à ses pieds. Il faut prendre le temps d’y rester un moment pour s’en imprégner, assis tranquillement dans la cavité ou en explorant les alentours.

On revient à l’escalier de la Fuvelle par le même cheminement dans la bande herbeuse. Étant au même niveau que le palier de l’escalier, on rejoint celui-ci par une bonne strate.

Et surprise, juste au-dessus se trouve une autre belle grotte, Petite Porte de la Fuvelle  !

On reprend alors l’itinéraire normal décrit précédemment.

Grande Tête de l’Obiou (2789m)

Point culminant du Dévoluy, il y a trois façons de monter au sommet à partir de l’Épaule. Je vous donne les liens des trois topos, classés du plus facile au plus dur.

Je suis monté par la voie des Chatières puis redescendu par la voie normale.

À noter qu’une descente par les Chatières reste périlleuse si l’on utilise pas une corde et les points d’assurage en place.

Si vous descendez par les Chatières, c’est peut-être que vous êtes monté au sommet par la voie des Feuillets en partie équipée et qui nécessite corde de 30m, coinceurs, sangles.

Cheminée du Petit Obiou et retour par le Pré du Chorum

Voici un lien vers ce topo utile que l’on va suivre en sens inverse : Grande Tête de l’Obiou (2789m) - Cheminée du Petit Obiou par le Pré du Chourum

Option (tracé orange sur la carte) : pas de panique, si la descente de la cheminée du Petit Obiou ne vous inspire pas confiance, de retour au col de l’Obiou, on peut prendre la voie normale bien tracée dans la combe puis le Vallon où l’on rejoint l’itinéraire de ce topo pour un final sans difficultés.

Du col de l’Obiou, suivre tout droit, direction ’est’, jusqu’au bout de l’Épaule. La cheminée se trouve à droite, à flanc sud-est.

Signaler votre présence au cas où des personnes se trouveraient en dessous, car envoyer des pierres est inévitable...

Ne pas descendre la partie haute délicate et pleine de gravats mais louvoyer en rive droite un petit peu dans les pentes herbeuses avant de repiquer au centre.

Ne pas hésiter à se mettre sur les fesses pour descendre un bloc puis continuer de la même manière prudente vers le bas.

Un ressaut de 3m en pas de 3 se présente, peu exposé mais délicat et patiné.
Ma technique : descendre le plus possible sur les fesses puis utiliser les raides marches sur notre droite pour se retourner et désescalader en trouvant une ou deux prises pour les pieds.

En bas de ce pas, contourner une faille par des gradins à gauche avant de revenir dans la faille sur un éboulis étroit.

Une flèche bleue contre le rocher marque le pied de la cheminée que l’on vient de descendre.

Au-dessus de nous, un superbe petit cirque dans les falaises sud du Petit Obiou, avec des tours typiques du Dévoluy, est à admirer sans modération, point d’exclamation grandiose de cette partie du parcours.

En bas de la cheminée, traverser sur la gauche en restant proche des parois. On va butter puis il faut descendre d’un étage dans de raides gradins pour retrouver une traversée à gauche, plus longue et très agréable, sous les falaises du Petit Obiou.

En bout de traversée, on rejoint la crête du pré du Chorum, marquée par un cairn.

Descendre immédiatement tout droit, en versant nord, le très pentu pré du Chorum en ne s’éloignant pas trop du Petit Obiou. D’en haut, on se demande comment ça passe plus bas mais pas de soucis majeur, bien que très raide, pour prendre pied dans un pierrier et gagner un sentier dans le Vallon.

Suivre à l’est jusqu’au pas du Vallon, face aux Écrins et atteindre les alpages du col des Faïsses.

  • Alternative : en bas de la Cheminée du Petit Obiou, en traversant un dévers à droite vers une corniche panoramique, il doit être possible de suivre en sens inverse l’itinéraire du topo en lien ci-dessous mais dans une ambiance de descente vertigineuse, quelques ressauts à franchir et un cheminement bien plus complexe. Sur la croupe de la pointe 2052, j’imagine aussi une descente dans les raides gradins sud-ouest menant au pierrier sous la cascade de la Pisse mais tout cela reste très hypothétique...
    Cheminée du Petit Obiou par le Pré Chevalier

Retour au parking de la Combe du Loup par le système des pistes

Après le pas du Vallon, on peut couper dans le raide pré pour rejoindre la large piste en contrebas, au sud.

Sur cette piste, continuer au sud-ouest jusqu’à un grand lacet.

Dans ce lacet (panneau), prendre un sentier balisé en face qui va suivre le long de clôtures, au nord-est jusqu’à un portillon. Le franchir pour atteindre une piste et un panneau indicatif. Traverser la piste pour reprendre le sentier étroit qui va effectuer un dévers sud-ouest, au-dessus d’une piste parallèle qu’il finit par rejoindre.

Dans le prochain lacet, suivre en face et continuer tout droit quand le panneau du sentier balisé indique lui d’aller à gauche.

Continuer sur cette piste qui après un mini-pierrier puis un nouveau lacet, va finir par recouper notre piste carrossable.

La prendre à droite quelques hectomètres pour retrouver le parking du Bois de la Combe du Loup.

. Randonnée réalisée le 15 août 2020

. Crédits : michel, Dyn's, Pascal Sombardier

. Dernière modification : 18 juin 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

Afficher les commentaires précédents (19).
  • Quel topo magnifique, Rémi ! Quelle précision ! Tu as même pensé aux itinéraires bis en cas de doute, ça c’est super....Tu as fait un boulot formidable !
    Et avec tout ça tu as pris des dizaines de photos toutes plus impressionnantes les unes que les autres, bravo vraiment, et merci pour ce beau partage...
    Vivement les prochaines, et fais attention à toi !

    Le 20 août 2020 à 22h35
  • Balade en elle même époustouflante et qui donne le frisson, dans une décors dantesque comme tu dis ! Waouh que c’est beau ! Et de très belle photos, les contre plongées sont superbes !

    Quel pied de pouvoir se faire ces belles virées, bravo et comme dis plus haut, gaffe à toi faut durer dans le temps. J’aurais dû m’y plus jeune à la montagne.

    Merci de nous régaler ! 🙂

    Le 21 août 2020 à 01h26
  • Cette grande porte avait attiré mon regard du sommet de Lapras. Quelle est la hauteur (à peu près 🙂)

    Le 21 août 2020 à 09h21
  • Évidemment je connais tous ces endroits mais les découvrir d’un coup... la claque !
    Le Couravou est le premier topo que j’ai écrit, à l’époque, je ne pensais pas que ces itinéraires hors catégories intéressent grand monde 🙂 je regarderai les photos en détail plus tard, je suis en montagne et j’économise la charge !

    Le 21 août 2020 à 09h35
  • Merci à vous !

    @Nadine J’ai vu ta sortie aux Rocher du Séguret et sommet de Pierre Blanche. J’avais prévu de faire ça dimanche matin pour compléter mes connaissances du Vercors ! Mais j’étais trop crevé et j’ai attaqué ce topo à la place...

    @Jipé T’inquiètes, pour les genoux, je marche avec des bâtons 🙂 Pour le parcours, franchement, je ne me suis pas fait peur techniquement ce jour-là malgré les passages délicats mais jamais vraiment trop durs. Le danger de chutes de pierres est lui bien réel, par contre.

    @Alain Je dirais 15m pour l’ouverture quand on se trouve au point le plus bas du montant, étant donné que le parterre vers l’intérieur est ascendant. 25m peut-être si l’on prend en compte toute la "structure" rocheuse de ce portail jusqu’en haut de sa "voûte". Après je ne suis ni architecte, ni archéologue donc je peux me planter sur les dimensions 🙂 Bien vu encore pour ce formidable zoom fait sur la Tête de Lapras !

    @michel Mon seul petit regret, en bas de la cheminée du Petit Obiou, c’est de ne pas m’être forcé à faire l’aller-retour dans le dévers à droite pour profiter du panorama sur la corniche ! Ça sera l’occaz de passer par là une prochaine fois. Évidemment que ça m’intéresse et il y a encore du lourd en Dévoluy en randonnées/alpinisme...

    Le 21 août 2020 à 17h39
  • Bonjour bibox,

    Je viens de finir la lecture de ce SUPER compte-rendu !

    "Super" : parce que tu as fait un énorme travail de rédaction, de précision, de photos...

    "Super" : parce que les photos sont magnifiques (ce qui n’est pas une surprise de ta part) par les cadrages faits, les paysages qu’elles montrent, les couleurs qu’elles ont... Bref c’est parfait à regarder, et je me suis régalé !

    "Super" : parce que c’est un virée très longue, bien bien soutenue techniquement, originale en combinant tous ces chemins différents. Çà c’est de la créativité ! Chapeau !

    Merci de tous ces efforts que tu as faits.

    Le 21 août 2020 à 21h02
  • Merci François,

    De reconnaitre le boulot passé dessus, comme Nadine me l’a dit aussi plus haut. Cela transparaît apparemment bien sur ce topo-ci...
    Vous êtes tous passés de partout ou presque dans ces massifs calcaires d’aventure alors on profite de ce que l’on a pu lire ou voir ici et là. C’est une base alors pour un peu de créativité parfois comme ici !
    Bien content de mon nouvel appareil photo de poche qui "marche" bien à l’ombre également.

    Bon j’en rajoute une couche alors niveau titillement concernant Chauchas ! ++

    Le 21 août 2020 à 22h19
  • Hello,

    Exceptionnel !!! Bravo, c’est à couper le souffle !
    Comme vous le dites, c’est une boucle d’envergure ou le sens montagnard est mis à l’épreuve.
    C’est vraiment remarquable ce que vous venez de publier.

    Quel enthousiasme et il y a de quoi...

    Et évidement prudence dans ce type de parcours engagé !

    Bien à vous

    Patrick

    Le 24 août 2020 à 08h39
  • Superbe aventure, bien joué Rémi !
    En descendant de la VN du Petit Obiou, j’étais passé sous la cheminée et c’est vrai qu’elle est attirante !
    En tout cas, ce coin est vraiment incroyable et unique, tu m’as donné envie d’y retourner très vite !
    D’ailleurs si quelqu’un est intéressé ici pour faire cet itinéraire, on peut s’organiser ça !

    Rod

    Le 26 août 2020 à 10h38
  • JCJD

    Super idée d’enchaînements, je sens que je vais me redevoluardiser après quelques années d’infidélité au secteur.
    Merci à tous pour vos trouvailles.

    Le 26 août 2020 à 10h58
  • Bravo pour cette épopée dantesque !!! je me suis régalé à regarder tes nombreuses et sublimes photos ! ça donne vraiment envie, et ce massif du Dévoluy est vraiment d’une incroyable beauté

    Le 26 août 2020 à 12h49
  • Yes ! Merci encore pour vos commentaires emballés ! Certainement ma plus belle aventure à ce jour.

    @Patrick Dithyrambique ce commentaire. Merci !! Bon, je connais bien la Chartreuse mais je ne suis jamais monté à l’Écoutoux et un de ces jours, faut pas que j’oublie de ne pas vous laisser tout seul sur le topo de cette fameuse arête à Jojo !

    @Rod Oui j’ai vu la dernière photo de ton super topo du Petit Obiou 🙂 Top si tu répètes prochainement l’itinéraire ! Peut-être que tu feras la descente par le pré Chevalier, l’angle de vue à l’air dingue ; aussi sur la Roche Pertusa.

    @JCJD J’admets être assez fier de l’idée de cette boucle en enchainement logique de plusieurs itinéraires déjà popularisés avant. J’aurais cru qu’il y aurait peut-être plus de dénivelé encore. Après les calculs sur géoportail et carte IGN, bien que conséquent, je me suis dit que ça rentrait dans les clous !

    @Cyril Bravo pour tes aventures dans les Écrins ! J’avoue que aller plus loin et les hauts sommets me manquent mais pas trop possible avec le boulot cette année. Je fais donc de belles crapahutes Chartreuse-Vercors-Dévoluy quand l’occasion se présente. Tu connais déjà la combe de la Prison par le haut, donc plus qu’à la découvrir par le bas ainsi que celle de la Fuvelle 😉

    Pour ceux que ça intéresse et qui ont surtout bien repéré l’itinéraire du grand escalier (les nombreuses photos aident), il me semble tout à fait possible de le descendre ! Pour remonter ensuite la combe et faire la boucle par le Malpasset ! Idée de topo : col des Faïsses, cheminée du Petit Obiou par le Pré Chevalier, descente escalier de la Fuvelle puis montée de la combe (en passant par le col pour trouver une trace plus simple), Malpasset, Obiou, descente voie normale ou Chatières (corde plus que conseillée) ! Environ 1600m+ en boucle.

    Le 26 août 2020 à 18h32
  • Quel topo ! Et quelle course !! En solitaire, ça demande de la cervelle et des tripes. Chapeau bas, Rémi.

    Le 26 août 2020 à 20h53
  • Si je lis ce topo de bout en bout j’aurai peut-être fini en octobre 😊) (pas pu résister)

    Il faut dire que ce n’est pas un topo, c’est une saga, la Bhagavad-Gita de l’Obiou ! Moi je vais me contenter de rêver, mais ça tombe bien y a toutes les photos pour ça...

    Et à propos des photos, sur une note plus irrespectueuse il n’y a que moi pour voir distinctement une tête de grenouille de cartoon sur la crête à gauche en photo 61 ?

    Le 26 août 2020 à 22h00
  • Haha ! J’ai vu la grenouille !

    Le 26 août 2020 à 23h04
  • C’est vrai, il y a une grenouille. Le Bénitier de l’Obiou n’est pas loin. On peut cliquer sur Bénitier 🙂

    Le 27 août 2020 à 07h58
  • Belle prose, Belle bambée et Belles Photos.
    Clapouze, Chauchas... cela fait envie !

    Le 27 août 2020 à 14h18
  • @CourtePatte @Alain @Nadine Oui je vois bien aussi la grenouille ! Décidément, on est pas sur un site de foot ici et ça multiplie les références lol Suis pas très calé en hindouisme mais j’ai regardé et c’est vachement plus long comme texte... Comment arriver à l’éveil spirituel grâce à un topo de montagne ? Monter tout droit, dans la bande herbeuse tourner à gauche, grimper un ressaut...et voilà !
    Elles processionnent à petits pas, de bénitier en bénitier, les bigotes Et patati et patata... merci à vous pour les recherches culturelles 🙂

    Le 27 août 2020 à 17h30
  • Bonsoir Yougs,

    Bon, pour Chauchas, tout est écrit.
    C’est en cours de validation ==> au "contrôle technique" ! !

    Un peu de patience.

    Le 27 août 2020 à 21h26
  • C’était ambitieux, plus qu’audacieux, voire complètement couillu de ta part cette idée folle... Ça a germé puis tu l’as fait. Chapeau bas... et en solo en plus...

    Et quel travail pour ce topo, la précision, l’écriture, toutes les photos, j’ai vraiment vécu ton épopée dantesque... Merci Rémi.

    Le 29 août 2020 à 21h39
  • Merci pour ce sublime voyage !!
    Tout a déjà dit. Topo génial à tous points de vue, que ce soit le texte ou les photos. Le Dévoluy est toujours un enchantement.
    J’adorerais pouvoir faire cette sortie un jour mais je n’en suis pas là. En attendant, quel plaisir de parcourir ces contrées sauvages "par procuration" et de rêver un peu !

    Le 2 juin 2022 à 20h30
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